Versailles, 1667
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Versailles, 1667

Sous le règne du Soleil se trament de drôles de choses...
 
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 Chambre d'Athénaïs la Rouge

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Athénaïs la Rouge
Catin
Athénaïs la Rouge


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MessageSujet: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeSam 9 Déc - 0:42

[Premier Post]

Ce qui avant était grand et majestueux s'est terni avec le temps. Les Grandes Rues Parisiennes qui avaient avant de magnifiques palais en leur centre semble maintenant n'être que le tombeau de la puissance déménagée à Versailles.
Les bâtisses avaient été mangées avec les années, servant maintenant d'abri de fortune insalubres aux vagabonds de passage ou aux mauvaises fréquentations que personne n'acceptait d'héberger, de peur de se faire assassiner dans la nuit.
Chaque soir, une lueur se faisait voir dans la fenêtres du dernier étage d'un bordel. Les volets rouges de ces dernières étaient partiellement tombées avec les intempéries, et les carreaux fissurés faisaient crisper les yeux de ceux qui pensaient avoir perçu les ombres mouvantes d'une bougie. Dans le doute, beaucoup avaient passé leur chemin sans réfléchir. Cette demeure avait longtemps été abandonnée, et personne ne se doutait des merveilles autant humaines que materielles qui pouvaient s'y trouver. Bientôt, on aurait terminé les rénovations de tout le bordel, et plus personne n'aurait à plaindre les plus belles catins de Paris.
Cette lueur à la fenêtre, les parisiens ne la rêvaient surement pas. De ses mains blanches et jeunes, une femme allumait chaque soir une bougie en attendant qu'un client vienne la lui éteindre pour annoncer aux ruelles que la chambre n'était plus libre, et pour parfois signer en même temps son arrêt de mort. Il fallait dire qu'elle avait de lourds séquels de la consanguinité de ses ancêtres, que peu de personnes le savaient et que rares étaient ceux qui se risquaient d'entrer dans l'antre du chat... Car il fallait dire que même très attirante, elle n'était autre qu'un chat tapis dans l'ombre qui attendrai ses victimes en ronronnant de plaisir. Elle, c'était une des catins du bordel. Athénaïs dite La Rouge.
Une mèche de ses cheveux roux dans sa bouche rougie, elle observait d'un oeil rêveur tous ceux qui passaient devant ses fenêtres insalubres. Ils étaient rares, les beaux jeunes hommes, et encore plus ceux qui tournaient la tête dans sa direction.
Pourtant, ce soir là, ce fut "lui" qui retint son attention. Il avait de longs cheveux soignés et un regard triste qui semblait se perdre dans la lune décroissante. Jamais Athénaïs n'avait perçu une beauté aussi rare, et elle ressentit aussitôt une étrange sensation de faim.
Surprise par cette vision, la catin s'éloigna aussitôt de la fenêtre autant pour ne plus voir que pour ne pas être vue. La patronne lui avait bien dit de ne pas suciter l'excitation des hommes des rues tant que les rénovations du bordel ne seraient pas totalement terminées, que pour le moment les hommes y entrant étaient ceux estimés comme responsables et non violents... Elle voulait bien, La Rouge, mais trouvait quand même dommage de devoir manger des innocents. La viande n'en était de toute façon que plus tendre, elle supportait mal les personnes trop tendues, leurs muscles étaient bien trop chargés en nerfs... Et les nerfs, ce n'était pas de son goût.
Subitemment, comme attirée par un aimant, Athénaïs se rapprocha et jeta un oeil par la fenêtre. Dans la rue vide, on ne voyait que les flaques de la pluie de la journée éclairées par les étoiles statiques. Comment ça, la rue vide ? Etais-ce possible ? Où diable était donc passé cet homme ?
Elle ouvrit la fenêtre et se pencha pour voir où était passée ce jeune homme dont le sang chauffait d'avance sa peau et ses sentiments de prédatrice.
Dans sa précipitation, elle fit tomber sa plume avec laquelle elle avait l'habitude d'écrire ses rares messages qu'une ombre ramassa dans une flaque.
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Ruth Tricksy Williams
Catin
Ruth Tricksy Williams


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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeDim 10 Déc - 21:01

[Premier post]

Une pluie drue tombait à présent sur a ville. A travers le rideau diluvien, les maisons petites et trapues devenaient d'étranges formes biscornues et terrifiantes. Le crépitement des gouttes d'eau sur le pavé conférait une certaine alacrité à l'atmosphère pesante des rues vides de toute occupation humaine, comme si une catastrophe avait anéanti toute population. Seuls quelques brigands hantaient encore les rares tavernes ouvertes à cette heure tardive.
Les quelques arbres qui longeaient les routes de Paris se balançaient vivement au gré d'un vent puissant, entrant dans une danse effrénée et lugubre. De l'air froid s'engageait dans les maisons, par les interstices, les fissures et les failles, sous les toits et les portes, par les fenêtres entrouvertes, la moindre ouverture praticable : cette nuit, des enfants mourraient par le gel. A travers la pluie et les nuages, on distinguait la faible nitescence lunaire. Les étoiles avaient depuis longtemps disparu dans les replis du velours nocturne, comme pour se cacher des horreurs du monde humain. La pâleur de l'astre nocturne lui-même laissait penser que celui-ci blêmissait à la vue des crimes terriens.
Des talons claquaient sur les pavés noirs. Les rues en ruisseau laissaient s'écouler un fleuve d'ordures et de déchets aux relents de mort et d'excréments, odeur méphitique s'élevant jusqu'au ciel dans un battement de ses ailes délétères. Nul n'en était incommodé cependant, on s'habituait à tout, les émissions des immondices de Paris ne faisaient nullement exception à la règle. Pourquoi le devraient-elles, d'ailleurs... elles étaient les mêmes que partout ailleurs. Simplement, Paris était la capitale de la France, la ville aux mille lumières. A dire vrai, les lumières étaient bien absentes, ce soir-là. La Reynie en avait fait installer quelques-unes, mais dire qu'il y en avait mille était une exagération. Une vingtaine, tout au plus, dans les rues les plus fréquentées et non dans les ruelles où elles auraient été plus utiles.
Une silhouette portant un grand manteau noir et des bottes aux hauts talons s'avançait dans l'un de ces minuscules boyaux. Il fallut peu de temps à la pluie pour l'imprégner de la tête aux pieds, alourdissant son manteau grossier qui devenait difficile à porter. D'une main rageuse, elle essuya le maquillage qui dégoulinait sur son visage. Le khôl noir laissa place au sang écarlate sur ses joues d'albâtre, laissant une marque de cinq doigts fins. Ruth Williams, dite Tricksy par ses contemporains, jeune femme dont le nom n'entrerait jamais dans l'histoire, rentrait d'une soirée durant laquelle ses activités avaient été quelque peu suspectes.
Au détour d'une ruelle, elle eut la terreur d'arriver face à trois hommes, si grands alors qu'elle était si frêle, et prit peur. A plus forte raison encore quand les trois colosses ricanèrent bêtement en la voyant, avant de l'appeler de sobriquets pervers que la décence oubliait de ses grâces. Ils n'avaient qu'une idée en tête, elle l'avait compris. Mais ils n'avaient pas vu le sang sur son visage... la Perfide avait déjà tué, elle n'hésitait plus à recommencer. A Paris la Cruelle, il fallait savoir se servir d'un poignard, et celui que la jeune femme tira de son corsage trouva vite son chemin dans les tripes de ses agresseurs. Elle laissa derrière elle une superbe sculpture rougeâtre et méphitique, amas de chair et de sang artistique et immonde. Un dégoût d'elle-même terrifiant l'envahit, emplissant sa gorge d'un goût amer et indigeste. Elle détestait ces gestes qu'elle faisait trop souvent... pourtant...
Elle s'assit sur le bord de la route, enfouit son visage dans ses mains et se prit à sangloter. Ces gestes terribles, cet assassinat morbide, elle les avait commis sans ciller, sans s'émouvoir de ses actes ignobles. Le sang et la mort ne l'effrayaient plus, elle était capable de tuer sans complexe et, pire que tout, en y prenant un certain plaisir. Son innocence lui restait, pourtant elle avait l'impression d'être... pire, elle était un horrible monstre, un meurtrier sans scrupule. Ses mains étaient couvertes de sang, elle pleurait, et plutôt que de pleurer ses malheureux qui venaient de perdre la vie par sa faute, plutôt que de pleurer la détresse de leurs familles, elle pleurait sa détresse personnelle.
Finalement, se reprenant, elle se leva. Ce n'était pas la Perfide qui allait succomber aux larmes et pleurer de ton son soûl ! Soudain, elle ouït un bruit dans l'obscurité, qui détonnait étrangement avec celui de la pluie sur le pavé. Instinctivement, elle comprit qu'il s'agissait de ses poursuivants, qui se précipitaient sur ses traces. Elle se mit à courir et louvoya dans les ruelles dont elle connaissait parfaitement le labyrinthe, ce qui n'était pas le cas des policiers. Les sergents du guet s'aventuraient rarement dans ce dédale qu'elle empruntait à présent.
Elle les sema après quelques minutes. Elle s'arrêta, essoufflée par sa course éperdue, et constata que ses pas l'avaient menée non loin du bordel. Elle fit les derniers mètres qui la séparaient de l'entrée et vit alors une plume tombée dans une flaque... Intriguée, elle s'accroupit et l'examina à la lueur des chandelles du bordel. C'était une belle plume, assurément, mais pas de celle que les nobles affectionnaient. Non, cet objet ne pouvait appartenir qu'à une seule personne. Un sourire en coin sur les lèvres, la catin se redressa et leva le visage vers la fenêtre. Elle montra la plume au visage laiteux penché vers la rue, avant de s'engouffrer dans le bordel.
Des hommes courtisaient leur proie de la nuit, elle passa telle une perle parmi les haricots au milieu de ce lieu de débauche. Elle accrocha son manteau à une patère, sans lâcher la plume. Les regards se traînaient encore derrière elle quand elle s'engouffra dans les escaliers de son pas traînant d'ancienne servante. Les bas de résille qu'elle portait, ses cuissardes à talons noirs, son affriolante tenue d'un rouge sanglant, tout cela faisait oublier les cinq doigts imprimés sur son visage diaphane. Elle toqua à la porte d'Athénaïs et entra.

- Je crois que tu as laissé tomber cela, chère amie...

Elle déposa la plume sur le lit de sa collègue et attendit...
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Athénaïs la Rouge
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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeJeu 14 Déc - 0:53

Quand Ruth entra dans la chambre, Athénaïs avait déjà refermé la fenêtre et attendait, les mains jointes sur son corset noir dont les rubans de soie pendaient autour de sa taille jusqu'à ses cuisses rondes munies des bas les plus fins. Un étrange sourire aux lèvres, elle considéra Ruth et sa plume qui venaient lui rendre visite. Il était rare que quelqu'un entre dans sa chambre, et ce soir encore, elle n'était pas disposée à descendre chercher des clients. Il restait encore de la viande de la victime de la semaine passée, et quoiqu'un peu passée, cette dernière ne devrait en aucun cas être gaspillée.

-Je t'attendais.

La voix tranquille de la catin aux cheveux de feu vibra dans l'air, rauque, à la façon de celles qui cachent un début tuberculeux au fond de leurs poumons. Mais Athénaïs, loin d'être tuberculeuse, tenait cette particularité des nonnes austères qui ne lui avaient pas parlé autrement durant son enfance.

-Je sens la peur en toi, Ruth, la peur et le sang... Surtout le sang. Il est frais et humain, tu sais à quel point je peux le sentir de loin.

La Rouge s'approcha de sa compagne de jeux de bordel et enlaça doucement ses poignets avant de lui faire un sourire franc empli d'amitié et de sagesse. Elle aimait tendrement Ruth, non comme une amie, mais davantage comme une soeur. Elle était persuadée qu'elle avait hérité de ce qu'elle ne serait jamais... A cause de son amour immodéré pour la viande humaine. Elle devait sortir le moins possible, et économiser ses vivres pour que personne ne se doute de son existence. Si jamais elle était dévoilée, elle était perdue. Rien ne la tenait en vie, mis à part son coeur révolutionnaire. Sa vie, elle ne la perdrait qu'au profit du bien-être commun, car sa vie valait bien moins que l'avenir du peuple de France.

-La prochaine fois, ramène-moi une main !

C'est de bon coeur qu'Athénaïs se mit à rire, dévoilant ses petites dents pointues. Ainsi, elle ressemblait à un petit enfant ayant perdu toute trace de naïveté et se lançant corps et âme dans le danger d'une vie des rues. Cet enfant, elle l'avait été. Mais quelque chose prédisait que depuis, jamais plus elle n'avait voulu changer. L'important était de rester constant dans l'évolution humaine, mais stagner était bien mieux que régresser.
La Rouge embrassa amicalement Ruth sur sa joue rose et ouvrit la porte de la chambre pour admier ce qu'il se passait. Les murs recouverts de velours rouge piqués de temps à autre de luxueux chandeliers allumés étaient calmes, seule la clameur des clients qui demandaient une paire de fesse ou de jambes à caresser trahissait la vraie nature des lieux.
La câtin se retourna vers sa chambre sombre et réfléchit.

-Tu crois que la patronne le prendra mal si je cherche un homme ce soir ? Je songe sévérement à évacuer l'ancien, il commence à puer tellement fort que j'en ai des nausées.
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Ruth Tricksy Williams
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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeJeu 21 Déc - 23:57

Ruth sortit un mouchoir de dentelle de son corsage écarlate. Niché entre ses seins, le tissu était maculé de pourpre et de marron, derniers résidus de la souillure qui ornait ses doigts lors de ces nuits sanglantes. Délicatement, la jeune femme se passa sur le visage ce carré diapré, sans parvenir à effacer la trace de ses doigts. Elle ne fit qu'étaler le sang sur sa joue, jusqu'à sa bouche qui prit une teinte vermeille. Curieuse, elle passa sa langue sur ses lèvres, pour apprécier sur ses papilles le goût salé du sang frais.
Elle comprenait les appétences d'Athénaïs envers cette tendre hémoglobine mais ne la partageait pas toujours. Ce soir, elle dégustait le liquide écarlate comme elle l'aurait fait d'un grand vin, observant son amie. La catin s'était rendue dans le couloir avant de revenir, méfiante, ce que Ruth comprenait. Si elle se faisait prendre, sa vie était en danger. Et la rousse avait une mission à accomplir pour la France, ce n'était pas un secret entre les deux amies. Ce n'était un secret pour personne.

- La prochaine fois, je t'apporte la tête du roi !

Elle eut un rire, un de ces rires francs et sincères qu'elle avait quand elle pensait ses mots. Elle haïssait la monarchie autant que son amie, beaucoup des catins du bordel pensaient comme elles deux. Un jour, elles iraient à Versailles, elles feraient sauter ce monarque à deux sous et combleraient enfin les attentes de toute une plèbe affamée par les nobles gras et empesés. La vipère lunaire, cette Montespan qui protégeait avidement son souverain en espérant lui extorquer jusqu'à la moindre pièce, Ruth se ferait une joie certaine de la tuer de ses mains.
Pourquoi la haïssait-elle autant alors que, de sa vie, elle ne l'avait jamais vue ? Peut-être parce qu'elle avait l'audace d'avoir pour pseudonyme le prénom de sa soeur de coeur. Et, depuis qu'elle connaissait Automne, elle ne connaissait que trop la haine farouche qu'il vouait à cette femme ignoble. Il déclamait à son encontre des mots de détestation et de rage. Combien de fois déjà Ruth avait-elle vu derrière les yeux du masque briller cette flamme caractéristique ?
Elle se demandait souvent pourquoi Automne lui-même éprouvait cette virulence à l'encontre de la favorite. Etait-il jaloux du roi, ou était-ce autre chose de plus profond ? Ruth ne pensait aucunement qu'il pût être une femme, la voix sourde et étouffée qui transparaissait sous le masque était celle d'un homme, elle en était sûre. Peut-être était-ce un homme de la plèbe dont l'enfant avait été enlevé pour l'une des messes noires de la chienne... à quoi bon supputer...
Ruth regarda son amie, puis le cadavre étendu à leurs pieds. La question d'Athénaïs lui revint en mémoire. En toute franchise, elle répondit :

- Elle ne le prendra certainement pas mal, Athénaïs, elle a un coeur d'or et t'apprécie énormément. Cependant prends garde, la France a besoin de toi.

Elle tourna ses grandes prunelles vers son amie, véritablement inquiète pour sa sécurité. Si la Camarde venait à la prendre, en toute bonne foi elle déciderait de la suivre. Non sans avoir, auparavant, envoyé une balle de revolver dans le front d'un de ces fichus royalistes qui ne pensaient qu'à leurs petits privilèges. Elle se voyait déjà entrer dans un de ces trop beaux hôtels privés et poignarder violemment un ministre ou un homme influent. Elle aurait gain de cause.
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Athénaïs la Rouge
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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeSam 13 Jan - 16:13

Athénaïs leva ses prunelles incandescentes et avides de viande fraîche sur Ruth. Ce qu'elle était belle, sa soeur de coeur, et noble de surcroît... Oh certes non, ce n'était pas là la noblesse sale des partisans de la cour, mais la noblesse haute du Coeur que peu pouvaient se vanter de posséder par le royaume. La Tête du Roy ? Oh, elle donnerait si bien dans du formol par-dessus la cheminée, regardant sans fin Athénaïs qu'il n'avait jamais attrappée tuer peu à peu le reste de sa cour... Et les dévorer en faisant des petits os de vulgaires cure-dents !
Mais tout ceci n'était qu'utopie, et le loisir d'avoir une nouvelle victime fraîche qui ne lui donnerait pas des problèmes intestinaux à chaue bouchée était déjà une chose inespérée qu'elle espérait par-dessus tout. Se débarrasser de l'ancien cadavre mangé au trois quarts ne serait pas une tâche bien difficile. On avait pris soin de lui donner la plus grande cheminée de toute la maisonnée.

-Si tu as besoin d'un organe... Cet homme avait vraiment de très belles dents, ça me porte presque peine de devoir les brûler...

Athénaïs arracha une perle de la bouche de l'homme mort et la tendit à Ruth pour qu'elle puisse vérifier de l'état définitif de l'émail. Il aurait pu faire un cannibale hors pair, mais en victime, il n'était pas mal non plus. sa chair tendre témoignait bien de la nourriture équilibrée qu'il ingurgitait en tant qu'homme riche n'aimant pas la graisse à outrance. Un délice.

-Les yeux ne sont pas mal non plus...

Si ces éléments pouvaient servir de déguisement pour les membres de la Fronde, la Rouge les donnerait sans ciller avec le plus grand sourire du monde. Il était dommage que les tripes se conservent très mal...
Prenant une brassée d'intestins, Athénaïs se dirigea vers la grande cheminée et les lança avec force dans les flammes. Ces dernières se mirent à jaillir d'un coup, traversant au passage les bras de la catin qui n'eurent pas de brulûre significative. Celà lui arrivait souvent, et le rire de hyène qu'elle en tirait à chaque fois témoignait du plaisir qu'elle prenait à la mort.
A la dernière parole de Ruth, la jeune femme aux cheveux rouge tourna ses yeux verts sur elle, les détachant des flammes pourtant si captivantes et fit un sourire découvrant ses dents carnassières.

-Si la France a besoin de moi, alors je dois me nourrir pour vivre... Même si pour celà je tue le peuple de Paris !
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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeMer 31 Jan - 22:37

Ruth baissa légèrement les yeux devant le regard enflammé de son amie. Elle connaissait, oui, elle connaissait bien cette haine qui animait les coeurs et dévastait les âmes, cependant elle s'était toujours crue trop naïve pour l'éprouver. Un rictus amer naquit sur son visage à cette pensée, elle n'avait jamais vécu que de haine sans s'en rendre compte. Cependant, elle conservait ce qui faisait d'elle ce qu'elle était, et ce n'était au fond que douceur et enjouement.
Elle détacha les épingles qui retenaient sa chevelure, elle roula en cascade sur son dos. Les boucles acajou prenaient des reflets de miel dans la lueur du feu, Ruth entortilla une mèche de cheveux autour de son doigt. Elle s'assit sur le lit et croisa les jambes, désinvolte. Elle était très belle, même vêtue de ces fripes de catin, elle était probablement la seule à n'en pas s'en rendre compte. A cet instant, elle était trop soucieuse de son amie.
Elle tressaillit en voyant les gestes d'Athénaïs. La voir prendre à pleines brassées des intestins avant de les jeter dans une gerbe enflammée lui soulevait le coeur, peut-être plus encore que l'odeur méphitique qui se dégagea du feu à cet instant. Elle ne put retenir une grimace de dégoût. Avait-elle besoin de déployer cette horreur ? Les orbes de velours s'emplirent presque de larmes alors que la cannibale ne regardait pas, Ruth les essuya furtivement et fit comme si de rien n'était.
Elle prit la dent qu'Athénaïs lui avait tendue et l'examina légèrement. Un sourire étrange tordit son visage, elle la glissa dans son corsage. Cela lui servirait de porte-bonheur. Elle aurait pourtant aimé que ces immondices disparussent vite, elle était sur le point de se sentir mal. Mais, toujours, elle n'en montrait rien, ne désirant pas vexer son amie de toujours, sa seule amie sincère, peut-être.

- Athénaïs, permets-tu que je garde la dent ?

Elle la sortit brièvement de son corsage et la montra à sa collègue et amie. L'émail en était parfaitement ciselé, il était splendide, on eût volontiers cru qu'il était conservé tel une momie des temps anciens. Elles, elles étaient belles certes, mais n'atteignaient évidemment pas le degré de propreté des rares nobles décidant de se laver. Beaucoup pensaient que cela permettait aux maladies d'entrer dans leur corps, les catins avaient appris aux dépens de leurs collègues que c'en étaient autrement.
On ne comptait plus les cadavres de prostituées jetés dans la Seine, sans autre cérémonie que les pleurs de leurs amies, parce qu'elles avaient succombé à la petite vérole. Les femmes se lavaient le plus qu'elles pouvaient et il n'était pas rare qu'elles exigent de leur client qu'ils en fassent autant, quoique la plupart du temps, ils refusassent cela. Maudite peur qui les ferait tous mourir.
Ruth aperçut son reflet dans le miroir de la chambre de son amie et constata qu'une longue traînée rouge ornait toujours sa joue. Enervée, elle la frotta convulsivement jusqu'à ce qu'il n'y paraisse plus. Sa joue resta rose de son acharnement. Elle se mordilla la lèvre et suggéra timidement :

- Tu pourrais manger les cadavres frais des pendus... personne ne t'en voudrait, à part les cathos...
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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeVen 2 Fév - 12:35

La Rouge se tourna vivement vers son amie à sa suggestion. Les pendus, cadavres figés par le froid et disputés entre les rats et les corbeaux ? Les condamnés envenimés par les haleines de la foule chargés de peste et de vermine ? Athénaïs avait mainte fois pensé les décrocher, mais les oeillades tranquilles et souriantes de la population bienheureuse aux fenêtres à toutes heures du jour et de la nuit l'avait arrêtée. Et si on la voyait ?

-Ton idée mérite à être méditée...

La catin s'assit sur sa couche, plaçant son menton dans ses mains, rivant ses yeux perdus on ne sait où.
Peut-être pourrait-elle en prendre un de temps en temps, prétextant au peuple que c'est un ami, un voisin ou même un parent... Il lui faudrait une multitude de déguisements... Des déguisements ?
Un sourire se dessina sur sa bouche rouge. Elle aurait pu y penser avant... La Fronde ! Si ces derniers acceptaient de lui mener de temps à autre un cadavre, elle n'aurait plus besoin de faire des mises à mort à même le bordel. Ruth avait eu encore une de ses idées géniales.
Sans expliquer, elle embrassa son amie sur la fort avec tendresse avant de revêtir ses grandes ottes de cuir vernis. Ce soir, c'était jour de fête. Elle travaillerait. En attendant de voir Automne, elle chiperai un gamin de plus à l'orphelinat, de quoi la maintenir trois jours. Les religieuses s'en moquaient bien. Une bouche à nourir de moins serait bien évidemment une aubaine pour elles.

-Je pense que j'ai la solution. J'espère seulement qu'Automne aura assez de faveurs pour ma personne pour me le permettre... Crois-tu qu'elle laissera de temps à autre les frondeurs masqué de m'en décrocher un ? La population ne dira rien... Elle cache les masques en espérant qu'ils gagnent la guerre contre la tyrannie royale !

Le feu se mit soudain à craquer, puis se calma progressivement. Un os venait d'être réduit en cendres. Les tripes avaient bien vite flambées. Le corps humain était fort heureusement un combustible efficace.

-Allons, chérie ! Commençons à traîner... Je finirais ma soirée chez les religieuse... Veux-tu que je nous ramène une petite fille à éduquer ? L'instinct maternel m'emporte ! Rassure-toi... Tu sais bien que je ne mange que les hommes !
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Ruth Tricksy Williams
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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeMer 14 Fév - 23:34

La jeune femme comprit en sentant le baiser de la Rouge sur son front que sa proposition était retenue. Elle avait eu une bonne idée, semblait-il. Elle laissa son regard se perdre au loin. En était-ce vraiment une au fond ? Et si les cadavres nécrosés causaient la maladie, puis la mort de son amie ? Mais enfin, de nombreux savants s'étaient amusés à décrocher ainsi des corps à la Renaissance afin de les disséquer. Disséquer, manger, ce n'était guère différent.
Elle tressaillit en entendant un grand craquement dans la cheminée. C'était l'ossement qui partait en fumée. Les flammes dansèrent dans les prunelles sombres de la prostituée, les irisant d'une lueur captivante. Un sourire en coin s'était dessiné sans qu'elle s'en rendît compte sur ses lèvres purpurines, creusant une fossette dans sa joue rosée. Le feu avait réchauffé ses membres, elle attacha sa masse de cheveux en un chignon mal fait et simple dont les boucles folles entouraient avec charme son beau visage.
Elle se leva, vive et gracieuse. Ce soir, elle aurait -comme Athénaïs- à travailler. Et, pour une fois, elle le ferait avec un certain plaisir. Bien sûr il était plus dégradant que jouissif de se donner à des inconnus avec pour seule récompense quelques sous, toutefois elle trouvait amusant de regarder ces pauvres hommes désespérés de l'amour ou au contraire trop amateurs de chair pour rester avec une seule femme. Certains étaient très beaux et ne savaient se contenter de leur épouse, d'autres étaient effroyablement laids et ne trouvaient à enlacer que parmi les catins.
"Venez tâter de la fille de joie, messeigneurs ! Venez embrasser nos courtisanes, messieurs !"
Bientôt, cela changerait. Ruth n'était pas décidée à rester ce qu'elle était toute sa vie durant. Peut-être trouver une situation un peu plus stable... mais abandonner Athénaïs ? Le pourrait-elle, moralement ? Elle aimait trop son amie pour la laisser dans le bordel... quoique, la catin avait l'air d'apprécier sa situation. Après tout, elle pouvait se fournir facilement de quoi se nourrir.

- Chérie, Automne est toujours conciliant. Il t'aime bien. En plus, tu réussis toujours tes missions, alors il va pas te claquer la porte au pif. J'irai moi-même si tu veux !


Elle sourit et prit le bras de son amie. Elles étaient toutes deux prêtes...
Ruth entraîna son amie en bas des escaliers, après lui avoir lancé bien vite son acceptation pour la petite fille. Pourquoi pas, après tout ? Oh, certes, cela ferait un lien de plus qui la rattacherait à cet endroit, mais qu'importait après tout ? Et c'est ainsi radieuse qu'elle arriva au bas des escaliers.
Les deux beautés faisaient toujours impression, et il ne manqua aucun murmure d'admiration dans l'assemblée quand Ruth et Athénaïs se montrèrent...
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Athénaïs la Rouge
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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeLun 19 Fév - 20:24

Comme à son habitude, le Bordel était plein. Rares encore étaient ceux qui s'étendaient au sol ivre mort, mais certains semblaient tout de même bien entraînés. Les hommes qui vomissent, Athénaïs n'aimait pas ça, et préférait de loin la chair tendre du jeune homme étourdi que la mère n'attendait plus à la maison et que la femme n'attend pas encore. C'est beaucoup plus commode ainsi.
Ruth était magnifique, flamboyante et admirable. Ses gestes doux et sensuels donnaient de quoi fantasmer ainsi que ses habits quelque peu affriolants. La Rouge aimait à l'obsrever et plaignait Tania, une de leurs amies se tenant à l'autre bout de la salle. c'était un gentil bout de femme faute d'être jolie. A elle étaient donnés tous les restes que les autres câtins ne voulaient pas. Toutes la plaignaient, mais pour rien au monde n'échangeraient leurs clients ne serait-ce que pour dix minutes à peine.
Un homme passa devant les deux câtins, fier, la tête haute, et sur un air de défi, Athénaïs leva le nez vers son amie.
Levant un pied leste encore et muni d'une chausse vernie à bout pointu qu'elle appliqua dans le derrière de l'homme presomptueux, elle se tordit de rire et leva un jupon osé à son adresse. Le mâle fit comme si de rien n'était et feignait de ne pas boitiller bien que sa croupe le fasse souffrir. La masser devant pareil monde semblerait ridicule, et l'homme préféra s'asseoir avant de tourner ses yeux d'un bleu profond vers celle qui avait eu l'audace de le narguer.
Mais La Rouge pensait maintenant à autre chose, et songeait qu'il lui fallait faire un tour dans le but de voir dans Paris s'il n'y avait pas des avis d'executions affichés sur les murs. Selon la victime, la nuit pourrait être bonne.

-Je reviens dans une heure au plus tard, mon amie.

Mettant sa cape sur ses épaules, la câtin s'apprêta regagner la porte quand l'homme fessé quelques instants plus tôt lui barra le passage.

-Une nuit à réserver ma belle ? Je peux payer cher... Très cher...

Pressée et ennuyée, la Rouge toisa l'homme de ses extraordinaires yeux verts et le poussa légèrement afin de sortir.
Il était beau, mais pas tant. Il n'avait qu'à aller se blottir contre Tania. Pour le moment, Athénaïs ne serait pas de service.
Elle avait faim... Faim... FAIM !
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Caleb Erthan
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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeDim 25 Fév - 13:21

Caleb entra calmement dans la pièce principal du bordel. Il jeta de nombreux coup d'oeil intéréssé à celle qui se trouvait là. Elle était toutes jolies, toutes désirables... Mais il n'y en avait que deux qui l'interessait. Il chercha du regard, mais se perdit dans ce flot de chair mises à nues, et préféra abandonner. Il accosta une des filles au hasard

"Mademoiselle ?
-Bonjour mon mignon.... tu viens pour t'amuser un peu ?
-On peut dire ça. Je cherche ruth tricksy ou athénais la rouge...."


La jeune femme eut l'aire particulièrement déçu, mais elle lui montra tout de même du doigt Ruth. Il se dirigea vers alors vers elle. Il lui fallait être prudent dans ce genre de situation, il ne s'agissait pas de n'importe quoi. Aussi, c'est avec une grande prudence qu'il choisit ces mots.

"Mademoiselle, je me présente, je suis Caleb Erthan... J'ai un ami qui m'a recommander de venir vous voir..."


Il parla alors tout doucement d'une voix joueuse et mielleuse...

"Pourrions-nous aller dans un endroit un peu plus intime ?"
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Ruth Tricksy Williams
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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeSam 3 Mar - 16:28

Ruth éclata de rire quand Athénaïs botta le derrière de l'homme fier passé devant elles. Elle lui tira la langue alors qu'il se retournait, furieux, et l'imita outrageusement lorsqu'il fût parti. Elle raidit volontairement sa jambe, plaqua une main sur ses propres fesses et boitilla en tordant son visage en une grimace de douleur. Les filles en restèrent hilares, Tricksy ne fit pas exception. Ses yeux suivirent simplement son amie alors qu'elle quittait le bordel.
Elle trembla quand l'homme botté s'approcha de son amie, heureusement il n'y eut aucune anicroche. Soupirant, elle se rendit dans un coin et s'acharna à ôter la trace de sang étalée sur son visage. A force de frotter, elle parvint à l'ôter. Sa joue en resta rougie comme celle d'un enfant traîné dans la boue que sa mère vient de récurer. Un petit miroir était suspendu au mur, la jeune femme adressa un sourire à son reflet.
Lorsqu'elle se retourna, elle se trouva face au même homme. Il avait le nez rougi et les yeux bouffis, sans doute par l'abus d'alcool. Elle soupira. Appelant deux filles, elle prit l'homme par le bras, aidée de ses collègues. Toutes les trois réussirent à traîner le soudard dehors et à le jeter dans le "ruisseau" avec un nouveau coup de pied dans le derrière. Il alla rejoindre les ordures entassées là par les habitants des demeures environnantes.
Elle rentra au bordel, devisant gaiement avec les autres. Elle jeta un regard à son manteau, toujours accroché. Elle y tenait et ne désirait pas que quiconque le lui volât. Alors, une main se posa sur son épaule. Elle se retourna vivement, faisant voler sa chevelure acajou. Elle était face à un autre homme, bronzé de peau, cheveux bouclés coupés courts, yeux noirs. Elle ne l'avait jamais vu ici et inclina la tête sur le côté, interrogative. Une des filles lui jeta un regard qui avait tout son sens, il était venu pour elle.
Lorsqu'il parla d'un ami lui ayant conseillé de venir la voir, elle comprit. Elle avait deviné que cette chaîne entraperçue autour du cou de cet homme portait l'emblème d'Automne. Son regard se durcit imperceptiblement. Lorsque l'homme demanda à rejoindre un endroit plus intime, elle acquiesça brièvement. D'ordinaire, elle était beaucoup moins rigide et ses collègues virent bien qu'elle paraissait crispée.
La jeune femme poussa la porte de sa chambre, laissa l'homme entrer et referma. A clé. Il ne fallait pas qu'on entrât dans cet endroit avant que leur discussion ne fût terminée, si quelqu'un les surprenait, quelqu'un d'autre que les filles, tous deux iraient en place de Grève se balancer au bout d'une corde. Montfaucon et son charnier n'attiraient guère Ruth, aussi prenait-elle de nombreuses précautions...

- Je devine qu'Automne vous a demandé de venir me voir, murmura-t-elle de cette voix douce qu'elle prenait toujours avec les clients. Quel est votre nom ?

Elle alluma une chandelle dans un coin de la pièce et alla s'adosser à un mur, invitant son invité à s'asseoir sur le lit.
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Automne
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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeMar 20 Mar - 21:18

(je répondrai après Caleb)
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Caleb Erthan
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Caleb Erthan


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MessageSujet: Re: Chambre d'Athénaïs la Rouge   Chambre d'Athénaïs la Rouge Icon_minitimeVen 30 Mar - 16:52

[désolé, manque de motivation :s]

Caleb s'assit tranquilement sur le lit, prenant une posture décontracté, comme il en prenait à chaque fois qu'il faisait des affaires. Sauf que cette fois, les affaires était un peu différantes. Il ne s'agissait plus de poison ou autre, mais bel et bien de choisir un camp afin de determiner qui l'aiderais... et qui ne le ferais pas...

"Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je me nomme Caleb Erthan. Automne m'a demandé de le rejoindre ici, et de vous parler. J'ignore ce qu'il veut, j'ai reçu un courrier de sa part, c'est tout..."

Il eut un petit sourir qui s'afficha sur son visage.

"C'est un homme bien mystérieux... maic c'est facil à comprendre..."

il fit un légère mouvement et quelque fiole s'entrechoquèrent doucement dans sa sacoche. Il Se posa une question qu'il se posait souvent, que se passerait-il si jamais elle éclatait... Il y avait là sufisament de poison pour tuer tout le monde dans la maison... Rien qu'avec les poisons qui se répendaient par l'air...

Il chassa ses pensée de son esprit et se tourna vers Ruth.

"Savez-vous quand il doit venir ?"
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