Versailles, 1667
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Versailles, 1667

Sous le règne du Soleil se trament de drôles de choses...
 
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 Une nouvelle ambassadrice

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Signora Nathanaëlle
Ambassadrice
Signora Nathanaëlle


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MessageSujet: Une nouvelle ambassadrice   Une nouvelle ambassadrice Icon_minitimeDim 17 Déc - 22:58

La porte de son carrosse s’ouvrit dans un sinistre grincement. Avec grâce et orgueil, Nathanaëlle descendit lentement les marches qui la menaient au sol, puis tournant la tête, elle tomba sur un visage familier, sa pitoyable et misérable servante Luicidi. A son départ, elle avait pourtant insisté sur le fait de sa venue, et son père, déconcerté, avait malgré tout accepté que la pire laideur de Toscane accompagnât sa fille à Versailles. En effet, en plus de ressembler à une vieille porcine, elle était bossue. Toutefois, pour Nathanaëlle, c’était une chose très profitable qui outre le fait qu’elle soit souvent l’objet de ses railleries puisse mettre son incroyable et exceptionnelle beauté en valeur.

Nathanaëlle porta son miroir de poche à son visage pour s’y contempler longuement, sa splendeur ne la lassait jamais. De toute manière, elle aurait été laide que cela n’aurait pas changé l’amour qu’elle portât pour ses formes envoûtantes, ses cheveux flamboyants, son épiderme exquis, en un mot, elle. A l’heure actuelle, elle n’avait jamais put apercevoir une femme qui aurait put l’égaler ; elle était la seule, la plus belle. Elle releva ses sourcils délicatement et constata dans son reflet que le voyage et la fatigue n’avaient nullement agit sur son visage irréprochable, ainsi, satisfaite, elle daigna s’abandonner à un semblant de sourire dont l’usage peut courant avait la fâcheuse tendance à tomber juste avant que celle-ci ne s’adonne à de cruelles moqueries. Enfin, elle consentit à observer les alentours, elle allait tout de même vivre quelques temps ici, il fallait qu’elle s’y habitue rapidement ; qu’elle sut les endroits, la personnalité des courtisans parfaitement avant que son petit jeu puisse démarrer.

Les jardins étaient plutôt jolis, l’air y était parfumé, presque sucrés ; le chant des oiseaux raisonnait tranquillement, le château s’éveillait. Pourtant, le soleil ne s’était pas encore tout à fait lever. Soudain, la grande bâtisse qui la surmontait de toute sa splendeur la mit mal alaise ; elle haïssait sa taille ; elle haïssait paraître minuscule, et quand cela lui arrivait, elle se sentait mal, presque malade. Néanmoins, son narcissisme eut vite fait de retrouver le dessus et c’est avec plaisir qu’elle pensa trouver un défaut à l’édifice. Finalement, il n’était pas aussi splendide…


La gardes qui l’avait protégé jusqu’alors se dispersèrent sereinement, ils étaient tous épuisés. Ce n’était pas tant le voyage mais plutôt, les hurlements de la jeune fille et ses caprices quotidiens. Combien de fois s’était-ils arrêter, combien de fois avaient-il dut faire un long détour pour trouver une route qui plaise à la « Segnora… »
Nathanaëlle n’avait maintenant plus que pour escorte, sa servante et deux gardes détachés par son père. Elle ne douta que ceux-ci aient tous reçut l’ordre de surveiller ses agissements. Elle devrait faire attention…
Alors qu’elle dégrafait un bouton de sa robe pour que sa poitrine puisse enfin respirer, sa servante s’approcha d’elle et prit la parole sans de permission préalable…

« Segnora, di… »
La maîtresse jeta un regard noir à son esclave et, articula lentement les mots pour qu’elle comprenne convenablement ce qu’elle allait lui dire. Pourquoi donc avoir un serviteur italien qui ne parle pas un mot de français si ce n’est pas pour lui parler en français ?
« Que vous eussiez été perspicace par le passé, cela je puis vous l’accorder. Toutefois, aujourd’hui, vous faîte preuve d’une audace qui pourrait vous valoir le bagne et j’aimerais qu’à posteriori votre langue se dérobe tant qu’elle ne soit pas appropriée à la situation. De plus, nous sommes à Versailles et le français est de mise, je vous serais donc gré de ne plus parler notre langue d’origine en publique…Vous comprenez, les français sont si fier de leur langue qu’il suffit de le parler pour qu’ils vous lèchent les pieds…»
Sa dernière phrase s’acheva sur un petit rire ironique. Chose qu’elle n’aurait pas osé si elle avait été en présence de la noblesse du pays. Elle jeta un nouveau coup d’œil à son miroir, puis le rangea délicatement dans un pli de sa robe ; en effet, c’était un objet qu’elle adulait de la même manière que le religieux puisse aduler sa croix. Se regarder dans son miroir ne pouvait la mettre que de bonne humeur. Il arrivait qui plus est qu’elle s’y contemplât des heures durant. Son père lui-même n’avait pas osé le lui soustraire lorsqu’il l’avait mit au cachot.

La servante n’exprimât pas mots de protestations, elle connaissait assez les caprices de la jeune femme pour ne pas se laisser aller à la colère…Par ailleurs, elle connaissait assez sa maîtresse pour savoir ce qu’elle voulait, et qu’elle parlât en allemand, en anglais ou en français n’y changeait rien. La servante ne répondit que par un acquiescement de la tête…et tandis que Nathanaëlle s’avançait à petit pas vers le Grand Trianon, elle s’adressa de nouveau à sa servante.
« Bien, tout d’abord, vous marcherez derrière moi et vous comblerez le moindre de mes désirs. Si je vous demande ma trousse, vous devrez l’avoir sur vous, si je veux un rafraîchissement, vous me le livrerez. Qu’il soit clair que je préfère ne pas être déçu…Entendons-nous bien ! »
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Fanchon Léponges
Servante de Mirolaïa Chvarned Svarna
Fanchon Léponges


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MessageSujet: Re: Une nouvelle ambassadrice   Une nouvelle ambassadrice Icon_minitimeDim 24 Déc - 15:43

[Galerie des Glaces]

Fanchon avait laissé sa maîtresse au détour d'un couloir. Cette dernière, ne la connaissant point trop encore, se trouvait quelque peu gênée de s'habiller en sa présence. Lesponges pouvait parfaitement le concevoir et ne s'en faisait pas pour si peu. Celà lui donnerait du temps pour y trouver un présent, mais une Russe, ça aime quoi, au juste ?
Entendant des paroles étrangères, Fanchon s'approcha, intriguée. Etais-ce encore une Russe ? Oh, ce serait de toute joie que d'en accueuillir une autre, Mirolaïa étant une femme extraordinaire, ce ne serait point une gène pour l'ambiance de Versailles.
Toutefois, quand le visage de l'italienne se présenta à sa vue, elle mordit nerveusement sa lèvre. Non, elle n'était certainement pas comme sa charmante maîtresse. La demoiselle présente cachée derrière son morceau de miroir fort riche cependant avait des allures hautaines que la servante avait en horreur. Néamoins, elle le pouvait. Son physique fort attrayant devait séduire l'eau la plus trouble, mais pas tant que la Montespan. Ah, grande dame dangereuse... Vénus en personne pouvait se présenter devant la couche du Roy, elle gageait qu'il lui fermerait la porte au nez. La servante avait maintes fois servi des femmes dangereuses qui l'avaient obligées à transporter des poisons en tous genre dans son tablier ou emmaillotées dans une lettre ou dans des linges. Versailles n'était pas un lieu où il faisait bon vivre, à part peut-être en Suisse. Ce devait être la bonne place pour suivre les intrigues en souriant, sans que jamais on ne nous demande des choses infaisables, mis à part demander quand était passé tel ou tel noble, ou si l'on possédait la clé de telle ou telle salle. Malheureusement, Dieu ne l'avait pas pourvu de ce membre mâle qui fait qu'on a plus de chance d'être distingué.
Se sentant vue et sachant qu'il était fort impoli de ne pas saluer une noble quand on n'était que la dernière des servantes, Fanchon exprima une de ses révérences maladroites, mais de loin, en espérant que l'ambassadrice ne la toise pas. de toute façon, elle n'avait pas l'obligation de l'écouter, puisqu'elle n'avait ordre que de servir l'ambassadrice de Russie.
Ecoutant son trop grand coeur, elle décida néamoins de lui crier de loin:

-M'dame est fort la b'venu à Verchailles !

Rougissant de sa pauvre bêtise, Lesponges fit un sourire qu'elle aurait néamoins voulu plus naturel et se retourna, fermant les yeux, passant les mains sur sa tignasse emmêlée et releva sa robe, dans l'espoir de pouvoir s'enfuir avant qu'on ne l'interpelle.
Le grand Trianon offrait à cette heure ses lumières multiples et ses chants lointains des jeunes filles nouvellement introduites à Versailles qui entrainaient leurs vocalises pour enchanter les coeurs de ces messieurs forts courtois désireux de voir dans quelques fosses des jardins ce qu'elles ont au fond de leur gorge. Fanchon était sûre qu'en cherchant bien, il y avait à cette heure bien des jouissances à Versailles dont peu se doutaient. Les oiseaux chantaient leur choc dans les branches hautes, fixant de leurs yeux maladroits les amoureux transi pris comme des prédateurs potentiels.


Dernière édition par Marquise de Montespan le Mar 26 Déc - 22:29, édité 4 fois
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Signora Nathanaëlle
Ambassadrice
Signora Nathanaëlle


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MessageSujet: Re: Une nouvelle ambassadrice   Une nouvelle ambassadrice Icon_minitimeMer 24 Jan - 17:41

(C'est Mirolaïa, je reprends le compte pour débloquer le jeu)

Nathanaëlle cessa de mauvais gré de vilipender sa servante pour tourner son regard froid vers la provenance d'une voix. Elle arrangea une boucle de ses splendides cheveux, car s'il s'agissait de la noblesse, autant paraître à son avantage. Alors qu'elle apprêtait un sourire destiné à séduire la personne qui l'apostrophait ainsi, elle vit que la femme à l'accent si terrible n'était qu'une simple servante.

Les coins de sa bouche retombèrent en une grimace de dégoût. Elle était dépitée de n'avoir pas affaire à la fine crème de Versailles. Etait-ce cela que l'on dépêchait pour l'accueillir, une souillon vêtue de la mode du siècle dernier ? Elle redressa le menton, hautaine, et son expression devint sarcastique. La révérence échouée de la soubrette lui arracha un rire méprisant. Elle comprit qu'il lui faudrait s'accomoder de cela.


"Lucidi, j'exige que vous m'apportiez sur l'heure des fleurs les plus délicates pour orner ma splendide chevelure d'un éclat que jamais plus vous n'aurez !"

L'ordre avait été jeté à sa servante d'un ton sec, la vieille peau se dépêcha de s'incliner et de courir obéir aux ordres de sa maîtresse. Nathanaëlle la suivit un instant du regard, la regardant traîner sa graisse des âges à travers les rosiers. Ses prunelles émeraude se tournèrent vers la servante qu'elle toisa avec le même mépris, altéré de plus par sa déception de n'être point accueillie par la fine fleur française. Elle vit à travers les fenêtres illuminées du château qu'une fête se tenait, elle regretta de n'avoir point été conviée. Non, c'était trop...

"Je crains de n'être pas tant la bienvenue à Versailles que vous vous plaisez à le caqueter, sotte poule que vous êtes. Je ne puis décemment souffrir qu'une souillon m'eût été envoyée pour m'accueillir, c'est me faire outrage. Informez votre maître que l'ambassadrice d'Italie retourne en ses terres mille fois plus belles que cet indigne palais."

L'orgueilleuse avait parlé de maître sans se soucier de savoir si la soubrette était au service du roi ou non. Peu importait. Déçue et dépitée, elle rappela sa servante d'une voix ferme et plus aiguë encore qu'à l'ordinaire. La pauvre Lucidi revint en se dandinant et tendit à sa maîtresse un bouquet de superbes roses blanches que la jeune femme balaya d'un revers de la main. Elle n'eut pas la moindre considération pour les pétales étalés au sol.

Elle cracha à ses gardes de revenir, se percha dans son carrosse. Les hommes bougonnèrent en comprenant que sitôt arrivé, Nathanaëlle quittait la cour. Mais ils obéirent et le cortège repartit en trombe à Florence...


[fin de Nathanaëlle]
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Fanchon Léponges
Servante de Mirolaïa Chvarned Svarna
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MessageSujet: Re: Une nouvelle ambassadrice   Une nouvelle ambassadrice Icon_minitimeMer 24 Jan - 19:24

Fanchon se pencha pour voir le carosse s'éloigner au loin et porta sa main aux lèvres dans une expression amusée. De peur de se faire réprimander, la servante se dit que si quelqu'un lui demandait s'il lui avait été loisir de voir l'ambassadrice, elle ferait l'innocente comme à son habitude. Le fort accent de la dame et le nom de sa servante lui avait fait sans peine deviner la provenance de l'équipage, et c'est un large sourire aux lèvres que Lesponges crut enfin que les lumières en elle s'étaient allumées à tous les étages.
De la fenêtre, quelqu'un pourtant avait observé la scène. Prise de peur, Fanchon fit mine de ramasser une feuille roulant sur le marbre de la cour, mais se sentit rassurée lorsqu'elle entendit le bruit immonde de l'épieur en train de rejeter sur le sol le trop d'alcool absorbé. Fanchon pria bien fort pour qu'il y ait un domestique dans la salle pour laver les dégâts.
Une ombra sortit précipitament du palais. Intriguée, la servante la suivit avant qu'elle ne reconnut sa maîtresse. prise d'une pudeur incroyable, Lesponges préféra revenir sur ses pas pour ne pas importuner la grande personne de Mirolaïa. Il lui languissait de la retrouver, d'être sure que tout se passait pour le mieux à Versailles pour la jolie Russe. Du moment où l'on était d'humeur à gambader dans les jardins, c'était bien que la vitalité y était !

-Ah ! La Miroulaicha granda damé ! Elle seule pouvoir comprendre ché yé chuis potêtre oune chervante, mais ché jé peux mé rendre outile !

Quelque peu énervée par la réaction de la Signora, Lesponges entra dans le chateau, les poings serrés, à la recherche d'un coin pour dormir. Le mieux était de trouver un recoin sur le passage des appartements afin que les pas de sa maîtresse puissent la réveiller à son passage. Il était important que l'ambassadrice ne manque de rien pour sa première soirée à Versailles, et Fanchon se promit d'aller vérifier l'état de la chambre, et surtout la température avant d'y laisser se coucher Mirolaïa.
Un bruit se fit entendre dans l'opéra quand la servante passa devant, un bruit metallique, comme un objet qui tombe. Lesponges savait bien qu'il ne lui fallait pas y pénétrer, mais sa curiosité étant plus forte que tout, elle osa y mettre un pied...

[L'Opéra]
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