Versailles, 1667
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Versailles, 1667

Sous le règne du Soleil se trament de drôles de choses...
 
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 Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*

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Marquise de Montespan
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Marquise de Montespan


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MessageSujet: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeDim 10 Déc - 19:15

[Salon de Vénus]


J'avais rit tout en courant dans les couloirs, comme une enfant poursuivie par le Malin. C'était toujours ainsi quand j'étais avec cet homme, le seul en fait qui me faisait redevenir la jeune fille que j'étais, la bonne épouse aimante, l'ange de mon âme perdue.
Quand j'entrais dans le grand opéra, je m'étais retournée. Il n'était plus là. Je me retrouvais sur la scène sombre, devant la grende salle aux fauteuils de velours. Le vent se faisait entendre de l'extérieur, mettant inconsciemment une ambiance glaciale et appeurante au lieu qui semblai abandonné de toute vie. A ce moment, je me sentis une âme d'actrice devant toute la cour. je savais que jamais je ne devrais jouer, que ce genre de pratique n'était réservé qu'aux hommes... Mais je ne me décourageais pas. Un jour sûrement, nous aussi nous pourrions enfin marcher, grandes et fières sur les planches. Tout était sombre et morne, vide et silencieux. Seuls les pas de mes talons résonnaient entre les murs d'or et de marbre. C'était impressionnant, et tout nouveau pour moi. Les satyres de la cour seraient une pièce extraordinaire, et j'imaginais avec délice le rire de hyène de Phoebe qui se répétait à l'infini derrière mes railleries. Personne ne serait épargné, et à la fin de mes discours, tous les courtisans m'agriperaient de toutes parts pour me jeter dans la fontaine d'Apollon. Ils me noieraient tous sans le moindre état d'âme, avec leurs rires à eux, sales et éraillés.
Prise dans mon jeu, je m'assis au milieu de la scène, laissant mon ample toilette rouge courrir autour de mon corps éblouissant, et je fixais un point, là, quelque part, au milieu des fauteuils flamboyants. Ainsi, je ressemblais à une des muses cherchant son artiste vainement dans l'espoir de lui donner le plus belle des inspirations, mais si muse j'étais, abandonnée je me retrouvais.
Un domestique passa derrière moi, allumant quelques bougies et s'éclipsant dans le noir duquel il s'était extirpé quelques minutes avant. Je ne l'avais pas aperçu, ni même senti. J'étais dans mes rêveries, et je me surpris seule à entendre ma propre voix résonner de toute part.

-Je suis la malchanceuse
La vanu-pied, la gueuse
Elle meurt en amoureuse
Attirant les envieuses

Je suis la malchanceuse
La vanu-pied la gueuse
Oui, mais je meurs heureuse
Heureuse et amoureuse...


Réalisant soudain la raison de mon arrivée dans ce lieu, je me suis lentement relevée, faisant face au rideau rouge qui tapissait le fond de la scène. Les bougies allumées offrait un spectacle vierge du décor vide de toute fantaisie. J'étais actrice du néant d'un public inexistant. Le seul que j'aurais désiré était ce Roy magnifique, maître de mes envies, de mes désirs et de mon avenir depuis qu'il m'avait extirpé des bras de mon époux. devrais-je lui en vouloir ? Certainement non. J'avais dans mes mains la meilleure des couches possibles, et je me surprenais souvent à me demander... Pourquoi moi ? Pourquoi cette chance ? Est-ce parce-que... Je l'aime ?
Je m'avançai lentement dans les allées des coulisses à demi-éclairées, me tenant de temps à autre aux quelques pans de rideau de velours qui pendaient lamentablement, évitant les lourdes poutres de bois qui composaient les multiples effets de scène dont avaient besoin les artistes, et je me suis retrouvée de nouveau sur scène, ayant fait le tour de cette dernière par derrière. Seulement, cette fois-ci, je n'étais plus seule.
Dans la faible lueur hésitante du feu, je savais que c'était "lui", là, assis, pensif comme je l'étais peu de temps auparavant. Mon souffle s'était coupé. Avait-il oui mes dires ?
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Sa Majesté Louis XIV
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeMer 13 Déc - 17:33

[Le salon de Vénus]

Il l'avait suivie. Cela paraissait si anodin, une scène entre deux jeunes amants à qui la vie avait fait des promesses et qui les laissait dans le secret, une scène d'amour léger et empli d'alacrité. Il aurait pu être si touchant de voir ces jeunes gens se courir après dans les jardins d'un beau palais, avant de se rattraper et de laisser attraper par la passion. Les auteurs de leur siècle en auraient écrit leurs plus belles fables, leurs poèmes les plus doux. Jeunes encore, ils auraient ri de ces textes qui les représentaient tant.
Mais le jeune homme n'était pas ordinaire, il n'était pas l'un de ces nobliaux à qui le soleil sourit chaque matin, que le soleil salue chaque soir. Il était le Soleil lui-même, et la charge imposée par son rang ne laissait nulle place à ces gaietés enfantines qui rythmaient la vie de nombreux courtisans. Il était ce qu'il était, la vie lui faisait un pied de nez et l'abandonnait aux problèmes d'un Etat certes glorieux mais aux caisses bien trop vides. L'amour ne devait pas obscurcir son âme, et pourtant... et pourtant...
Ce jeune homme était Louis XIV, dont la postérité retiendrait les faits d'arme mais surtout la splendeur de Versailles, cette jeune femme était Athénaïs de Montespan, qui resterait dans l'histoire sous les traits d'une terrible intriguante. Ce splendide palais aux jardins paradisiaques était celui autour duquel le pouvoir royal s'orchestrait. Ces allées dans lesquelles ils couraient, insouciants tous deux et retrouvant cette enfance envolée, étaient celles de l'apparat, du mensonge. De la duperie.
Quel beau siècle pourtant que le leur ! Dans quatre cent années, peut-être des personnes regretteraient-elles de n'avoir pas eu leur place parmi les courtisans. Peut-être les enfants se vêtiraient-ils très sobrement et souhaiteraient-ils porter ces belles tenues de leurs aïeux. Peut-être chercherait-on ses origines, espérant trouver une lointaine parenté avec Madame de Montespan. Que d'ironie, alors qu'ils ne rêvaient que de s'enfuir... Mais après tout, on n'a jamais ce que l'on désire et l'on n'est jamais heureux de ce que l'on a.
Frappé par ces révélations, le roi avait cessé de courir. Dissimulé par la nuit ténébreuse, il vit sa maîtresse se retourner, le chercher du regard avant de disparaître dans l'Opéra. Il sentait des lames lacérer son coeur. Pourquoi avait-il fallu qu'on le marie à cette si laide Marie-Thérèse ? Marie... Marie Mancini, c'était elle qu'il aurait voulu épouser, dans son jeune âge. Dorénavant, il rêvait d'être autre, qu'elle soit autre, elle, Athénaïs de Montespan. Il rêvait de pouvoir l'aimer au grand jour, sans avoir à craindre de scandale.
Il marcha doucement, très lentement, comme craignant de passer les portes de l'Opéra. Quand enfin il poussa le battant, il entendit naître une voix douce, aiguë et cristalline qui lui évoquait l'envol d'un oiseau vers le ciel, un oiseau rendu aptère par les convenances étouffantes qui se libérait enfin. Il s'en serait fallu de peu pour qu'il pleure, laissant son eau rejoindre l'éther en même temps que le timbre d'Athénaïs.
Puis la voix mourut, il entendit des pas derrière le rideau. Toujours aussi lentement, il se rendit sur la scène. Instinctivement, il fit la révérence aux sièges vides, artiste dans l'âme... il aurait aimé jouer, malheureusement, en sa qualité de roi, c'était impossible. Bien sûr, d'autres souverains l'avaient fait, mais... Que dirait-on de Louis le Grand s'il s'adonnait à des pitreries sur scène ? On trouverait son pouvoir bien médiocre, et trop peu sobre. Ce n'était qu'une très mauvaise idée parmi d'autres.
Il s'assit sur la scène, une jambe repliée, l'autre tendue. Son regard se perdait au loin, au-dessus des fauteuils, au-dessus des décors, au-dessus de tout. Il jouait une comédie tragique et silencieuse, celle de sa propre vie. Et il la sentit présente, il entendit ses pas sur la scène. Il ne dit rien, confiné dans son rôle, une fois de plus. C'est à peine s'il tourna le regard vers elle. Pourtant, il aurait aimé lui dire ce qu'il ressentait : ça ne correspondait pas au personnage.
Nulle réponse... et puis :

- Votre voix est merveilleuse. Si je n'avais craint le blasphème, j'eus dit que votre timbre égalait celui des anges...


Prestement, il se leva. S'approchant de la marquise, si belle dans sa robe écarlate qui donnait un nouvel éclat à sa peau diaphane, il l'enlaça avec la tendresse d'un amant, tendresse dans laquelle la passion était sous-jacente. Il se laissa aller à la contempler dans les yeux, plongeant son regard dans les orbes si précieuses d'Athénaïs. Les siennes propres brillaient d'un éclat qu'elle connaissait fort bien, celui de l'amour...
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Marquise de Montespan
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeJeu 14 Déc - 0:22

En cet instant, je savais que j'étais perdue aux bras du Soleil. Son regard ne brûlait pas mes yeux, et c'étaient les seuls instants où je les gardait dans les siens. En présence d'autrui, je me permettais bien des choses que beaucoup ne feraient jamais, mais manquer de respect au monarque, jamais... Et ne pas baisser ses yeux quand on croisait les siens était vu comme un deshonneur impardonnable.
Seulement, ce que beaucoup ne pouvaient comprendre, c'est que du monarque et de la courtisane, il ne restait plus que l'Homme et la Femme quand on était confrontés l'un à l'autre.
J'avais serré mes bras autour de son corps paré d'or scintillant, et je me remémorerai cette scène longtemps après encore... Ciel ! Son corps était bâti d'une façon formidable, et le carré de sa stature semblait avoir été façonné par Dame Nature en personne. D'ailleurs, n'en était-il pas une force ? Moi, je n'étais qu'un être attribué au Feu.
Le Roy... Certes, mais quand la nuit tombait, son astre sombrait avec. La lune seule restait en suspension au milieu d'autres Soleils éloignés, reine de ce ciel aveugle qui laisse peu de chance aux êtres égarés. La Lune... La Montespan. Quand Louis ne régnait plus, je prenais sa place et veillais à ce que personne ne vienne lui éteindre son feu. Ils pouvaient bien tous avoir l'audace d'essayer, il n'y avait pas pire qu'une femme aimante comme adversaire. La Fronde finirait bien par plier l'échine, et ce serait avec joie que je ramènerai personnellement le masque de cet Autonme aux pieds de Versailles.

-Mon amour, n'oubliez pas qu'un ange n'a point de sexe... Ce serait bien peu commode pour assouvir votre faim royale !

Mon sourire coquin avait plissé mes yeux dans une expression caline. Il avait connaissance de mon manque de conviction religieuse, mais n'avait jamais semblé en paraître énervé, ni même étonné. Les seules fois que la Cour me voyait dans la chapelle pour la messe du matin, c'était quand j'avais des soupçons quant à la survie de ma place de Favorite et que je suivais le monarque en m'assurant qu'il ne jette pas d'oeillades significatives à une autre que moi. De toute façon, il le regretterai. J'étais persuadée que ma présence à ses côtés empêchait bien des frondeurs à l'approcher, et que mon jeu des poisons faisait trembler plus d'un de ses poltrons.
Instinctivement, je m'étais relevée sur la pointe de mes chausses en satin rouges grenat, et j'avais effleuré les lèvre de mon Roi. Mes yeux s'étaient fermés, ne laissant paraître que la ligne de crayon noir destiné à réhausser mon regard pour le rendre plus impressionnant. Mes bras s'étaient relevés autour du cou de mon amant, et ainsi, je suis longuement restée, savourant chaque seconde, chaque centième, chaque millième... Personne n'avait les lèvres plus douces et la langue plus gracieuse, et je songeais jalousement à toutes celles qui jamais n'auraient la chance d'y goûter, enfermées dans leur laideur ou leur bêtise sans espoir jamais d'approcher la Grâce du Soleil. Moi qui était son amante, je portais le feu de son âme en mes mains et la fougue de sa jeunesse dans le ventre. Mon bras attrappa une embrase d'or qu'il tira lentement, faisant tomber le rideau pourpre et cachant ainsi la scène où nous nous trouvions de cet étourdissant public qui me hantait par son inexistance. C'en était fini d'eux. L'air émis par le rideau fit s'éteindre les quelques bougies qui avaient été allumées, et c'est dans cette demi-pénombre que je remis mes prunelles dans les Siennes.
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeLun 18 Déc - 23:53

Pour elle, le roi abandonnait son masque de soleil, il ne voulait pas embraser les ailes de cet être empenné - quoiqu'elle pût en dire- de sa trop grande clarté. Elle brûlait, elle aussi, son feu était intérieur. Elle était de ces feux impérissables, aussi impérissables que les neiges éternelles, Lune nitescente qui ne devait après tout son éclat qu'au Soleil. Ce dernier n'était pas disposé à retirer à son aimée ses prérogatives, à chaque fois qu'il la voyait, il lui semblait qu'il l'aimait un peu plus que la veille.
Comment ignorer cette sensation dans son ventre, qui se diffusait à chacun de ses membres, engourdissant ses pensées ? Cette délicieuse langueur, seule Athénaïs de Montespan la savait provoquer, et Louis, quoiqu'il hésitât parfois à se l'avouer, ne pouvait que la nommer "amour". Qui eût cru que cet amour de passion et de fureur soit synonyme d'ataraxie profonde ? D'aucuns auraient pensé que le pouvoir du roi s'étiolait par cet adultère immoral, c'était on ne peut plus faux : il s'amplifiait, l'amour de la marquise jouant un rôle de catalyseur.
Il savait qu'il avait sur lui la protection de cette femme redoutable, plus dangereuse qu'une tigresse car amoureuse. Bien que jeune encor, Louis avait assez vécu pour connaître la férocité des amantes dont l'homme était objet de convoitises ou de jalousies. Et qu'en était-ce lorsque l'homme en question était un roi, controversé et entouré de comploteurs ? Il savait bien qu'une révolte grondait dans le ventre du château, il ne regardait plus sa demeure que comme on regarde un monstre affamé, prêt à dévorer sa proie. Les couloirs lui apparaissaient comme de sombres boyaux et sa chambre, lorsqu'il était seul, semblait être pourvue de canines qui allaient sur lui se refermer.
Le meurtre était partout, dans les regards de chaque courtisan, de chaque serviteur en quête de pouvoir. Il était chez ces ambassadrices trop pimpantes et sournoises, qui avaient de la carpe la longévité et de la vipère la perfidie. Pourquoi seulement des femmes ? Les souverains voisins pensaient-ils que le roi se détournerait si facilement de son Amour au regard intense ? Nulle ne l'égalerait jamais en prestance et en beauté. Les belles étrangères n'auraient jamais ce charme indicible qu'elle seule possédait.
Il aimait la sentir entre ses bras. Elle lui paraissait un oisillon fragile et une féline prédatrice, toute d'ambivalence. Pure et impie, chaste et souillée, liliale mais au fond si sombre. Il aimait ce sourire qu'elle lui adressa après cette phrase si éloquente, il aimait ses bras noués autour de son cou, il aimait ces paupières closes. Il l'aimait tout bonnement, et c'est en amoureux transi qu'il embrassa sa douce, d'abord tendrement, presque timidement, avant d'approfondir le baiser et de le rendre plus passionné.
Alors que leurs lèvres s'éloignaient, comme à contre-coeur, il constata qu'autour d'eux régnait une bienfaisante pénombre. Les regards de ce public invisible ne pouvaient plus les atteindre, enfin, ils pouvaient être Louis et Athénaïs, et non plus Sa Majesté le Roi de France et sa favorite. Du bout des doigts, le jeune homme caressa la joue de son amante, ses yeux étincelant dans le noir. Elle avait la peau si douce qu'il avait l'impression d'effleurer un satin lactescent.
Il resserra plus encore ses bras autour d'elle, leurs deux corps étaient à présent si bien enlacés qu'ils paraissaient ne faire qu'un. Une fois de plus, il l'embrassa, cette fois d'un baiser bien plus long, bien plus fou, bien plus profond...
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeJeu 21 Déc - 22:19

Je m'étais une fois de plus perdue dans le feu de ses gestes. Aucun homme n'avait osé me faire celà auparavant, pas même mon époux qui maintenant devait traîner dans les bas-fonds parisiens. Il n'était plus de ma vie actuelle. Le seul époux que je me connaissais était ce Roy déjà marié avec une reine qui jamais ne gouvernerai sur son coeur.
Lentement, avec douceur, j'avais dégraffé les boutons de la chemise de Louis, sans lâcher mon attention de ce baiser empli de passion qu'il était en train de m'adresser. L'Opéra offrait ses intrigues, et étais-ce un coup de vent ? Je ne saurais le dire, mais le rideau se leva soudainement, laissant apparaître en haut des escaliers qui montaient en marches de bois de rose entre les lourds fauteuils hautains une bougie allumée que je n'avais vu auparavant. Les reflets de la lune se jetaient dans les cheveux de mon Soleil, et malgrè les pas précipités que j'entendis au loin, je ne sursautais pas. La langueur installée dans mes gestes m'abandonnait entièrement à l'homme dont mon astre envahissait sa coiffe royale. Il était rare qu'il ose quitter ainsi la cour subitement aux heures des courtisans pour s'abandonner avec moi loin des regards. Ces regards, je n'en avais plus besoin tant que je sentais le plus beau rivé sur ma personne. Il avait le mien entre ses main, et il savait précisément où le jeter, à la face de ces vipères immondes de Frondeurs qui connaissaient bien mal la magie des poisons mêlée aux jupons d'une favorite de chair et de feu composée. C'est six pieds sous terre que j'en avais envoyé quelques-un, et des rumeurs murmuraient qu'ils entendaient creuser la terre de l'intérieur, comme si les morts réssucitaient dans le cimetière de la populasse de Paris. Ce qu'ils n'avaient simplement pas compris, c'est que les morts ne récussitaient pas, il n'y avait que les vivants ayant encore l'espoir de survivre... Enterrer vivant, un délice...
Ma tête s'était perdue dans son cou colleté d'or, laissant au passage de ma bouche une trace de rouge à lèvre partant du coin de sa bouche pour traverser sa joue. Mes yeux se fermèrent quand lentement je glissais mes mains par-dessous ses habits pour trouver son torse nu pour mesurer les battements de son coeur. Il battait d'une façon fort singulière, me rappelant qu'il n'était plus que l'homme devant la femme, comme Adam devant Eve qui regardent la pomme interdite. Nos péchés étaient sans doute pardonnés par la présence du seul descendant mâle que j'étais la seule a voir su lui donner, même si je craignais que la santé fragile de ce dernier ne lui fasse défaut. Si la Fontanges pondait le dauphin, il passerait sur l'autel de nuit.
Ma robe se froissa sous le plissement de mes genoux. Je m'étais baissée au niveau du nombril du Soleil, replongeant mes yeux dans les siens qui maintenant me surplombaient, et avec amour, lui déposait, baiser amoureux sur son royal nombril. C'était le nid de sa vie, première cicatrice qui lui fut donnée, cicatrice nourricière qui lui a donné naissance. C'était pour celà que je le vénérais tant, ce petit trou au fond fripé que nous avions tous et qui prenait chez lui des tournures des plus nobles... Le nombril de Louis... Qui à part moi osait y pénétrer avec vice sa langue chaude ?
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:18

Lui aussi avait entendu les bruits de pas... mais qu'importait, au fond ? Que toute la cour sache que Louis-Dieudonné aimait Athénaïs ! Que cela se crie sur les toits, et que des regards envieux se traînent derrière eux. Le roi n'ignorait pas que sa maîtresse était si belle qu'elle excitait la convoitise de nombreuses personnes, quoique sa réputation de vipère ne fût guère un atout. Et il était fier, même plus, enorgueilli d'avoir la plus belle femme de Versailles.
Il ne prit même pas conscience du fait que son absence aux appartements pourrait être remarquée. Après tout, ils pouvaient bien se débrouiller sans lui, ces courtisans affables par-devant et haineux par-derrière. Le besoin de la peau de son aimée se faisait pressant en lui, c'était bien la seule loi autre que divine à laquelle il se pliait. Oh, il savait bien que les affaires de l'Etat et l'apparat gouvernaient sa vie, et l'amour seul lui apportait le repos dont il était nécessiteux à présent.
La Fronde... et ce maudit Automne. S'il avait seulement pu savoir de qui il s'agissait, qui était celui qui se cachait derrière le masque. Il avait déjà croisé le Maître des Frondeurs, et ce regard qu'il avait entr'aperçu ne lui était pas inconnu. Pourtant, il ne parvenait à se souvenir de qui il s'agissait. Il guettait sans cesse les faux pas, afin de deviner qui se cachait derrière le loup blanc et les voiles de mousseline. Etait-il homme ou femme, riche ou pauvre ? Tout ce qui importait c'était de le deviner et vite.
Il tressaillit au contact de la main fraîche d'Athénaïs sur son coeur. Ces doigts fins et doux, si tendres, qu'il aimait embrasser à en perdre la raison, et qui à présent mesuraient les battements qui l'animaient. Pouvait-elle sentir sous son épiderme le sang pulser violemment dans ses veines, animé par une passion brûlante et pleine de feu ? Pouvait-elle percevoir la force avec laquelle son coeur l'appelait, elle et ses baisers ?
Il effleura de sa propre main la trace de rouge à lèvre qu'elle avait laissé sur sa joue avec un soupir amoureux. Pourquoi ces marques d'amour devaient-elles disparaître au profit de l'élégance mondaine ? Pourquoi, depuis toujours, avait-il dû dissimuler son véritable amour ? Marie Mancini d'abord, celle qu'il avait aimée la première, celle qui avait touché son coeur... Puis La Vallière qu'il avait répudiée, et maintenant, Athénaïs qu'il devait cacher. Un jour, se promit-il, chacun saurait.
Et il y avait ce fils qu'il avait légitimé, que Mme de Montespan lui avait donné. Il ne pouvait pas le cacher longtemps à la Cour, car si la reine ne lui donnait aucune descendance mâle, ce serait ce petit bout d'homme qui monterait sur le trône à sa mort - mort qui deviendrait proche s'il n'arrêtait pas les Frondeurs dans leur course terrible. Il eut un nouveau frisson, de peur celui-là, mais trop infime pour qu'Athénaïs pût le percevoir. La Camarde lui semblait terriblement proche.
Il ne s'était pas rendu compte que sa maîtresse était à présent agenouillée devant lui. En revanche, il sentit le contact des lèvres sur son nombril, de cette langue chaude si semblable au fond à celle des vipères et pourtant tellement sensuelle... Il se laissa aller, sentant le plaisir s'immiscer dans ses veines jusqu'à son coeur, puis s'agenouilla à son tour, devant elle. Il l'enlaça et dénoua les liens de son corsage d'une manière si habile qu'on aurait cru que toute sa vie, il l'avait fait...
Il dégagea doucement la robe d'Athénaïs, laissant apparaître ses dessous si élégants. Lui-même dégagea sa chemise déjà déboutonnée, avant de la reprendre dans ses bras pour l'embrasser... dans le cou, dans le décolleté, sur la naissance des seins apparente...
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeJeu 4 Jan - 16:33

Comme un mille-feuille que l'on découvre petit à petit pour n'en manger que ce que l'on préfère, j'étais deshabillée par le Roy. Les mains habiles de mon monarque se laissaient aller, fragiles et douces, sur ma peau mi-dévêtue. Ses contacts à peine éffleurés laissaient sur mes formes des ondulations discrètes de plaisir que je tentais de dissimuler sous des soupirs incessants. Combien de temps encore allais-je être la favorite de ses péchés, la belle de Versailles, la beauté de la Couronne ?
Mon pied munit de mon bas uniquement se replia sur le flanc de Louis et je caressais de mes ongles pointus son magnifique dos qui roulait de ses muscles fins et étirés.
Mes mains allèrent bientôt vers son pantalon largement mis, comme à l'exprès, d'où sortit bientôt le membre chaud et érigé déjà de Son Altesse. Je lui avais manqué. La preuvre me faisait sourire à chaque fois. Je serais aimée quelques jours pour le moins encore.
L'envie me prit de le goûter, de savourer cette saveur chaude et sensuelle qui s'en dégageait, de goûter à ma sasiété au fruit défendu... Mais pouvait-il l'être quand il appartenait à un Elu de Dieu ?
A peine avais-je courbé l'échine qu'un haut chandelier tomba des plafonds, me manquant de peu. Instinctivement, j'avais levé la tête sur les balcons de la scène, destinés à effectuer des effets spéciaux durant les spectacles. Ils semblaient vides.
Intriguée et à demi-dévêtue, je m'étais relevée, sans détacher mes yeux de l'endroit où l'objet était tombé. Des pas vifs se firent bientôt entendre, et je remis mon attention sur le chandelier. C'était une pièce de bronze, de la plus haute richesse, sans nul doute une pièce appartenant au château. Une gravure avait été faite grossiérement, rayant le précieux matériau en son milieu.
"La Fronde se prosterne, au peuple la gorge du Roy"
J'étais boulversée. La Fronde viendrait donc même jusque dans Versailles et de surplus durant mes ébats amoureux ? Comment osaient-ils ? Et que me voulaient-ils à moi ? Pourquoi cette tentative de meurtre ?
Hors de moi, je lâchais l'objet qui roula au sol jusque dans un coin sombre et je pris le poignard qui se trouvait dans le veston du monarque que j'avais mis au sol pour dévoiler son buste royal.

-Approche, Chien ! Et ose si tu es digne de ce nom d'affronter les foudres du Roy en face !

Mes cheveux épars sur ma poitrine me donnaient un air de sainte tueuse, et je me sentis à cet instant dans la peau d'un ange qui prenait les armes à la défense de son coeur. Je ne savais certes pas m'en servir, mais la haine qui bouillonnait dans les veines m'aurait sans doute permis de la manier à merveille de façon innée.
*Trépasse, trépasse... TREPASSE ! Odieux Automne ! Adieu Automne*
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Automne
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeVen 12 Jan - 0:12

De nouveaux bruits de pas. Le bruit d'une cape sur le sol, soudain, une bougie s'alluma, telle une étoile dans la nuit ténébreuse. Face à la scène, perché dans les loges à la rambarde dorée, Automne apparut dans toute sa splendeur diaphane. Il se tenait entre deux colonnes cannelées, non loin d'un lustre qu'il semblait fixer intensément, quoiqu'on ne puisse voir ses yeux derrière son masque blanc.
Au dessus de sa tête, une coiffe de perle retenait de longs voiles de mousseline qui auraient fait pâlir la plus belle des courtisanes, des rangs de nacre tombaient de chaque côté de ses oreille. Un collier de diamant tombait sur sa gorge, il portait un justaucorps noir. Outre le masque et la coiffe, sa tenue était totalement sombre. Une cape couleur ébène cachait ses jambes et effleurait le sol délicatement.
Il y eut un rire amusé qui flotta quelques instants dans l'air, puis la flamme de la bougie disparut. Un bruit de course, quelques grincements, puis plus rien. Il y eut un long moment durant lequel l'univers parut enfoncé dans une sinistre léthargie, une bulle de coton se refermant sur l'Opéra, l'enveloppant pour toujours semblait-il dans son mutisme. Les secondes auraient bien pu être des heures et les heures des secondes, cela n'aurait rien changé car la valse du temps avait changé son rythme du tout au tout.
Puis, un nouveau rire et des pas sur la scène cette fois.
Face au roi et à sa maîtresse, Automne se tenait, apparemment rieur. Les prunelles de ses yeux, cachées par son masque, avaient cependant une note rieuse. Il jeta un coup d'oeil au couteau que tenait la favorite royale et eut un esclaffement silencieux, comme une moquerie méprisante. Le grand Automne semblait ne pas croire qu'une simple lame puisse briser son corps.

- Allons, Françoise, susurra-t-il d'une voix à peine plus élevée qu'un murmure, asexuée... Alors qu'enfin tu me vois face à toi, tu ne trouves rien de mieux qu'un poignard pour me menacer ?

D'un large mouvement circulaire, le frondeur désarma Athénaïs, bien moins expérimentée en matière d'armes. Il attrapa le poignard au vol et, avec une rapidité surprenante, en menaça le roi lui-même. Il ne dit rien, mais il n'était pas difficile de deviner que si l'un des deux amants faisait un geste déplacé, le souverain mourrait prématurément. Son souffle était amplifié par le masque, une respiration sereine et calme, non celle d'un homme qui tue pour la première fois.

- Désolé, Majesté... ce sera entre votre dame et moi.

Ôtant son arme de la gorge du roi, il le frappa à la tête, l'assommant. Il pivota pour faire face à Athénaïs et lui ordonna froidement de se rhabiller...
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeJeu 18 Jan - 22:03

*post court, manquement d'imagination ><*

Louis sentit avec un frisson le pied de sa douce s'enrouler autour de son flanc. Il fit glisser sa main le long de la cuisse d'Athénaïs, de son genou à ses fesses si parfaites. Il ôtait déjà la chemise de jour de la jeune femme, se languissant déjà de sa peau la plus intime. Ses lèvres, son être avaient besoin de ces seins, cette intimité, si beaux et doux. Elle était le péché d'Eve, la tentation, mais aussi son incarnation la plus parfaite.
De la femme idéale elle avait la splendeur et les rondeurs. Athénaïs... immortelle représentation d'une Vénus de Botticelli charnelle. En elle, beaucoup ne voyaient qu'un démon, il la savait être un ange sensuel. La voir ainsi courber l'échine devant lui, non comme les courtisans qui les entouraient jour et nuit, veillant au grain sur sa vie, si peu intéressante fût-elle, mais comme une amante désirant goûter un péché que seul un mâle peut procurer... la voir ainsi était en soi-même un plaisir.
Alors que le sang bleu du roy érigeait son membre, alors que la passion n'en était qu'à ses prémices quoiqu'elle fût déjà palpable dans l'Opéra de Versailles, alors que la véritable reine, la plus belle du palais, se donnait à Louis le Quatorzième, un lourd objet chut du plafond. Athénaïs s'était redressée d'un bond, Louis se dépêcha de se rhabiller sommairement avant de l'immiter.
Sa maîtresse avait d'ores et déjà ramassé l'objet, qui se révéla être un précieux chandelier de bronze. Le roi sentit la fureur s'emparer de lui. Qui avait l'audace ? Qui osait s'en prendre à lui et sa favorite, usant qui plus est de décorations de l'Opéra ? Il ferait ravaler sa hargne au chien qui osait. Par-dessus l'épaule ronde d'Athénaïs, il lut l'inscription gravée dans le bronze.

- Au peuple la gorge du Roy ? Mort à toi, Automne. Tu as été insolent une fois de trop...

Il déposa un furtif baiser sur l'épaule de sa maîtresse qui s'était d'ores et déjà écartée, lâchant l'objet et prenant son poignard. Il eut aimé qu'elle le laisse agir, hélas rien ne pouvait arrêter une femme dont l'amant venait d'être attaqué, même indirectement. Il se contenta de se tenir debout, contemplant l'ange assassin dont Athénaïs avait adopté l'aspect dans cette occasion.
Il resta passif lorsqu'Automne apparut à la lueur d'une simple bougie, ne paraissant pas s'émouvoir de sa venue. Seule sa maîtresse put distinguer la crispation de son expression et la haine qui se dégageait de ses traits. Quand le silence retomba sur l'Opéra, il eut un instant l'audace de croire la scène achevée, et tel un comédien s'apprêtait à regagner les coulisses en compagnie de son aimée... cependant le Frondeur n'en avait pas décidé ainsi.
Voyant Automne non loin de lui, présent sur la scène de l'Opéra Royal, Louis voulut s'en saisir, il fut arrêté par les paroles de l'être. Il blêmit. Ce maudit chien en connaissait bien plus sur Athénaïs et conséquemment sur lui qu'il l'eût cru. Il se rendit compte qu'il se trouvait sous la menace du poignard de sa maîtresse - de son propre poignard !- qu'Automne lui avait arraché... avant de sombrer, assommé...

[exit Louis XIV]
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeDim 21 Jan - 14:53

Il était arrivé, le maître de la fronde. Je ne l'aurait jamais cru aussi poltron pour engager une joute de la sorte sans la moindre dignité en surprenant tel un enfant les ébats de son ennemi. Cette perspective me fit sourire, bien que je crus à ce moment là que la monarchie prendrait fin prématurément. La seule consolation que mon coeur me dictait était que si Louis ou moi-même devrions y rester, j'aurais sois l'honneur de périr en grande Favorite, sois l'honneur d'avoir été la Favorite finale de la vie d'un monarque. Automne était-il prêt à me donner ce plaisir ? J'en doutais fortement.

-Un poignard est pourtant trop digne contre un lâche que vous êtes, contre une âme que la honte cache, masqué jusqu'aux dents de peur que l'on puisse reconnaître même la hauteur de votre rang ! La corde serait ô combien infiniment plus appropriée pour la galle de votre espèce !

Je n'étais plus armée. Seule restait ma langue de vipère que je savais pouvoir être néfaste en certaines circonstances, et je me refusais intérieurement de me rhabiller. Automne le prendrait comme il le voudrait, mais selon sa réaction, je pourrais deviner sans peine au moins la nature de son sexe. Il parlait bien, savait écrire et connaissait sur le Roy le minimum pour que je puisse identifier le maître de la Fronde comme un personnage de haut rang. Il ne faudrait certainement pas que je recherche ce personnage dans les bas-fonds de Paris, et je me demandais même si il n'était pas plus proche que ce que je le pensais. L'avais-je croisé ce jour ? Lui avais-je parlé ? L'avais-je seulement aperçu ? C'était ma foi fort possible. Si je m'en sortais, je me promis de mener l'enquête activement.

-Me rhabiller ? Mais mon cher Automne, voyez donc comme je tremble de peur ! Il me serait impossible de mettre seule tous les lacets de ma toilette ! Si vraiment celà vous insupporte de me voir ainsi nue, approchez donc pour me remettre un à un mes cinquante jupons !

L'ironie portant mes paroles était impressionnant. J'étais en mauvaise posture, je le savais, mais le jeu était une passion dont je ne me passerai certainement pas, et encore moins au dernier acte de ma vie qui était, finalement, surement plus proche que ce que je l'envisageais.
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeMer 24 Jan - 18:48

Automne contempla silencieusement le roi étendu à terre. Qu'il était surprenant de voir ainsi un monarque perdre sa dignité au profit d'une grande fragilité... le sommeil apportait le repos à l'âme et les traits s'en trouvaient changé, nul doute à ce sujet. Il se serait presque pris de compassion pour ce souverain endormi et alangui contre son gré, quand un mouvement de Louis le rappela à l'ordre. Il n'avait guère de temps pour agir. Que le souverain se réveille trop vite, et il devrait fuir, attentant ainsi à son propre honneur et à celui de la Fronde.
La voix d'Athénaïs s'éleva alors, glaciale et crachant sa haine à son encontre. Le masque ricana. La corde ? Oui, certainement la Favorite attendait-elle avec ferveur de deviner qui se cachait derrière Automne afin de le faire danser jusqu'au charnier de Montfaucon. Mais avant qu'on ne l'attrape, de l'eau se serait écoulée sous les ponts et peut-être la monarchie aurait-elle été renversée. Doux rêve...
Automne ne rêvait pas le pouvoir pour lui-même. Il rêvait d'une démocratie, d'un régime dans lequel le peuple aurait le pouvoir. Ce serait un retour à l'Antiquité, mais cette période n'avait-elle pas été fructueuse à la France et au monde ? Périclès n'avait-il pas été un grand pas pour l'humanité ? César, quoiqu'il eût été proche de la royauté et dictateur avéré, n'avait-il pas laissé une Guerre des Gaules qu'aujourd'hui encore des jeunes gens apprenaient ?
Et que laissait Louis le Quatorzième ?
Des mémoires de guerre, des femmes, un château. Une vie de débauche qui ne mènerait guère la France à la gloire et qui ne nourrirait pas le peuple. Non, Automne ne permettrait pas que cet homme affame le peuple plus longtemps. Mais s'il pouvait éviter de le tuer, il le ferait.

- Un jour, vous porterez vous-même un masque, chère Athénaïs. Le masque ou le voile. Que pensez-vous que le roi fera, lorsqu'il ne vous aimera plus ? Où donc a fini Mademoiselle de La Vallière ? Voulez-vous ce couvent qui vous attend inexorablement ?

Il constata que la jeune femme ne souhaitait pas se rhabiller. Il fit quelques pas vers elle, jusqu'à la frôler presque. En effet, ses vêtements étaient nombreux à être étalés à terre. Les lui remettre prendrait un temps fou. Il avait décidé de prendre au premier degré ce qu'elle avait dit, et d'un geste effleura sa peau. Quelles étaient ces mains, sous les gants noirs ? Des mains fines de noble, des mains rudes d'homme ? Impossible de le savoir...

- Il est vrai que c'est un plaisir de t'avoir ainsi, à portée de mon regard, de mes mains... tu trembles, très chère, c'est fort triste. Je n'avais nullement l'intention de te causer certains maux, cependant... cependant tu éveilles en moi un certain intérêt...

Le masque éclata de rire et s'éloigna de quelques pas. Il avait prévu qu'Athénaïs tenterait de gifler et préféra parer à cette éventualité. Son geste vif pour s'écarter témoignait d'une certaine grâce, il ne cherchait pas à nier son appartenance à la haute société. Il estimait que son action n'en était que meilleure, peu de nobles se souciaient du petit peuple. Il éloigna du bout du pied un jupon d'Athénaïs.

- Réfléchis, Françoise. Si le Roy venait à tomber, tu serais la première à le suivre. Je ne te tuerai pas ce soir... discutons un peu.
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeMer 24 Jan - 20:03

Les paroles d'Automne arrivèrent à mes oreilles sourdes. Je refusait catégoriquement de méditer sur son souffle de paroles car mon grand esprit comprenait que trop bien qu'il n'avait pas entièrement tort. Toutefois, je me demandais si je trouverais en Versailles quelqu'un d'assez pernitieux pour parvenir à me rendre aussi boiteuse que cette La Vallière. Un sourire égaya ma bouche rouge. Oh, certainement pas ! je sucitait bien plus d'admiration que cette femme bien trop timide, et je savais tenir à distance les jeunes femmes trop démonstratives. Malheureusement, je venais d'apprendre à mes dépends qu'il n'en était pas de même pour la Fronde.

-Je porterai un masque quand mon visage ne supportera plus son reflet.

L'audace était grande, et je pouvais maintenant avoir la certitude que l'encéphale de la personne en face de moi pouvait comprendre l'attaque mise dans ma réflexion.
Je tremblais, je ne pouvais le nier. S'il pensait que c'était de peur, à sa guise, que plaisir celà lui fasse ! Seulement, l'hiver et l'absence de torche aux heures reculées et vides de représentations mettait dans l'air des brises passagères d'air glacial. Ma trop grande obstination me commandait de ne pas me rhabiller et je gardais mes yeux perçnts sur le masque blanc et magnifique dans l'espoir d'enfin pouvoir en tirer un nom. Malgré mes efforts, je n'en avais aucune idée. Qui donc était né en Automne ?

-Que pense donc la Fronde de moi ? Que je suis la vipère de Versailles qui n'a comme seul but que de renverser la Reine ?

Mon expression devint aussitôt douce et triste, montrant mon vrai visage angélique au maître de la Fronde. Il était rare de me voir ainsi humaine, mais la pensée d'imaginer que le Roy en cet instant était peut-être mort fit palpiter en moi mon petit coeur rocailleux.

-Vous avez très certainement aimé, peut-être comme jamais plus personne n'aimera, peut-être aimez-vous encore... Dans ce cas, vous pouvez comprendre pourquoi je suivrais Louis s'il venait à tomber. Reine je ne veux être, car être sa femme impliquerait une grande part d'habitude que je tiens à éviter.

Un grand bruit se fit entendre derrière la scène. Quelqu'un était rentré et avaut, semble-t-il, mélangé ses pieds dans les décors entreposés en coulisse.
Dans un élan de pudeur, j'avais saisi un de mes jupons pour l'envelopper autour de mon corps blanc. Nous attendions ainsi, surpris et pris au dépourvu.
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeMer 24 Jan - 20:28

[Grand Trianon]

-Ach ! Zout !

Fanchon venait de trébucher malencontreusement sur un linge laissé au sol dans les coulisses. A en juger par sa couleur rouge et blanche et par l'accessoire posé sur le tabouret de bois à côté qui se trouvait être une couronne de lauriers, la servante put sans oeine devienr qu'il s'agissait là du costume de l'empereur Jules César.
Fière de sa trouvaille, lesponges ôta sa robe de souillon et para en moins de dix minutes la toge romaine avant de passer le rideau qui la cachait de la scène en criant aux fauteuils vides:

-Vouni, Voudi, Vouci !

La fierté mise dans ses gestes et le port de sa voix fort mal accentuée ne fit qu'augmenter le ridicule de sa personne, et le grand sourire béat qui s'en suivit dépeignait là bien le profil de Lesponges.
Sa bonne humeur dégringola malheureusement bien vite quand elle s'aperçu qu'elle n'était pas seule. La Montespan ? Juste Ciel ! sans réfléchir une seconde de plus, Fanchon se jeta à ses pieds.

-Marquouise de Mountespon ! A voutre chervice !

Ouvrant les yeux, la servante vit avec amusement d'abord puis avec effroi qu'elle n'était pas la seule âme au sol. se trouver à la même hauteur que Louis le quatorzième était à la fois un honneur et une terreur. Que se passait-il dans dans ces lieux ?
Levant les yeux, Fanchon regarda le masque qui se tenait droit et assistait à la scène. Venise, commerce libertin... Liberté ? FRONDE. A cet instant, la servante vit la monarchie tombée et sa vie prendre fin. Pour quoi y étaient-elles, elle et la marquise ? Il fallait à tout prix qu'elles sortent de ce guêpier et que le monarque soit en bonne santé, sans quoi elle se retrouverait sans emploi.

-Mouchieur de la Frounde, Madoume Mountespon et la Chonchon rien faire, somme dames ! Innouncence ! Po tuer ! Po tuer Roui Louich ! Loui êchtre à terre, po frapper houme à terre ! Ca porter le malheur !

Partir à la sauvette en faisant mine de ne jamais être venue était maintenant trop tard. Il lui tardait de retrouver sa maîtresse, il fallait qu'elle la retrouve... La chambre serait froide, il ne fallait pas qu'elle tombe malade... Pourtant, le grand coeur de la servante lui dicta de ne pas laisser la marquise seule avec le frondeur. Malgré toute la méchanceté de cette femme, elle ne pouvait la laisser à une mort certaine, d'abord parce-que ce ne serait pas catholique, après parce-que la sentance pouvait être terrible...
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeSam 27 Jan - 3:45

Automne s'apprêta à répondre à la marquise quand une singulière entrée se produisit. Avec un accent déplorable, une jeune fille drapée dans une toge romaine déclamait des paroles que le frondeur estimait être "veni, vidi, vici". Un fou rire l'envahit, cependant il se retint, un esclaffement avait vite fait de trahir le sexe de son possesseur. Il avait encore des cartes en main, notamment son anonymat, si Athénaïs devinait quoi que ce fut de son identité, il était perdu.
Il tourna les yeux invisibles de son masque vers la favorite. Autour de son corps gracile étaient drapés des jupons, elle avait eu un sursaut de pudeur. Automne s'autorisa un sourire derrière l'albe de ses voiles : digne en toute circonstance, malgré les jeux auxquels elle s'adonnait en compagnie du roi. En vérité, il la plaignait, elle était telle une colombe en proie aux fusils des chasseurs et ne s'en rendait pas compte.

- Françoise, je ne saurai que trop te conseiller de te vêtir quelque peu. Vois-tu, la pneumonie prend même les maîtresses royales.

Le ton était railleur. Il attacha son attention à la servante étendue au sol, déclamant sa fidélité à la marquise. Il n'y avait pris garde jusque-là. A présent, la jeune fille avait relevé vers lui son pauvre regard et le suppliait de ne pas tuer la marquise, ni elle-même. Elle prenait également la défense du roi. Automne comprit qu'il n'y avait rien d'héroïque à cela, simplement la peur du chômage. Son allure se fit carnassière.
Il ne désirait nullement tuer Athénaïs, et encore moins cette pauvre souillon qui jouait les serpillères sur la scène de Versailles. Quelle étrange comédie ils faisaient, tous les quatre, la servante à terre, le roi meurtri, la favorite rageuse et le frondeur maître du jeu... pour un temps. Il ne savait que trop le peu de confiance qu'il fallait avoir en la marquise, et n'ignorait certes pas qu'elle était machiavélique. Cette joute serait des plus ardues.

- La Fronde te perçoit, Françoise, comme quelqu'un n'ayant nullement conscience du danger qui le guette. Oh, certes, tu es encore belle et grande, et nulle n'ose t'approcher, cependant ce soir je me fais preuve que tu n'es pas intouchable. Elles sont nombreuses à attendre dans l'ombre, telles des hyènes s'apprêtant à se jeter sur ta charogne. Sache que je t'apprécie, pour ta grandeur et ton fiel que tu me craches au visage depuis le début de notre algarade. Je ne t'obligerai nullement à cesser ton commerce avec le souverain, simplement je désire t'avertir que malgré cette affection que j'ai pour toi, nulle pitié ne me traversera lorsque j'aurai décidé de tuer ton amant.

Il se détourna de la marquise et s'approcha de Fanchon. Avec douceur, il lui tendit sa main gantée pour qu'elle se relève. Il lui attrapa les doigts et la tira légèrement, elle fut forcée de se mettre debout. Il esquissa un semblant de baisemain et lui intima l'ordre de n'avoir pas peur. Elle ne courait aucun danger, il lui en fit la promesse. Nul ne mourrait ce soir... pas ce soir...

- Oui, j'ai aimé, répondit-il finalement à la marquise. J'aime toujours. Je sais ce que peut être l'envie d'un être de suivre dans la mort et la déliquescence sa moitié, et comprends sans nul problème tes motivations. Je ne venais que t'avertir. Voudrais-tu te trouver enfermée dans un couvent, avec pour seule distraction de prier un dieu en lequel tu ne crois guère ? Je ne te vois pas ainsi. Le roi t'aime. Profites-en pour le mener à ta guise avant qu'il ne fasse de même.

Il ignorait si Athénaïs entendait ses paroles. Bien sûr il n'espérait pas s'en faire une alliée, ni la protéger, mais il devait avouer qu'il répugnerait à devoir la tuer. Pourquoi agissait-il ainsi ? Par... non par amitié... peut-être parce qu'il espérait manipuler la jeune femme, tout en sachant bien que le naturel de la marquise ne permettait guère ce genre de chose. Il avait cependant semé des graines qui peut-être, germeraient un jour. Il devait s'en aller, à présent. Il souffla l'unique bougie éclairant la scène et disparut après avoir lâché un :

- Bonsoir, mesdames...
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeSam 27 Jan - 19:59

Un cri de rage sortit de ma radieuse gorge de la favorite quand je me tournais vers Fanchon. Je n'avais pas pu deviner l'identité d'Automne, mais j'avais tout de même pu récolter quelques indices. Il parlait, avait apparement l'usage de tous ses membres, ne semblait pas boiter, et avait des manières dignes d'un noble. L'idée de devoir écarter La Vallière du coup me faisait monter en mon coeur des spasmes de colère. Mes yeux verts étaient incandescents tant l'adrénaline les noyait, et mes gestes saccadés témoignaient une grande animation.

-Toi ! Aide-moi à remettre mes jupons !

Il fallait que j'avoue que la bonne était arrivée au bon moment. Sans elle, qui sait ce qu'aurait pu faire la Fronde à mon doux amant ? Il fallait que je trouve au plus vite l'apothicaire, du moins dans le cas où je ne parviendrais pas à le ranimer seule. Je ne voulais pas que la moindre personne soit au courant de l'humiliation à laquelle le monarque avait fait face, et si quelqu'un venait à le savoir, je savais sur qui jeter mon venin de vengeance.

-Tu auras ensuite pour ordre de te rendre aux Appartements où se déroule la soirée et de me ramener en détail le nom de tous ceux que tu connais. Je voudrais savoir qui est à écarter du complot. Et surtout, petite Césarine, n'oublie pas de te changer et de ne pas délier la langue sur ce qu'il s'est passé ici... Ta voix te coûtera sinon la vie !

Le Roi était inerte encore, mais les doux soulevements de sa poitrine me rassuraient, et je me surprenais à retenir moi-même mes poumons lorsque je doutais que les siens se remplissent à nouveau.
Automne, j'en faisais le serment, me le paierait très cher.
Je n'avait que faire de ses paroles. On ne vivait qu'un temps, et lorsque je n'aurais plus le sfaveurs, oui, je me retirerais dans un couvent pour élever seule mes enfants les derniers nés de mes propres mains. Mais je gageais avoir pour un long moment encore les faveurs de pouvoir empoisonner à loisir la moitié de Versailles...
Ce que je ferais sans état d'âme pour "le" retrouver...
Je serais l'Hiver.
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeMar 30 Jan - 21:53

La pauvre servante tremblait de peur. Elle s'empêcha d'exécuter les ordres de la marquise et commença à saisir le jupon le plus proche. Des multitudes de questions se bousculaient dans sa tête, mais elle décida de ne pas les sortir. Un faux pas devant un noble est mal vu, mais devant Madame de Montespan... Jamais elle n'oserait. Ouvrir même sa bouche une fois de plus serait un sacrilège.
Le Roy au sol. Fanchon souriait, faisant mine de ne pas l'avoir vu. Mais à sa grande surprise, Athénaïs lui confia une mission. Là alors elle se sentit le devoir de communiquer une réponse.

-Oui-Da médéma la marchouise !

Toutefois, elle ne dit rien de plus, finissant d'habiller la Montespan comme elle l'aurait fait d'une poupée de cire. Il était admirable de voir une si belle femme, et c'est avec un plaisir difficilement dissimulé que Lesponges lui tournait autour. Une encolure de déèsse, une taille en chair fine, des bras gracieux, une allure de Grâce... Maintes fois la maigrichonne aurait rêvé de montrer à son tour un embonpoint de noble. Seulement, le pain sec et l'eau grise ne le lui permettait malheureusement pas.
Les quinzaines de jupons ne furent pas longs à vêtir. La bonne avait l'habitude de les parer, et se rappela avec amertume sa maîtresse dernière, une vipère de haut rang qui en mettait de forts complexes et de forts grands. Pourtant, elle ne se démonta pas. La Montespan était bien plus cruelle, certes, mais était au fond bien plus simple. Quand on était Favorite Royale, il ne fallait certainement pas mettre trop de temps pour les ôter !

-Ché souis po una idioté modome ! Persouane soura ché le bonoume est venou à l'oupéra ! Ma per l'apoticére, jé né vous consouille pas... Lui po avoir la langue dans sa pouche !

Puis, sur une cernière révérence, elle s'enfuit, non sans avoir auparavant remit ses parures de servante. Le ridicule l'avait surement assez prise comme celà. Toutefois, elle se diait que sa venue était heureuse. Sans ça, la fière marquise vivrait-elle toujours ?
Après un saut dans la chapelle, juste le temps de faire le signe de croix pour la sauvegarde du souverain, Fanchon s'en alla faire un tour au salon de Vénus. Le rapport sera donné sous une lettre cachetée et glissée sous la porte des appartements de la Dame. Ensuite, elle retournerai dans ceux de Mirolaïa. Ilfallait qu'elle nourisse le présent qu'elle avait pour elle...

[Salon de Vénus]
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeJeu 8 Fév - 15:24

La tête lui tournait. Sa nuque le lançait douloureusement, la mémoire du coup qu'on lui avait porté ne le quitterait point avant longtemps. Il serra les dents, tentant d'émerger du néant comateux et fuligineux dans lequel son esprit était enfermé. Maudit Automne, maudit ! Emprisonné dans l'univers de son inconscience, il rumina une fois de plus sa vengeance envers le Frondeur. Il avait juré sa perte et l'aurait sans nul doute... Et que Diable, un roi de France est un roi de France, et quand l'on se nomme Louis le Quatorzième, quand on a pour emblème l'astre du jour, l'on ne se laisse point avoir trop longtemps par un ignoble faquin.
Ses luttes acharnées contre lui-même lui permirent juste de battre des paupières. Le décor autour de lui était brouillé, il distinguait juste une grande pénombre et deux silhouettes. Des voix assourdies lui parvenaient aux oreilles, il ne parvenait nullement à entendre leurs paroles. Il parvint à lever une main et à la porter à son front, forçant ainsi ses yeux à s'accoutumer aux ténèbres. Il se redressa, royal. Nul ne devrait savoir qu'il avait pu être blessé.
Après avoir vacillé quelques instants, il réussit à se tenir debout sans flancher. Il vit Athénaïs rhabillée donner des ordres à une soubrette en tenue de César, celle-ci s'inclina en promettant de garder le silence - quel accent avait-elle, c'était affreux !- avant de sortir. Il avait compris que sa maîtresse avait envoyé la servante au salon de Vénus rendre compte des invités. Il eut une moue pincée. Pouvait-on faire confiance à cette petite fille imprudente ?
Il se rhabilla rapidement, sans un mot. Il ne jeta pas un regard au chandelier gravé ni à la favorite. Il était très en colère contre Automne d'une part, mais également contre ses gardes qui n'étaient pas fichus de surveiller les entrées de Versailles. Il aurait une revanche exemplaire sur ce maudit frondeur. Sans doute le Frondeur n'était-il pas seul et, dût-il tuer la moitié de ses courtisans, il éliminerait tous les comploteurs. Quiconque menaçait la puissance du Soleil risquait de s'y brûler irrémédiablement.

- Madame, veuillez retourner au Salon de Vénus et y assurer votre sécurité. Madame Scarron ne devra pas vous quitter d'un pas. J'ai toute confiance en elle.

Il alla jusqu'au chandelier et le ramassa, toujours sans regarder Athénaïs. Il leva l'objet au niveau de son visage et examina l'écriture. Elle ne lui était point inconnue, sans pour autant qu'il pût se souvenir à qui elle appartenait. Peu importait. Le coupable serait bien vite démasqué, et il pâtirait de son geste. La mâchoire crispée sous l'effet de la colère, il dissimula le chandelier de manière à ce que nul ne pût le trouver à moins de le chercher expressément - et seul le coupable agirait ainsi.

- Que nul n'apprenne ce qui est arrivé. Si vous soupçonnez qui que ce fût, parlez-m'en.

Sur ces paroles rendues froides par son irritation à l'égard d'Automne, il quitta l'Opéra...
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MessageSujet: Re: Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy*   Le Jeu de la Séduction *Reservé au Roy* Icon_minitimeSam 10 Fév - 14:02

La Scarron. Ainsi le Roy voilait que je passe mon tempas avec la Scarron. Avec une moue quelque peu déplaisante que je masquais avec grande difficulté j'effectuais une révérence sèche et rapide, quoiqu'effectuée à la perfection. Il en avait confiance, lui ? A part garder les enfants, elle n'était bonne à rien, et si je l'avais écouté, je serais depuis fort longtemps tombée dans le gouffre infernal u'est la fidélité à Dieu... Et donc au marquis mon époux. Au fond de moi, je doutais que le sir Louis apprécie que je m'en retourne dans ses bras. Quant à faire confiance à la demoiselle Lesponges, je gageais que ceci ne tenais qu'à moi. Des responsabilités, j'en avais déjà pris à la pelle, et je me sentirais outragée que le Roy ne donne pas un tantinet de sa confiance à ma personne, sans quoi, je me le promettais, j'entrerai à mon tour chez les Frondeurs !

-Bien, monsieur.

C'était tout ce que j'avais à lui répondre, mais je ne l'écouterais pas. La Scarron devait être rentrée dans les Appartements, et je l'y rejoindrais. Personne ne me reverrais plus en cette soirée, j'en faisais le serment tant ma colère aussi était grande. Etait-elle contre Automne, contre le Roy ou contre moi-même ? Je ne saurais le dire. Ciel, que j'attendais avec grande impatience le retour de La Voisin ! Elle seule pouvait me donner la solution du dénouement de toutes ces histoires ! Phoebe commençait quelque peu à m'agacer, et je n'en avait que faire de toutesces veuves avec qui je passais mon temps. J'avais encore mon mari que je sache, même si pour tout l'or du monde je ne voulais jamais plus le revoir devant mes yeux. Peut-être l'aimais-je encore un peu ?
Je regardais le monarque partir, quittant une scène dont le spectacle avait tiré de la tragédie. Des larmes de rage me vinrent alors aux yeux, et je m'effondrais sur le plancher de bois avant d'être relevée par Françoise Scarron. Effondrée sur son épaule, je quittais à mon tour la scène sous les applaudissements qui m'assourdissaient à la façon d'une fusillade.
Le rideau tomba derrière nous. L'acte premier avait pris fin, mais il y en aurait encore bien d'autres.

[Appartements de Madame de Montespan]
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