Versailles, 1667
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Versailles, 1667

Sous le règne du Soleil se trament de drôles de choses...
 
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 La descente du "Cyriaque"

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2 participants
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Guy de Mont Cavalière
Vicomte
Guy de Mont Cavalière


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MessageSujet: La descente du "Cyriaque"   La descente du "Cyriaque" Icon_minitimeDim 18 Fév - 22:53

Ah, enfin arrivé ! Ce voyage fut long, trop long au goût du Vicomte. Il n'avais jamais navigué sur un navire, cette découverte lui a été intéressante. Il s'est mis à aimer cette sensation de floter dans les airs, le fait de ne pas sentir de pression sous les souliers...

Enfin, le voici à Paris. Le but de sa venue dans la capitale n'est autre que de rencontrer le Roy. Il n'est jamais allé à Paris, mais la Cour et Versailles l'ont attirés. Le voici donc, debout devant le capitaine du
Cyriaque , fier vaisseau breton de la flotte de Sa Majesté.

La passerelle touche enfin le pavé du quai. Quelques matelots descendent et amarrent le navire. Le capitaine avait beaucoup d'expérience, comme le Vicomte a pu le remarquer. Il ne s'est pas trompé de route une seule fois et a sut affronter une tempête dans un calme exemplaire. Le capitaine proposa au Vicomte de descendre devant lui, et il lui répondit affirmativement.

Pas à pas, il s'approchait du quai. Il n'était pas très rassuré, espèrant que cela ne se remarquais pas. Il voyait la Seine, à quelques mètres sous la passerelle. Un mauvais pas et c'était la noyade. Albin et Gervais le suivaient, aussi peu rassurés que lui. Albin et Gervais étaient ses valets, fidèles et dévoués. Ils l'avaient suivis de la Bretagne en Espagne, puis en Alsace, et n'avaient pas répugné l'idée de l'accompagner à Paris. Ils portaient quelques bagages, mais le gros des affaires du Vicomte était dans les bras des matelots qui suivaient les valets.

Le soulier du Vicomte toucha le sol. Il fit plusieurs pas sur la terre ferme, les bras croisés dans le dos, les mains serrant sa canne, et se retourna. Albin et Gervais le dépassèrent et se placèrent derrière lui, sans un mot et sans une hésitation. Les matelots posèrent leur chargement et bavardèrent entre eux. Le Vicomte attendait le capitaine. Il tenait à le remercier.

La capitaine arriva, et les deux hommes se serrèrent chaleureusement la main. Puis il partit. Le Vicomte se tourna alors vers ses valets.


Albin, Gervais, nous voici à Paris, cœur de la France !
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Athénaïs la Rouge
Catin
Athénaïs la Rouge


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MessageSujet: Re: La descente du "Cyriaque"   La descente du "Cyriaque" Icon_minitimeLun 19 Fév - 20:40

Une ombre s'avança sur les quais sans tenir rigueur au noble qui venait de débarquer. Occupée par sa quête des exécutés, elle semblait absorbée par une affiche mise sur la pierre. Une femme allait être pendue, soupçonnée de faire partie de la Fronde. Rien de plus.
Déçue, la Rouge leva les yeux des écrits et ressera sa capuche. Il commençait à bruimer, et la nuit n'était pas douce. Il était temps de regagner le bordel.
Un regard se perdit sur la câtin. Sensible tel le chat épié, la femme se retourna et surprit le dénommé Gervais cherchant à deviner les formes de la prostituée sous son ample cape. Même couverte telle la nonne, elle sentait à des kilomètres la fille de joie, et elle le savait.
Dans un sentiment de pudeur, elle ressera une énième fois sa capuche avant de commencer à partir, quand une poigne sévère la prit par le col et la jeta au sol.

-Toi la Putain ! Qu'est-ce que tu traînes par ici ? C'est la descente des gens royaux, rien pour toi ! Dépêche-toi de déguerpir si tu ne veux pas finir au cachot !

La Rouge se releva avec difficulté pour faire face à l'homme qui venait de l'attaquer de front. Il était immense et une dent en or animait sa bouche trop grande. Des yeux cruels, une mâchoire carrée et un anneau à l'oreille finissaient ce portrait bourru. Un homme titanesque mal rasé et en tenue légère de marin qui laissant sortir ses muscles saillants ne pouvait être que le profil d'un marin de basse souche venu là faire débarquer un homme important, mais il devait au goût de la câtin tenir ses distances. Il n'avait là que le rôle du chien de garde, et une correction serait de mise.
Menaçante, La Rouge cracha à la figure de l'homme tout ce que sa bouche pouvait contenir et ne se recula pas. Elle n'était pas décidée à parler, et si encore elle avait cherché à approcher le noble seigneur, elle aurait compris la punition. Mais il n'en était rien.

-Sache que le chien dans l'histoire, ce n'est surement pas moi.
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Guy de Mont Cavalière
Vicomte
Guy de Mont Cavalière


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MessageSujet: Re: La descente du "Cyriaque"   La descente du "Cyriaque" Icon_minitimeLun 19 Fév - 21:04

Le Vicomte se frottait les mains de satisfaction. Paris. Le Roy. Il réfléchissait quand au moyen de se repérer dans cette cité qu'il ne connaissait pas lorsqu'une voix le tira de ses pensées. Il la connaissait, cette voix : il s'agissait du contremaître du Cyriaque. Un imbécile, comme le Vicomte ne cessait de le répéter. Et prétentieux avec ça....

Il tourna la tête, et découvrit une ravissante femme. Son visage était à demi masqué mais on devinait qu'elle était très belle. Le Vicomte vit du coin de l'œil le regard de Gervais qui dérivait.


Gervais ! le gronda le gentilhomme. Laissez vos yeux là où ils devraient regarder !

Quand il tourna de nouveau la tête, la fille parlait au contremaître. Celui-ci lui tournait le dos, mais il devinait sa rage. La femme aussi n'était pas contente. Le Vicomte rajusta son chapeau et marcha. Une démarche qui ressemblait fort à celle d'un militaire. Il marcha d'un pas rapide, serrant sa canne, vers les deux personnages.

Je vous en prie, allons ! dit-il en les abordant. Ne vous disputez pas ! Monsieur, fit-il en se tournant vers le contremaître. La présence de cette jeune femme ne m'importune nullement. Et ne dites pas d'elle qu'elle est putain, c'est tout d'abord irrespectueux, et vous n'êtes sûr de rien !

Le Vicomte n'avait jamais parlé, voire regardé une prostituée. Il ne savait pas faire la différence, et pourtant, il savait que le contremaître avait sûrement raison. Il fit un geste sec de sa main gantée pour congédier l'homme, un rictus de dégoût sur le visage.

Veuillez le pardonner, madame. dit-il ensuite à la femme. N'ayez pas peur, je ne vous veux pas de mal. Je viens tout juste de débarquer de ce vaisseau, et j'avoue être perdu. Pouvez-vous m'aider ? Je cherche à rejoindre la Cour.

En même temps q'uil parlait, il détacha la bourse qui pendait à sa ceinture et fit rouler quelques pièces dans sa main. Des Louis d'or. Neuf. Il leva les yeux vers la fille en attendant sa réponse.
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Athénaïs la Rouge
Catin
Athénaïs la Rouge


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MessageSujet: Re: La descente du "Cyriaque"   La descente du "Cyriaque" Icon_minitimeLun 19 Fév - 21:33

Athénaïs toisa le noble, quelque peu intriguée et lui rendit son argent. Elle avait beau être une prostituée, elle était de celles qui gagnaient bien leur vie et qui ne passaient pas la nuit avec les soulards des quais. Honteuse d'être prise pour telle, elle se maudissait interieurement d'être venue cette nuit précisément sur les quais. De plus, des affiches, il devait bien y en avoir ailleurs...
Regardant l'homme bourru partir avec méfiance, elle ne se trouva pas étonnée de le voir ingurgiter au goulot même de la vinasse de bas étage. Si c'était elle le rat d'égoût, elle l'était au moins dans le mousseux.

-Le Roi se trouve à Versailles. N'importe quel cocher de paris serait, je le pense, ravi de vous y accompagner.

L'homme avait de grandes mains blanches et une allure très majestueuse. C'était l'un de ces êtres qu'elle ne croiserait jamais au bordel, un de ceux qui tromperait plutôt sa femme avec la dame de Montespan. Athénaïs sourit à cette idée. Il était vrai que cette femme était désirable, et qu'elle-même elle aimerait ne serait-ce que goûter ses lèvres rouges. dans sa vie, il ne lui avait été donné de la voir qu'une seule fois, et de loin encore. mais sa beauté et sa fierté étaient telles qu'elle passait et de loin les charmes de chacuns, surtout ceux de la reine. Pauvre femme... Une paysane même avait plus de prestance.

-Vous n'êtes surement pas d'ici. prenez à droite directement après avoir remonté les quais. Il y a en général trois diligences en direction de Versailles. mais faites attention, les ruelles sont noires.

les yeux mystérieux de la catin se tournèrent vers les flots et semblèrent s'éteindre comme on souffle les bougies d'une pièce.
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Guy de Mont Cavalière
Vicomte
Guy de Mont Cavalière


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MessageSujet: Re: La descente du "Cyriaque"   La descente du "Cyriaque" Icon_minitimeLun 19 Fév - 22:29

Une petite brise souffla un moment sur le quai. Le Vicomte releva le col de son manteau et soupira. Il faisait froid. C'était la nuit. Ce n'était pas l'heure d'aller à Versailles. La fille était perdue dans ses pensées, mais le Vicomte se planta bien droit, les mains dans le dos, le menton haut. Des manières de nobles. Pour sûr que la femme en face de lui n'en était pas une, mais c'était chez lui un principe.

Non, madame, je ne suis pas d'ici. Je viens de Châteaulin, en Bretagne, où est établi mon Vicomté. Je me présente : Vicomte Guy Lusignant de Mont Cavalière.

En parlant, il s'est courbé et a saisit la main de la jeune femme pour lui administrer un baisemain. La démarche la choquerait sûrement. Tant pis. En se redressant, Guy frissonna. Le froid se faisait mordant. Il se rappelait l'Alsace. En hiver, sur la colline où était étalie la forteresse dont il avait le commandement, les nuits étaient gelées. Il avait le souvenir d'un jeune soldat que l'on avait retrouvé mort au matin.

Il tourna la tête vers ses valets. Ils étaient toujours là, stoïques, à attendre leur maître. Guy reporta son attention sur la femme.


Je vous remercie pour ces informations. Cependant, il est trop tard pour me rendre à Versailles. Je manquerais le lever du Roy.

Son regard se posa sur les affiches. Il resta de marbre le temps qu'il lisait. Mais, dans l'obscurité, et avec la capuche de la femme recouvrant son visage, il ne fit pas le rapprochement avec elle. Il soupira lorsqu'il eut fini, une vague tristese sur son visage.

C'est vraiment regrettable que ces gens œuvrent contre la personne de Sa Majesté. Je ne comprend pas leur point de vue. C'est vraiment horrible.

Ses yeux retombèrent sur la femme en face de lui. Il sourit, et remit les pièces dans la bourse.

Il est tard. Je ne voudrais pas vous importuner trop longtemps, mais si vous connaissiez un endroit calme ou mes valets et moi pourrions passer la nuit, je vous en serait reconnaissant.
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Athénaïs la Rouge
Catin
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MessageSujet: Re: La descente du "Cyriaque"   La descente du "Cyriaque" Icon_minitimeMar 20 Fév - 18:46

Athénaïs frissonna à la remarque de Guy. Il était facile pour lui d'aimer le Monde du Roy. La richesse que lui donnait ce dernier ne devait pas être négligeable, et la câtin eut un léger sourire. Elle le comprenait. Au fond, elle se prenait d'amitié pour ce nobliaux nouvellement arrivé. Il avait de bien belles manières, et se sentir ainsi menée comme une grande dame du monde flatta quelque peu la Rouge.
Sortant de ses pensées, elle analysa la demande de l'homme. Un endroit où dormir, bien sûr qu'elle en avait... Mais était-ce un lieu vraiment approprié pour lui ? Bien sûr, ses hommes étaient accueillables au bordel, ils devaient même connaître cette ambiance mieux que personne...

-J'aurais bien un endroit...

Maladroitement, Athénaïs ne termina pas sa phrase. Qu'allait-elle pouvoir ajouter ? Qu'il y avait de la place dans la couche de Ruth ?

-Je pense que vous pouvez trouver une taverne à quelques pas. ce n'est pas vraiment bien fréquenté, mais si vous parvenez à cacher sous une cape vos richesse, je ne crois pas qu'il vous arrive malheur. Le bordel est bien mieux fréquenté car nous n'y acceptons pas les rats des rues, mais je doute que ce soit un endroit pour vous, messire.

La Rouge ressera sa capuche pour ne pas laisser entrevoir la moindre parcelle de la toilette qu'elle s'efforçait de cacher. Si elle le pouvait, elle quitterais bien son emploi... Si seulement... Elle n'avait pas ce lourd secret à cacher... Et elle ne laisserait pas Ruth seule, c'était son amie de sang, et si elles devaient être enfin heureuses, ce ne serait pas l'une sans l'autre.
La câtin s'approcha très près du noble, et mit sa main gantée sur les lèvres de ce dernier.

-Vous êtes rares ici à être sages avec nous. Je ne tiens pas à vous retrouver inerte dans un coin. Ne parlez pas de la Fronde, ni du Roy, et ne parlez pas de moi à Versailles... Pour votre sécurité et la mienne, quand nous nous serons quitté, nous ne nous connaitrons plus.
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Guy de Mont Cavalière
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MessageSujet: Re: La descente du "Cyriaque"   La descente du "Cyriaque" Icon_minitimeMar 20 Fév - 21:16

Guy allait répondre lorsqu'il sentit le doigt de la femme sur ses lèvres. Il sursauta légèrement, surpris par ce geste. Il se détendit en entendant les paroles qui quittaient la bouche de la femme. Il sourit en coin, elle lui rappelait beaucoup sa sœur. Il pensa qu'elle était sûrement une femme formidable, tout comme sa sœur. Il attendit que le doigt se retire.

Madame, je vous avoue être quelque peu surpris. Mais je ne le prends pas au mal, rassurez-vous. Si je ne vous importune pas comme ce pauvre contremaître à cause de votre condition, c'est parce que je ne fais de différence entre les classes de notre société. Vous êtes une femme, qu'avez-vous de moins qu'une Marquise de la Cour ? L'argent ? Est-ce que ces morceaux de métal peuvent influer le comportement des gens par rapport à leur semblables ? Non Madame.

Son regard plongea de nouveau sur l'affiche. Non, il ne comprenait pas les Frondeurs. Il pensait même qu'il les haïssait. S'en prendre au Roy, le lieutenant de Dieu sur Terre ! Impensable ! Certes, le Tiers-Monde, notamment, ne vis pas comme il le voudrait, mais le Roy n'est pas en cause. Le Roy est mal conseillé. Ce sont les Conseillers du Roy qui sont blâmables.

J'irais à la Taverne. Les bordels, disons, me font peur. Je ne répugnerais pas d'y passer la nuit, bien sûr, si je n'avais d'autre choix.

Il reporta son attention sur la femme. Il aurait aimé mieux distinguer ses traits, mais l'obscurité l'en empêchait. Pourquoi tenait-elle à se dissimuler derrière cette capuche ? Il sourit.

J'ai été très ravi de vous rencontrer, Madame ! Je suivrais votre conseil ; je ne connais pas votre nom, celà m'évitera de le prononcer par mégarde. Au revoir, Madame. J'espère vous rencontrer prochainement !

Il salua, rajusta son chapeau et fit demi-tour. Il marcha d'un pas rapide vers ses valets. Une diligence attendait près d'eux. Albin et Gervais chargèrent les bagages, et ouvrirent la portière pour que Guy entre. Il s'installa sur la banquette, attendit que ses valets ne donne l'ordre au cocher d'aller à la Taverne. Les deux laquais prirent place, et la diligence partit.
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Athénaïs la Rouge
Catin
Athénaïs la Rouge


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MessageSujet: Re: La descente du "Cyriaque"   La descente du "Cyriaque" Icon_minitimeMer 21 Fév - 15:29

Athénaïs regarda le noble partir sans un mot. Il avait beaucoup de sagesse, c'était sûr, et une gentillesse rare envers les personnes des bas-fonds. Mais la câtin soupira. C'était toujours ainsi lorsque les nouveaux arrivaient, mais celà ne durait malheureusement pas. La Rouge avait fait ce qu'elle avait à faire sur les quais, ne lui restait qu'à rentrer au bordel retrouver Ruth et les autres afin de gagner le pain de la nuit. Cette dernière était froide, et Athénaïs se surpris à désirer les bras d'un noble pour arrêter ses frissons... Et pas n'importe lequel...
*Que la Peste m'emporte ! Il n'est pas assez gras pour satisfaire ma faim !*
Dans un sourire, la câtin désserra sa cape et repassa devant le marin qui serrait les dents pour ne pas la blâmer une fois de plus.
La Rouge se tint soudainement droite et fière, comme le faisaient les dames de la cour, et jeta une pièce d'or aux pieds du bourru avec un sourire enchanteur. Des bourses, elle en avait récolté plus d'une sur les cadavres qu'elle avait prit soin de créer seule à sa façon. Le geste qu'elle venait d'effectuer sembla porter ses fruits. Le marin leva avec étonnement son bonnet et ramassa la monnaie avec un sourire béat.

-De quoi te remplir la gorge de vinasse, le bourru !

La câtin rit la gorge déployée et s'enfuit en courant comme le ferait un enfant ravi d'avoir commis une ânerie. Ce soir serait une bonne soirée, elle le prévoyait ainsi. Pourvu que sa panse trouve de quoi se caler...
Les gargouillements de cette dernière devenaient assourdissants.

[Le Bordel]
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MessageSujet: Re: La descente du "Cyriaque"   La descente du "Cyriaque" Icon_minitime

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