Versailles, 1667 Sous le règne du Soleil se trament de drôles de choses... |
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| Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la | |
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+5Evangeline Di Baletti Sa Majesté Louis XIV Marie-Anne de Conti Simara Marquise de Montespan 9 participants | Auteur | Message |
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Marquise de Montespan Favorite Royale/Marquise/Admin
Nombre de messages : 128 Age : 36 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Dim 3 Déc - 15:49 | |
| [Appartements de Madame de Montespan] Deux portes s'ouvrirent. C'était habituel. Selon l'importance des personnes, on en ouvrait une ou deux. Le Roy avait en plus le privilège du tapis rouge, et sa pauvre femme, loin derrière, pas même celui des sourire et des exclamations admiratives que même moi, pourtant que marquise, avait droit continuellement. En effet, dès que je fus entrée dans le Salon de Vénus, trois têtes se retournèrent à mon passage, et je crus même deviner au loin le pas boitant de La Vallière qui s'éclipsait pour éviter mes remarques désobligeantes qui la blessaient chaque fois davantage. J'hussais les épaules. Je ne le faisais pas exprès, au fond, ce n'étais là que mon caractère et soit on s'y faisait, soit on m'échappait. Elle avait choisi d'agir ainsi, c'était tout à son deshonneur. Qui pourrait croire qu'elle ait pu enfanter une enfant aussi adorable et pleine d'esprit que la demoiselle de Conti ? Malheureusement, cette dernière semblait encore trop attachée à sa pauvre mère pour s'élever correctement dans le monde de son père, ce qui était regrettable... D'ailleurs, pourquoi cette petite portait constamment un pentacle autour du cou, signe du Malin ? Personne n'aurait pu le dire, mais j'étais sûre qu'au fond elle attachait davantage de respect à ce dernier qu'au Dieu présenté chaque matin dans la chapelle. La Fontanges se trouvait au fond, et semblait en pleine discussion avec un de ces messieurs. A son rire, je pus deviner qu'il n'avait pas grand esprit, car seuls les hommes sans esprits étaient capables de lui dire des choses qu'elle pourrait être succeptible de comprendre... A moins qu'elle ne rie aussi aux choses qu'elle ne comprenait pas, ce qui dans ce cas devenait plus surprenant que ce que je pouvais imaginer. Un Suisse s'approcha de moi et me tendit un billet. Toujours à la même heure, j'avais droit au gentil mot de Sa Majesté et j'en fus fort flattée. Ce soir encore, j'étais Reine de ses folies, et je pourrais regarder de haut la Fontanges qui devra se contenter d'un noble quelconque ou de son lit froid, comme très souvent d'ailleurs. Une très jeune fille leva ses yeux sur moi et me fit un grand sourire. Il était très fréquent que les bourgeois envoient leur progéniture à Versailles afin que ces derniers soient embauchés comme Suisse ou dame de compagnie par la suite, mais je devais avouer que la veuve Scarron me suffisait comme pintade à ma suite. Je n'aurais pas suppirté de souffrir une autre cruche, et j'avouais qu'au milieu de mes moqueries cachées derrière mon éventail à l'adresse de la reine, je la plaignais beaucoup de n'être entourée que d'écervelées. A l'époque où j'étais seulement sa suivante, je l'avais mainte fois surprise à rire à mes tours que j'apprenais déjà aux perroquets et autres singes. Maintenant, c'est avec crainte qu'elle les regardait, craignant à chaque instant d'être insultée par un volatile ou malmenée par un primate. Il fallait dire que sa forte odeur épicée n'avait rien pour plaire aux narine de la faune tropicale. Ma robe rouge incrustée de rubis fit l'effet désiré. Beaucoup de courtisane me toisèrent de haut en bas, devinant sans peine la provenance d'une toilette aussi riche, et je me contantais de leur répondre de satisfaits sourires comme pour confirmer leurs suppositions. Elles étaient toutes plantées à côté d'un oranger en pot ou dans l'embrasure de la porte dans l'attente de l'arrivée Royale, et je devais avouer que je les plaignais toutes, et que cette ambiance de femelles curieuses m'étouffait. C'était le seul moment dans la journée où je m'effaçais, toujours à la même place, sous un des tableaux de la salle. Il fallait dire que ce geste n'était pas anodin, puisque la toile me représentait. C'était volontaire. Personne ne devait oublier quel rang j'occupais ici, surtout pas la Reine. Mon regard ne se dirigeait jamais vers l'endroit où le Soleil devait entrer. Je me retournais toujours vers la Scarron qui me regardait avec ses gros yeux noirs, et lui lançait ma remarque quotidienne: - Ne me regardez point comme celà avec vos gros yeux, j'ai toujours l'impression qu'ils vont me manger.
Dernière édition par le Mer 6 Déc - 17:15, édité 2 fois | |
| | | Simara Frondeur
Nombre de messages : 6 Localisation : Partout où il le faut Date d'inscription : 29/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Lun 4 Déc - 0:53 | |
| Les grandes soirées à Versailles sont signes de folie. Tout est présent, tout se mêle et se croise. Courtisanes prêtes à recevoir du roi ne serait-ce qu'un regard, courtisans prêts à enlever toute innocence de ces jeunes femmes qui papillonnaient dans leurs grandes robes prévues pour l'occasion. Il était écrit qu'une courtisane ne devait remettre la même toilette qu'un précédent bal.
Il était également écrit que l'oeil des plus aiguisés de Versailles se promenait dans ses salons; cet oeil veillait, sur-veillait, et retenait tout ce qui se passait en cet instant. Cet oeil fin, habitué de la Cour, de ses moeurs, de ses intrigues, cet oeil mystérieux qui voyait ce que d'autres tentent déespéremment de cacher, et que d'autre ne voient pas.
Cet oeil d'aigle était aussi mystérieux que son propriétaire, une personne connue pour être inconnue, une personne qui ne signait ses billets de ce nom étrange, ce nom diabolique, "Simara". Aucun ne pouvait se vanter d'avoir vu son réel visage, car dès que l'on voyait cet être mystérieux, il disparaissait aussitôt, et réapparaissait lorsque l'on s'y attendait le moins.
Ainsi était fait Simara. Etre étrange et mystérieux, diable et sorcier, pouvait-on croire, inconnu et connu à la fois.
Le bal était pour Simara était d'un divertissement autre que papillonner, courtiser, voir certaines demoiselles dans un recoin obscur et isolé, montrer ses plus beaux rubans et ses dernières folies. Le bal était pour lui l'occasion d'observer ces personnes, et d'analyser ainsi chacun de leurs comportements, et d'en tirer profit.
Ce soir-là, il observait donc ce début de grand bal. Ce qu'il vit? D'abord cette pauvre la Vallière, la boiteuse; pauvre enfant, mais Louis en avait décidé ainsi, et louis était le maître. Pauvre Louise, qui avait vu son rêve s'évanouir petit à petit, ses illusions s'effacer, et ses enfants seuls lui prouvaient que tout ceci n'avait pas été qu'un songe. Cette Montespan. Une personne intéressante. Trop intéressante. Le diable en la personne d'une femme, voilà ce que révélait les attitudes de la trop belle jeune femme. D'une grande beauté dangereuse, son coeur était au roi, comme celui du roi était à l'envoûtante marquise. Elle faisait partie de ces femmes qui aurait usé de toute sorte de charme pour arriver à leurs femmes. Ces femmes-là n'avaient point de limite dans ce qu'elles entreprenaient. La Fontange était faite d'une autre pâte que la Montespan. La Montespan fomentait ses intrigues, la Fontanges suivait les intrigues fomentées. Elle n'était pas d'un esprit lumineux, mais était chargée de bon-sens. Une courtisane comme celles qui butinaient dans les galeries, mais sa beauté et une touche d'originalité avaient fait la différence.
Le roi était heureux, ces nobles à ses pieds était sa revanche du passé, mais trop de rancoeur dans une si jeune âme pouvait se révéler dangereuse.
Simara n'avait aucune envie d'observer ce jeune roi tout le bal durant. Lui n'était pas intéressant à observer. Trop prévisible, trop coutumier, il le connaissait de trop. En revanche, Athénaïs de Mortemart attirait son attention. Elle lisait alors un petit billet, surement de la main de Louis; lorsqu'il la vit relever la tête, une chose était sûre: cette femme avait remporté une partie contre la Vallière et Fontange.
Il tourna son regard sur d'autres parties de la salle. De nouvelles têtes, de nouvelles connaissance à faire pour l'avenir, cela devenait intéressant.
Versailles et ses folies étaient du goût de notre être mystérieux, ce soir. | |
| | | Marie-Anne de Conti Princesse
Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Lun 4 Déc - 21:36 | |
| [Me voilà enfin ^^] [Le Grand Trianon] Marie-Anne s’approcha des gardes qui surveillaient les portes du salon de Vénus. Ils la saluèrent respectueusement. Elle entendait distinctement derrière elle ses dames de compagnies rire de leur tenue et de leur rang méprisable. En silence, les hommes ouvrirent les deux portes du salon en annonçant « Mademoiselle la princesse de Conti ». La petite fille entra toujours suivie de la dizaine de gamines. Quelques dames se retournèrent à son passage et lui firent la révérence. Mais la princesse était loin d’être la source d’émulation comme son père et la plupart continuèrent à discuter. Marie-Anne n’en prit aucunement ombrage. Elle avait juste remarqué avec ironie que les femmes avaient sursautées à son arrivée, avaient dressé la tête dans l’espoir d’entendre « Sa Majesté ». Une petite comtesse d’une quinzaine d’années s’approcha d’elle et après avoir salué, adressa la parole directement à Marie-Anne. Des petits rires se formaient dans la pièce. On comparait derrière les éventails en souriant les tenues de la comtesse et de la princesse. Alors que « la » Conti était tout habillée de brocart pourpre, le corsage tout incrusté de diamants cristallins et les gants sertis de feuilles d’or (tenue de soirée oblige !), la pauvre jeune fille faisait pâle figure à côté. Elle portait sans distinction une pauvre robe de la mode de l’année précédente. De plus, de toute la petite personne de la princesse respirait la grâce et la jeunesse, la comtesse paraissait vieillotte ainsi, une dévote qui n’avait pas connu et qui de connaîtrait jamais la bonheur d’avoir de l’esprit et d’être remarquée par le Roy. - Madame, j’ose requérir votre aide. Votre bonté étant immense...Dès l’instant ennuyée, mademoiselle de Conti observa la fréquentation du salon. De jolies jeunes filles papillonnaient avec grâce et esprit. Elle vit de suite sa mère, Vallière, toute jeune duchesse s’éloigner en boitillant. Pauvre Mère ! Cependant, Marie-Anne ne pouvait pas la comprendre. Elle lui ressemblait si peu de caractère... Madame de la Vallière se laissait porter par les intrigues au lieu de les créer ou de les éviter. Face aux médisances, la duchesse préférait le calme du couvent du Carmel où elle s’était déjà enfuie deux fois. Encore une chose que Marie-Anne ne partageait pas avec la boiteuse. Le pentacle qu’elle portait, comme un signe de défi autour du cou, le prouvait assez bien. La Vallière le lui avait déjà reproché d’être hérétique. Mais rien ne pouvait faire changer d’avis la princesse. Elle avait ses raisons. - C’est pourquoi je vous demande cela, madame, une charge chez la Reyne, si vous pouviez en parler à...Agacée, Marie-Anne se rendit compte que ses dames s’étaient éclipsées, seule Emilie de Choin attendait la pique que la princesse ne manquerait pas de lancer. - Je crains ne pas pouvoir exaucer votre vœu, mademoiselle. L’intendante de la maison de la Reyne ne prend que l’élite de la noblesse.Déçue, la Choin allait s’éloigner mais la petite n’en avait pas fini : - De plus, la Reyne doit être entourée de femmes distinguées et élégantes.La princesse ponctua sa phrase d’un sourire ironique et s’approcha des autres courtisans, laissant la fille rougir de honte. Elle espérait la venue rapide du Dauphin car les caquetages étaient ce soir-là sans grand intérêt. Elle remarqua quelques instants plus tard Fontanges, la sotte, écouter avec attention un abbé. Elle ne devait pas comprendre grand-chose à ce racontar. Marie-Anne connaissait l’homme d’église qui tenait avec force, discours sur la religion et Dieu. La princesse avait constaté, en l’entendant parler, qu’il n’était pas plus croyant qu’elle. Cela l’amusait infiniment. Marie-Anne s’assit sur un tabouret non occupé par une duchesse obscure. Bientôt on alla l’assaillir de bonnes paroles. La princesse se forçait à répondre toujours avec grâce et esprit. Elle vit également rapidement une femme qui ne paraissait pas à son élément. Elle la reconnu avec l’aide de Choin. Il s’agissait de la veuve Scarron. La gouvernante des enfants du Roy et de la marquise de Montespan. Tiens donc ! La peste ne devait pas être loin. Et en effet, Montespan se trouvait là, vers son portrait tout sourire. Elle venait de remporter une victoire sur Fontanges, cela était sûr. Quelque part cela ravissait Conti. Le Roy méritait beaucoup mieux que cette idiote. Pendant un instant, Marie-Anne ne songea pas à sa mère. Enfin, Vallière était finie. Et tous le savaient. Soudain, mademoiselle de Conti sursauta et se retourna. Elle avait la désagréable impression d’être observée, non par une de ces dames méprisantes qui ne voyait en elle que la fille du Roy, ou une princesse. Mais d’un œil qui ne voyait en elle que la noirceur de son âme...
Dernière édition par le Jeu 7 Déc - 23:14, édité 1 fois | |
| | | Marquise de Montespan Favorite Royale/Marquise/Admin
Nombre de messages : 128 Age : 36 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Ven 8 Déc - 21:49 | |
| Une ombre m'observait de l'autre fond de la salle. Je n'aurais pu la sentir à cet instant, trop occupée à regarder l'entrée de la demoiselle de Conti. En tant que princesse, elle n'avait pas donné sa chance à une petite désireuse de gagner la cour. Ma bouche avait fourché en un petit sourire en coin. Les pauvresses pouvaient toujours servir en dernier recours. La Scarron était d'ailleurs mon meilleur exemple.
-Dame, je vois que vous ne savez où vous mettre. Je vais vous épargner le supplice de paraître ainsi sotte devant les yeux du Roy. Allez donc, voir si vous n'avez pas mieux à faire ailleurs.
La veuve se retira après une courbette polie et toutefois respectueuse. Le silence et la discretion de Françoise d'Aubigné était effrayant, et m'agaçait grandement. Je n'étais ainsi pas mal fière de m'en débarrasser dès à présent. Les pâles mines sans joies ne devaient jamais se montrer en soirée, surtout quand elles n'avaient pas goût aux belles toilettes. Oui, je sais. Je suis une vipère. Mais contrairement à bien des femmes dans Versailles, je le savais et l'assumais avec délice. J'aimais que chacun sache à quoi s'attendre quand je m'approche, que chacun écoute les méprises que j'ai à jeter... Beaucoup s'en amusaient, et maintes fois j'avais entendu dans les couloirs des courtisans sans esprit reprendre mes dires pour faire croire qu'ils en avaient. L'entretien entre la Fontanges et son homme de Dieu m'amusa beaucoup, ainsi, je ne pus me retenir de lui murmurer ces vers qui me brûlaient la gorge:
-Les marquises bariolées, Au bras d'un abbé de salon, Font sur le sable des allées, Craquer leurs mules à talons !
Je doutais dès l'instant qu'elle comprenne totalement la méprise que je lui infligeais. C'était ainsi, j'étais maîtresse du Roi, elle une rate d'Eglise sans joies. Je me demandais bien quelle était sa place à Versailles quand je savais que si j'avais le malheur d'avoir une fille comme elle, j'aurais trop honte de l'enfermer même dans un couvent de peur qu'elle me fasse honte devant les religieuses. Mes pensées se révélèrent encore exactes quand j'entendis le rire cristallin de l'ange sans esprit. En effet, elle s'amusait de mes dires sans comprendre toujours qu'ils lui étaient adressés.
-Ah, Madame ! Que vous avez de l'esprit ! Dans ce cas, je préviendrai toutes les Marquises du palais, il ne faudrait pas qu'elles abîment leurs chausses dans les allées !
Pauvre fille, que pouvais-je faire d'autre que de lui sourire et de mettre une fois de plus mon éventail devant ma bouche pour étouffer un rire ? L'abbé, lui, me méprisa du regard, et se ravisa soudainement, pensant que la Cardinal de Bouillon avait beaucoup d'estime pour ma personne et qu'il ne fallait donc pas me manquer de respect. Pauvre abbé. Il tourna les yeux dans la direction adverse, se demandant comment un cardinal pouvait admirer une femme, aussi noble soit-elle, qui n'assiste jamais aux messes, pas même pour Pâques...
Dernière édition par le Dim 10 Déc - 20:10, édité 1 fois | |
| | | Sa Majesté Louis XIV Roy de France/Admin
Nombre de messages : 59 Age : 38 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Sam 9 Déc - 22:32 | |
| [Le Trianon] *le sujet n'est pas achevé, hélas, en l'absence de réponse de Rosalyne et dans l'obligation de répondre rapidement ici, je me vois contraint de me dédoubler* Soudain, il y eut un silence. Les valets qui étaient chargés d'ouvrir les portes s'étaient raidis et avaient adopté une attitude respectueuse et déférente. L'on ouvrit uniquement le premier battant, la noblesse se demanda ce qu'il se passait pour que les serviteurs se fassent si imposants. Quand le deuxième battant disparut, chacun comprit et s'inclina, le nez au niveau des genoux. Il était exactement dix-neuf heures et, comme chaque samedi, les Grands Appartements commencèrent. D'un pas lent et majestueux, Sa Majesté s'avança dans l'allée formée par les courtisans inclinés. Au milieu de ce taffetas et de ces soieries splendides, il paraissait réellement être le Soleil. Il avait troqué sa tenue rouge allant de paire avec le crépuscule contre un habit de bal, plus élégant encore, plus précieux, plus beau et tendant plus à rappeler son rang. Le justaucorps, dont le plastron était d'un rouge sombre et profond, était noyé sous les fils d'or. Les manches bouffaient jusqu'au milieu de l'avant bras avant de s'écouler en dentelles d'or jusqu'aux doigts ornés de bagues. Une ceinture rouge ornait l'habit étincelant. La culotte était elle aussi dorée, les bas de soie blanche et les chaussures rouges. La canne avait un pommeau d'or fin, ciselé délicatement pour former une tête de lion. Les yeux étaient figurés par des rubis. Une perruque noire tombait en boucles parfaites sur ses épaules. Il toisa l'assemblée de son étrange regard pervenche. Il recherchait un visage, un unique visage, celui de la colombe parmi les dindes... Et il la vit. Elle était à sa place habituelle, sous un tableau la représentant. Ce n'était pas vain, il le savait. Que d'orgueil... que de beauté... que de vanité, aussi. Ce tempérament flamboyant n'était pas pour déplaire au roi. De plus il savait Athénaïs de Montespan - car c'était bel et bien d'elle qu'il s'agissait- intelligente et manipulatrice, mais sans jamais diriger ses complots contre lui. Il osait espérer avoir trouvé en elle une femme aimant non pas la couronne qu'il portait et le Trésor royal, mais le roi lui-même. L'homme derrière le roi... Il aperçut également La Vallière, boiteuse suite à un accident d'origine inconnue. D'aucuns soupçonnaient Madame la Marquise, il l'innocentait - quoique présumant de sa culpabilité, lui aussi. Certains prétendaient voir en Athénaïs le diable fait femme, certes, mais en ce cas le Diable avait des attraits qui obligeraient probablement le roi à renier Dieu. Rapidement, il chassa ce blasphème de son esprit pour se concentrer sur les courtisans. Certaines femmes au premier rang, hardies, lui glissaient quelques mots, une terre pour leur époux, une charge pour leur fille, un titre pour leur enfant, une reconnaissance pour un soldat revenu de guerre... à tout cela, le roi répondait invariablement "je verrai". Il verrait, oui, le soir... avec son fidèle Bontemps, avant d'aller visiter Athénaïs. Il lui jeta un regard éloquent qu'elle comprendrait fort bien. Il était soucieux, cependant. Ces ambassadrices qui venaient d'arriver, l'une et l'autre parfaitement à l'opposé de ce qu'il imaginait chez une diplomate. Pour commencer, une femme en diplomatie, l'on n'y songeait pas ! L'anglaise était belle, mais elle avait tout d'une intriguante et cachait sous son apparence de femme un coeur d'homme, ce que le roi ne savait supporter. Quant à la Russe, il ignorait que penser d'elle. Elle avait du charme et du mystère, indubitablement, et il semblait que sa véritable personnalité n'était pas encore apparue. Il lui fallait tirer cela au clair et comprendre ce que lui voulaient les souverains russes et anglais. Il fit un signe à l'orchestre, qui entama la dernière marche de Lully. Un nouveau geste, et les appartements commencèrent... tandis qu'il s'approchait d'Athénaïs. - Madame, allons ailleurs... votre compagnie nous est agréable, dit-il à voix haute, avant de murmurer, plus bas : vous me manquiez, très chère... (suite dans un autre sujet, je te laisse commencer ) | |
| | | Evangeline Di Baletti Dame de compagnie de la Reine
Nombre de messages : 50 Date d'inscription : 25/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Dim 10 Déc - 0:19 | |
| Evangeline qui avait entendu parler d'une grande soirée au Salon de Vénus, était remontée dans ses appartements pour se changer. Elle avait revêtut une robe de satin orangée et corail. Des jabots de dentelles brodés d'or jaillisaient de ses manches et ornaient son corset. Les épaules étaient nues et le décolleté plutôt profond ce qui mettait mal a l'aise la marquise. En-dessous de fins et sensuels dessous de couleurs blanche brodés eux-aussi d'or. Ses cheveux avaient été bouclés et était relevés en deux partie de chaque côté de sa tête. Sa camériste avait voulu la maquiller mais Evangeline avait refusé, elle ne supportait pas les fards... Elle avait mit un superbe collier d'or et de rubis qui réhaussait sa peau plutôt mate et ses yeux noirs et ardents. Elle prit son parfum et s'en glissa sur les poignets et dérrière les oreilles. Elle attrapa un superbe éventail Andalous aux couleurs de orangées et au dentelles noires et sortit.
Elle arriva dans le salon de vénus plus ou moins en retard. Nombre de personnalité importante était déja présente dont sa majesté le Roi. Evangeline malgrés son trouble avanca dignement, la tête haute entre les nobles, curieux d'appercevoir un visage si peu familier mais magnifique. En effet, la Marquise Di Baletti resplendissait. Elle alla s'asseoire sur une chaise dans un coin et attendit. Elle ne savait pas ce qu'elle attendait, mais elle attendait. Le salon était aussi superbe que l'autre soir. Mais cette fois, aucune souillon et aucun célèbre Abbé a l'horizon. | |
| | | Marquise de Montespan Favorite Royale/Marquise/Admin
Nombre de messages : 128 Age : 36 Date d'inscription : 09/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Dim 10 Déc - 15:55 | |
| [je mange le tour de Simara et de mademoiselle de Conti, mais comme je change de lieu, je ne pense pas que celà portera préjudice.] "Il" était enfin revenu, "il" m'avait manqué plus que de coutume, mais je me refusais encore de voir la vérité en face. Je ne faisais pas partie de celles qui avaient l'habitude d'aimer, et rien que le fait de l'attendre chaque soir comme un chien attend son maître me révoltait. Dieu que je le haïssais, cet homme... Mais que je l'aimais aussi, au fond. Quand il s'approcha de moi, je levais les yeux sur les siens. Ils étaient indefinissables, d'un bleu profond d'où l'on pouvait deviner un esprit vif et calme. Toute la grâce de ses gestes montraient sa belle éducation, et ses manières douces et dignes finissaient sans nul doute ce parfait portrait divin. Il était le Roy, je n'étais que son ombre. J'aimais assez ma position. J'avais déjà déjoué maints tours qui s'étaient tramés contre lui, et jamais il n'en saurait mot. Tant pis. J'osais espérer qu'il m'aimait, et si c'était vraiment le cas, je ne pourrais rien espérer de mieux. Le Soleil qui brûlait tant les yeux de ces dames ne faisait qu'éclairer avec joie et douceur mon chemin, et c'était sans difficulté qu'il m'était donné de le suivre dès à présent. - Monseigneur, j'accepte avec grâce votre invitation, et serais heureuse de partager un instant en votre présence.Oh, ces instants... Je n'osais pas même y penser. Si la Scarron était restée, elle m'aurait lancé ses regards empoisonnés. Certes, je pouvais bien être mariée, devant Dieu, je ne l'étais plus. Le Roy avait sa Reyne, mais tant que cette dernière ne lui avait pas donné de descandance mâle, elle n'avait pas droit aux distinctions et au respect imposé. Celà me mettait bien en avant, car beaucoup se doutaient de l'existence du dauphin, celui que j'avais accouché l'année précédente. Quand il serait en âge, il viendrait à Versailles et j'espérais de tout mon coeur que son père le légitime. Il avait une santé de fer, et je devinais sans peine le magnifique avenir qui pouvait l'attendre... Peut-être pas celui d'un Roy, mais au moins d'un grand courtisan de renom. La Fontanges s'était levée à demi, regardant avec curiosité l'invitation qui m'était faite, et se rabaissant subitement, elle fit une tête que je ne lui connaissait pas encore. sa mine s'était aigrie et elle tenait sa robe dans ses mains avec tant de force qu'elle finit par sévèrement la froisser par endroits. Une femme bien habillé, sans nul doute une courtisane de rang non négligable, fit à son tour son entrée dans la salle. Personne ne la remarqua, quelle lourde erreur de sa part d'entrer ainsi après le Roy ! Ses manières mystérieuses et son allure quelque peu triste et désorientée laissait à demander aussi ce qu'elle faisait dans Versailles. Il était malheureux de voir que ce genre de personne se multipliait au palais, car bientôt je n'aurais plus assez de perroquet pour narrer leurs fautes et faux pas. Il fallait dire que j'avais déjà une belle panoplie, et que le nouveau que je venais de recevoir n'avait encore pas de bouc emissaire. Il fllait que je me dépêche d'en trouver un que je puisse au plus vite l'initier à la parole. Celà faisait un moment que je n'avais plus amusé le Roy avec mes satyres, et je sentais que les plus belles perles étaient à venir. La Fontanges devenait de moins en moins un sujet interessant tant tout le monde se rendait compte de son manque d'esprit, et bientôt, ce serait de son manque de vie. Sans jeter un regard à mes arrières, je quittais la salle au bras du Soleil, grande et fière, loin de la foule. [L'Opéra] | |
| | | Marie-Anne de Conti Princesse
Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Lun 18 Déc - 22:55 | |
| Le silence qui se fit dans le salon fit immédiatement comprendre à Marie-Anne de Conti ce qu’il se passait. La suite lui donna raison. Ce fut le Roy lui-même qui pénétra dans la pièce. Toute princesse qu’était la petite fille, elle s’inclina profondément devant son père. Se redressant, elle constata avec dépit que le monarque cherchait le regard de sa favorite, de cette vipère sifflante, qui souriait derrière son éventail. Marie-Anne entendit certains courtisans s’étonner de ce manque de grâce du Soleil envers ce petit bout de rayon lumineux. La princesse essaya de paraître sûre d’elle et adressa un grand sourire à ses détracteurs, ce qui eut pour effet de les faire taire. La petite était tellement mortifiée qu’elle remarqua à peine une magnifique jeune femme entrer à la suite du Roy. Quel manquement à l’étiquette ! Discrètement, Marie-Anne envoya la laide Emilie de Choin à sa rencontre.
- Je veux savoir qui elle est.
Pendant ce temps, rongée par la jalousie, elle vit la Montespan sortir du salon suivie de près du Soleil. Fontanges parut dégonflée et s’éloigna rapidement. Marie-Anne s’enjoigna de garder la tête haute. Les partisans de Montespan l’ignorèrent superbement. En réalité ils savouraient leur victoire. Louis ayant ignoré sa fille, il avait ainsi renié Vallière.
Machinalement, la jeune fille caressa du bout du doigt le pentacle qu’elle portait autour du cou. Une courtisane dévote se signa discrètement. Les femmes trop frivoles Préfèrent vénérer de vaines idoles. Chantonna-t-elle pour elle-même. Un jeune laquais s’approcha d’elle pour lui servir un chocolat chaud. A vrai dire, c’était la seule substance que Marie-Thérèse avait apportée d’Espagne que Marie-Anne appréciait. Mais brutalement, elle se rappela le visage juvénile du laquais qui s’était moqué de la duchesse de la Vallière. Elle se rappela d’avoir voulu le griffer, arracher sa peau avec ses ongles. Elle sourit dans le vide à ce pauvre garçon qui s’inclina bien bas. Ce fut un jeune courtisan qui en riant lui désigna une domestique se trouvant à ses côtés.
- Madame, vous êtes courtisée par les bas-fonds de Versailles ! La pauvre demoiselle prit son courage à deux mains et déclama :
- Monseigneur le Dauphin ne pourra point vous rejoindre pour les Grands Appartements. Il souffre d’une légère indigestion.
Avec le sourire du jeune courtisan, Marie-Anne su immédiatement que la nouvelle faisait le tour du salon de Vénus. Décidemment, elle était abandonnée de tous ce soir ! Elle regarda la Choin arriver vers la jeune femme qui était assise sur une chaise. S’agirait-il d’une duchesse ou d’une princesse ? Emilie étira ses lèvres en direction d’Evangeline di Baletti, révélant son sourire jaune. Marie-Anne aimait à être entourée de jeunes filles gracieuses. Elle avait fait une exception pour cette demoiselle qui était son âme damnée.
- Je vous prierai de me suivre, madame. Son Altesse Royale, Marie-Anne de Conti souhaiterait que vous lui fussiez présentée... | |
| | | Evangeline Di Baletti Dame de compagnie de la Reine
Nombre de messages : 50 Date d'inscription : 25/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Lun 25 Déc - 20:56 | |
| Evangeline, aprés la sortie remarquée du Roy et de sa favorite se mit a rêvasser. Tous jasait sur la conduite du Roy envers la princesse Marie-Anne de Conti. Evangeline trouvait celà fort regrettable. "Un père ne doit-il pas aimé son enfant? La chair de sa chair? le sang de son sang?!" La marquise soupira, éprouvant de la compassion pour cette princesse qui était reniée autant par la cour que par son père... "La pauvre.... et malgré tout, elle garde la tête haute!! Formidable courage!!" se dit-elle.
Evangeline reporta son attention sur le buffet. Mais les mets présentés, pourtant apétissant, ne lui firent pas envie aussi reporta-t-elle a nouveau son attention sur la princesse. Elle la vit échanger quelque mots avec une personne d'apparence plutot basique. Pas d'une beauté ni d'un charisme voyant ni absolument laide, elle était basique, transparente. Elle devait certainement passer facilement inappercue. "Elle doit être bien utile a la Princesse..." pensa-t-elle avec malice.
Celle-si s'approcha de la séduisante marqusie Italienne et lui annonca que sa maîtresse souhaitait qu'elle lui soit présentée. Toute étonnée mais connaissant les usages, Evangeline se leva avec grâce et suivit la jeune femme jusqu'a la princesse. Une fois devant celle-ci elle fit l'une de ses plus gracieuse révérence en annoncant qu'elle était la marqusie Evangeline di Baletti.
"Altesse, je suis la Marquise de Florence Evangeline di Baletti. Fille de Francisco di Baletti et d'Alice Peffaut de la Tour d'Auvergne.
Elle resta en révérence jusqu'a, comme le voulait l'usage, que la princesse lui dise ou lui fasse signe de se relever.
Dernière édition par le Ven 29 Déc - 17:58, édité 1 fois | |
| | | Marie-Anne de Conti Princesse
Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Mar 26 Déc - 2:18 | |
| Marie-Anne de Conti regarda avec grand intérêt la jeune femme approcher, suivant Emilie de Choin. Elle paraissait d’une grande beauté et d’un grand esprit, du moins la princesse l’espérait-elle. Les courtisans qui pour la plupart se goinfraient de friandises et de viennoiseries, tournèrent un instant vers elle puis les ricanements reprirent de plus belle. Un petit groupe de femmes très parées quittèrent le salon de Vénus, n’ayant plus rien à y faire, le Roy étant parti. La petite fille observa la jeune inconnue faire la révérence.
- Je vous en prie, relevez-vous, madame.
Ce disant, elle rendit son chocolat à un domestique. Madame di Baletti se présenta souriante. Marie-Anne, malgré elle, se sentit quelque peu réconfortée. Pour la première fois, depuis son arrivée à la Cour à l’âge de 7 ans, elle sentit que ce sourire était sincère. Perdue dans ses réflexions, la princesse de Conti songea à sa présentation aux courtisans. Elle était vêtue dans le but d’impressionner cette journée-là. Sa robe était noire, elle se souvenait de sa brillance et de sa splendeur à la lueur des bougies. D’énormes diamants d’une blancheur incroyable ornaient son cou. La fillette avait fait la moue en pénétrant dans la galerie à cet instant-là. Heureusement, elle avait vu le regard indéchiffrable et paradoxalement, si éloquent du jeune roi. Elle avait alors étiré ses lèvres, avait dévoilé ses dents laiteuses et son regard avait pétillé de toute la force de sa jeunesse. Elle se souvenait parfaitement de l’exclamation admirative de toutes les dames, et du sourire de fierté du Roy. On avait introduit mademoiselle de la Vallière un peu après. On s’amusait à comparer le teint de la jeune femme et de sa fille, leurs cheveux blonds. On se demandait si la belle Louise conserverait sa faveur grâce à cette jolie demoiselle de Blois. On chuchotait derrière les éventails. Effectivement, Marie-Anne étant légitimée, elle était déclarée née de « mère inconnue », Vallière n’était donc officiellement sa génitrice. Il était amusant de constater qu’une fois la faveur de Louise la Baume le Blanc, duchesse de la Vallière, terminée, toutes ces dames ignoraient à présent mademoiselle de Blois. Le Roy lui avait accordé un privilège en la fiançant au prince Louis-Armand de Conti. Mademoiselle de Blois sentit avec bonheur des efflux de chocolat et des innombrables parfums des dames, chassant l’indicible mélancolie qui la gagnait.
- Je suis enchantée de faire votre connaissance madame di Baletti, déclama Marie-Anne, tout à fait gracieusement, votre chère mère est-elle parente de monsieur de Turenne, Henri de la Tour d’Auvergne-Bouillon ?
Marie-Anne fit un geste de la main. En réponse, un laquais proposa un verre de Champagne, ce délicieux liquide à bulles à la marquise, à la princesse et à la Choin. Blois refusa poliment.
- Quelle charge possédez-vous ? Êtes-vous chez la Reine ou chez Madame ? | |
| | | Evangeline Di Baletti Dame de compagnie de la Reine
Nombre de messages : 50 Date d'inscription : 25/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Mar 26 Déc - 16:46 | |
| Evangeline se releva et trouva la jeune princesse fort jolie. Elle était d'une pure et parfait beauté occidentale, blonde, la peau laiteuse, le teint frais.... Elle était divine! Elle, était brune et plutôt mate de eau, elle se mordit la lèvvre inférieure de sa bouche rouge et gourmande. Elle se sentait mal a l'aise, de trop. Pas a sa place, mais elle releva la tête. Depuis quand Evangeline baissait la tête devant les obstacles? Ne lui avait-on pas appris a les surmonter la tête haute et le regard fière. Les questions de la jeune princesse la déboussolère quelque peu.. Elle ne savait pas qu'elle avait des parents, elle ne savait rien sur sa mère...
Et puis, comme son père avait enlevé sa mère, même avec l'accord de celle-ci, elle serait certainement bien indésirable. La Marquise se rendit compte qu'elle était dans une position bien dangereuse. Mais, pouvait-elle se permettre de révéler ce lourd secret a une princesse?!
Evangeline soupira, elle n'avait pas le choix, sa franchise l'emportait. Seulement, elle ne pouvait décementévoquer cette histoire en publique. Elle décida donc de faire comprendre a la Princesse la délicate position dans laquelle elle se trouvait.
Je l'ignore Princesse. Et je ne puis décement vous l'expliquer ici.
Elle respira et reprit:
Je ne suis de plus, attachée a personne, je suis sans affectations, pour le moment évidement. Je suis ici seule, de mon propre chef, mais je n'ai pas encore sollicité d'audience auprés de vôtre père, le Roy.
Elle s'arrêtta puis se souvint que la jeune Princesse de Conti l'avait appellée madame. N'étant pas mariée, elle devait être appellée mademoiselle. Avec un franc et charmant sourire elle ajoutta tout bas:
Et puis, appellez moi donc Mademoiselle Princesse!
Elle joignit a ses paroles un clin d'oeil malicieux. | |
| | | Marie-Anne de Conti Princesse
Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Dim 31 Déc - 2:27 | |
| [J'ai pas beaucoup d'inspiration, désolée demoiselle di Baletti]
Marie-Anne observa sans vergogne le teint parfaitement bruni de la marquise. Ses longs cils et ses grands yeux marron lui donnaient un air ardent. Un instant, la princesse admira cette beauté, admira cette taille superbe, admira ces formes féminines et généreuses. Puis elle reprit ses gardes. Ne jamais faire confiance à ces marquises qui pullulaient dans les couloirs de Versailles, qui lui parlaient juste pour taper dans l’œil du Roy. C’était devenu un principe. Brusquement, Evangeline di Baletti piqua un fard. Elle prétendit ignorer si Turenne faisait parti de sa famille. Cela intrigua Conti. Elle ne connaissait que trop les dames qui affichaient non scrupuleusement leurs origines peu et très prestigieuse. Elle se rappelait avec malice Athénaïs qui était très fière de ces ancêtres Rochechouart Mortemart et les Mancini qui préférait parfois les cacher (fille d’une Mazzarini ou d’une Mancini, rien de très noble). Elle lança un regard de connivence à Emilie de Choin. Elle apprendrait cette histoire de famille, coûte que coûte. Pour nuire ou pour tenir dans sa poigne cette jolie demoiselle. Celle-ci d’ailleurs semblait un petit peu perdue. Elle n’était à la charge de personne.
- Vous pouvez essayer d’avoir une audience avec monsieur Bontemps, si vous ne pouvez point le faire auprès de Sa Majesté. Néanmoins, je suis persuadée qu’il sera ravi de faire connaissance avec votre personne, la complimenta Mademoiselle de Blois.
La princesse savait très bien qu’il fallait que la pauvre marquise soit sur ses gardes. Montespan ne lui ferait pas de cadeau. De plus si elle se sentait menacée, la demoiselle pouvait même craindre pour sa vie. La fille du Roy leva les yeux au ciel et ri intérieurement. Les luttes de pouvoir sur un cœur si convoité, c’était si amusant parfois.
- Veuillez m’excuser mademoiselle, répliqua mademoiselle de Conti.
Elle venait de remarquer les fréquents regards des courtisans rassemblés là. Se demandaient-ils si Evangeline di Baletti était une favorite de la princesse qu’elle tentait de lancer sur la scène du château ? Se demandaient-ils si la marquise était une camarade de jeu, si l’on pouvait le dire ainsi, idéale ? Se demandaient-ils quand la demoiselle ferait un faux pas ? Marie-Anne se sentit soudain très fatiguée et très lasse de toutes ces médisances, de toutes ces langues empoisonnées qui couraient partout, en toute impunité. Après tout, la princesse n’en faisait-t-elle pas moins ? Elle caressa de nouveau le pentacle autour de son cou.
- Mademoiselle di Baletti, si vous avez besoin de quelque chose, prévenez mademoiselle de Choin, proposa la princesse, un peu gênée.
Puis elle se leva, adressa un dernier sourire à la marquise di Baletti et décida d’aller perdre de l’argent dans l’un des salons de Versailles. | |
| | | Evangeline Di Baletti Dame de compagnie de la Reine
Nombre de messages : 50 Date d'inscription : 25/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Dim 31 Déc - 21:46 | |
| Evangeline vit la jeune Princesse partir, sa suite avec elle. Elle se retrouva donc seule. N'ayant plus rien a faire ici elle décida elle aussi de partir. Cependant, avant de quitter le Salon de Vénuselle s'approcha du buffet et y prit un verre de vin. Elle le porta a ses lèvres afin d'étancher sa soif. Pour ne pas passez pour une ivrogne, elle prit son temps et accompagna ce verre par quelques petits fours. Tous exellent. Puis, elle reposa le verre vide sur un des plateau présenté par des laquais en grande tenue. Elle adressa un signe de tête au laquais afin de le remercier de sa préence d'esprit et s'en fut. Elle se dirigea vers la grande porte dorée. Tenant dans sa main gauche son éventail et sa main droite reposant négligeament sur ses jupes en tissus précieux. Elle sortit donc du salon pour entrer dans un autre. Un salon de jeu cette fois. N'ayant jamais eu gout a ce genre d'amusement elle décida de passer son chemin. Peut être trouverait-elle une salle de bal... Décidement non, il n'y avait personne qu'elle ne connaissait et pour échapper a un courtisans obèse et répugnant qui lui faisait de l'oeil depusi un certains temps elle revitn sur ses pas plus ou moins précipitament afin de retourner au Salon de Vénus où, venait de faire son apaprition, lajeune femme que la jeune servante échevlée de l'autre jour semblait chercher, l'ambassadrice de Russie.
Dernière édition par le Ven 12 Jan - 20:58, édité 1 fois | |
| | | Mirolaïa Chvarned Svarna Ambassadrice/Admin
Nombre de messages : 96 Date d'inscription : 08/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Ven 12 Jan - 1:04 | |
| Soudain, il y eut un grand bruit. Les gardes avaient hésité à ouvrir une ou deux portes et s'étaient complètement emmêlés, aussi les deux portes étaient-elles largement ouvertes, une poignée d'or restant dans la main d'un des valets. Les deux hommes bafouillèrent, leurs joues prenant une teinte rouge pivoine, sans trop savoir s'ils devaient s'incliner ou non. Ils esquissèrent une demie-révérence et manquèrent de tomber, tant la surprise était grande. Il était vrai qu'il était peu habituel à Versailles de voir ce genre d'être. Dans l'embrasure s'encadrait une femme à la fois belle et étrange, exotique certes mais pas au sens habituel. Il y avait autour d'elle un charme indéfinissable, mais surtout, elle intriguait par sa tenue. Haute coiffe de soie verte en forme de pique, robe verte à manches ballons, descendant en pointe jusqu'aux doigts, ouverte sous la poitrine sur une robe noire. Un galon doré ornait les coutures de la robe verte. Les longs cheveux noirs de la jeune femme étaient nattés et attachés par une barrette Russe. Son teint était naturellement pâle, ses lèvres écarlates, ses yeux clairs soulignés d'un trait noir. Les têtes des courtisans se retournèrent à son passage. L'ambassadrice de Russie semblait assurée dans chacun de ses gestes. Elle fut suivie par les yeux de nombreux courtisans jusqu'à ce qu'elle arrive à une table, alors chacun reprit sa discussion, centrée sur cette surprenante étrangère. Mirolaïa se servit un verre de liqueur dans lequel elle trempa ses lèvres, observant la salle. Elle ne vit pas que quelqu'un s'était approché d'elle... | |
| | | Simara Frondeur
Nombre de messages : 6 Localisation : Partout où il le faut Date d'inscription : 29/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Ven 12 Jan - 12:53 | |
| Le papillonement des courtisans n'avait point dérangé l'observation de Simara. Les bals n'étaient point faits pour lui; lorsque les uns dansaient, les autres s'amusaient, et lui affutait son regard sur les visages des courtisans. Un seul coup d'oeil lui suffisait pour découvrir un mystère caché au fond de l'esprit de ces personnes. Ils étaient si transparents, si plats; aucune émotion personnelle. Tout n'était que facade, et chaque facade était emprunté à une autre; ainsi, toutes se ressemblaient et se rejoignaient étroitement.
La Montespan, par exemple. femme entrée à la Cour comme fille d'honneur, et la voilà à présent la facade-type que chacun tentait d'égaler: ses airs, sa voix, ses coiffures et ses toilettes. Chacune désiraient également conquérir le coeur du Roy.
Alors qu'il continuais d'observer cette femme, il vit son regard s'illuminer, et entendit un bruit reconnaissable entre tous: les pas du Roy qui venait d'entrer.
Le silence qui se fit un instant fut rompu par la musique de Luklly qui reprenait de plus belle. le Jeu de la Séduction, comme l'appelait Simara. Le Roy séduisait ses courtisans, ses courtisans vénéraient le Roy...et ne désiraient que sa mort derrière lui.
Mais quelques instants plus tard, un second bruit attira l'attention de cet oeil d'aigle. Une robe verte et noire; des cheveux de jais; une coiffe inconnue sur Paris; ce teint pâle et ces lèvres rouge passion. Une étrangère. Une étrangère lointaine. Une rapide réflexion dans l'esprit de Simara lui indiqua l'identité de cette femme: la nouvelle ambassadrice russe. Que voulait-elle en France? Qu'attendait-elle du Roy? Nul ne le savait, pas même le Roy, en jurerait Simara, mais une chose était sûre, une ambassadrice, russe de surcroît, à Versailles n'était pas dénuée d'intentions innocentes.
Simara avisa une porte non loin de lui, donnant sur un lieu plus calme. Traversant la pièce à grands pas, il tira de sa cape sombre un morceau de papier, une plume et un flacon d'encre. Le Russe? il n'en connaissait que quelques termes, aussi, il ferait simple. Après avoir griffoné quelques mots, il attrappa un jeune valet par le bras, et se pencha vers lui;
-Tu remettra ceci à la dame qui vient d'arriver, là-bas, en vert. Ne lui dit pas qui t'as donné ce papier. Compris?
Pour marquer son ordre, il déposa dans la main du garçon un sou, avant de lui rendre le billet, et de quitter les lieux.
Le garçon, convaincu par le sou, se faufila dans la salle, et approcha la belle dame en vert qu'il n'avait encore jamais vu.
-M'dame, on m'a donné ça pour vous. Me d'mandez pas qui c'est, j'en sais rien moi, en plus, il a mêm' pas voulu dire qui c'était, et moi ch'u sûr'que j'le connais pas!!
Il attendait une réponse de la femme tout en l'admirant de ses petits yeux.
"Madame, je souhaiterais vous rencontrer dans un lieu plus calme que celui-ci. Pouvez-vous vous rendre aux Bosquets de l'Encelade, dans les jardins du château?. Je vous y attends." Simara | |
| | | Marie-Thérèse d'Espagne Reine
Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 20/12/2006
| Sujet: Grande soirée à Versaille Sam 13 Jan - 23:24 | |
| La Reine passa les grandes portes. Elle regarda les courtisans aglutinés autour de son époux, les femmes en particulier. Toutes ces couleurs qui tourbillonnaient... Elle, elle était considérée comme fade. Elle s'en fichait. Elle regarda Madame de Montespan. Cette beauté sans pareil la laissa de pantelante. Marie-Thérèse la jalousait. Son corps parfait était si...parfait. Elle avait soif. Elle regarda autour d'elle et aperçue une table non loin de là, avec l'ambassadrice de Russie. Elle s'en approcha et se servit un verre d'eau et but une longue gorgée. Elle ne savait que dire à cette femme étrange qui était arrivée. Autour d'elle semblait flotter une aura d'assurance et de mystère. Elle s'assit sur un tabouret et regarda les danseurs qui valsaient sur Lully. Le Roy l'adorait, elle trouvait qu'il n'y avait pas de rythme. Elle se ridiculisait toujours autant devant les Courtisans qui lui lançait des regards de vautours. Leurs favoris frémissaient autour de leur bouche venimeuse... Elle examina l'assemblée d'un oeil vitreux. Il y avait des connaissances, comme la Di Baletti. Et d'autres Courtisans et Courtisanes qui l'avait ridiculisée en lui montrant quelques tournures de leur langue... Les Frondeurs étaient présent, elle s'en esclaffait. Les tables de jeu étaient nombreuses, et nombreux étaient les personnes qui en avaient pour leur argent.
Dernière édition par le Dim 14 Jan - 0:31, édité 1 fois | |
| | | Mirolaïa Chvarned Svarna Ambassadrice/Admin
Nombre de messages : 96 Date d'inscription : 08/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Dim 14 Jan - 1:26 | |
| La jeune femme regarda la reine avancer vers elle et s'inclina, comme l'exigeait la coutume. Elle garda la pose quelques secondes avant de se relever avec grâce, nullement gênée par sa lourde coiffe. Un sourire de ses lèvres ambrées pour la Reine, et elle prit son verre qu'elle avait posé sur une table pour ne pas le renverser en s'inclinant. Il eut été fâcheux qu'elle souille la robe de sa Majesté la reine de France, si tant est qu'on puisse qualifier ainsi la pauvre espagnole. La petite reine n'avait aucun charme, pas même celui du mystère, et Mirolaïa comprit alors qu'elle était loin d'être la plus laide des femmes de la cour. Son regard se promena sur les courtisanes et elle resta coite devant certains visages hideux. Celle-là là-bas, à la denture chevaline, les cheveux gras et le maquillage datant d'une semaine sur le visage, l'autre, boutonneuse et bègue, celle-ci, boiteuse, cette vieillarde... La Russe observa la reine à la dérobée. Les yeux marrons, morts, reflétaient pourtant une grande gentillesse, les cheveux châtains pouvaient briller, le teint mat avait quelque chose d'exotique qui pouvait lui conférer une certaine beauté. Petite et fine, elle avait un aspect fragile qui aurait pu plaire à certains hommes et qui ne devait pas être du goût du roi. La jeune femme l'avait vu, ce souverain volage, s'eclipser avec une femme. Qu'elle était belle, cette femme...
*Mais aucune d'entre elles n'a la beauté d'Ivana, ta mère défunte, ma chère Mirolaïa. Nulle femme n'égale la splendeur de ton frère. Quant à toi, tu as vu le regard que cette femme a lancé à la belle demoiselle...*
Oui, Mirolaïa Chvarned Svarna avait bien vu le regard de triomphe que la femme en rouge avait adressé à la boiteuse lorsque le roi était allé vers elle. Elle devinait que la première était la maîtresse royale et la seconde l'ancienne. L'actuelle favorite semblait n'admettre aucune rivale. La Russe connaissait la mode des poisons à Versailles, et une trop grande beauté pouvait être une cause de mort. Cependant il en existait bien d'autres... La jeune femme ne fut pas surprise de trouver sur le bord de son verre des traces de poudre blanche. Malencontreusement, elle le fit choir et il se brisa en morceaux. Heureusement, le liquide ne gicla pas sur la robe de la reine, et Mirolaïa n'eut qu'à faire semblant d'être désolée. Elle s'éloigna rapidement. Quelle était la raison de son empoisonnement ? Probablement pas sa beauté, elle savait pertinemment que quoique n'étant pas aussi laide qu'elle l'avait présumé, elle ne dérangeait pas la maîtresse royale. Alors... pourquoi... on la savait ambassadrice Russe. Quelqu'un voulait-il empêcher sa mission ? Un valet attira alors son attention. Un gamin, qui parlait par mots raccourcis et si vite que Mirolaïa eut du mal à saisir ses paroles. Elle lui demanda de répéter avec son joli accent, le petit resta un instant éberlué puis obtempéra, plus lentement et en articulant. La jeune femme acquiesça et prit le parchemin avant de tendre une pièce à l'enfant.
- Merci à toi. Dis à la personne qui t'a donné ça que...
Elle ouvrit le parchemin et le lut alors. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant un alphabet cyrillique, bien tracé et correct ! Elle n'eut aucune peine à déchiffrer le billet. On lui donnait rendez-vous dans le... bosquet de l'Encelade. Ses grands yeux se plissèrent légèrement, elle ignorait où cela se trouvait. Il y avait en bas de la feuille une signature, qu'elle déchiffra en un murmure...
- Simara, chuchota-t-elle en roulant les "r". Dis-moi, reprit-elle en s'adressant au valet qui se redressa, comme au garde-à-vous, sais-tu où se trouve... (elle baissa la voix) le Bosquet de l'Encelade ?
Le petit le lui indiqua, trop heureux d'informer cette jolie dame si bien habillée. Avec un sourire, Mirolaïa lui tendit une nouvelle pièce. Elle attendit qu'il s'éloigne, roula le parchemin et se rendit au rendez-vous...
[suite à l'Encelade] | |
| | | Marie-Anne de Conti Princesse
Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Dim 14 Jan - 21:51 | |
| [Me revoilà... Toutes mes excuses pour mon silence.]
Marie-Anne de Conti vit sans appréhension les deux portes s’ouvrir de nouveau pour elle sur le salon de Vénus. Elle avait égaré la plupart des demoiselles de suite. Certaines jouaient encore dans un des salons des Appartements où elles perdaient bien plus qu’elles ne gagnaient. Une fille de marquis avait trop bu et avait du être ramenée d’urgence dans sa chambre. La princesse savait qu’elle ne la reverrait pas de sitôt. Le Roy considérait que sa fille se devait d’être entourée de la plus pure noblesse et pas de truands et de débauchés. Les autres contaient fleurette à quelques courtisans peu regardants sur la condition de leurs amantes. Les dernières échangeaient des idées philosophiques avec des grands esprits. La fille du roi s’était lassée du débat sur les jésuites. Elle avait décidé de retourner au salon de Vénus pour danser. Seule un chaperon, madame de Vaubart, la suivait. La petite jeta un coup d’œil ennuyé sur les courtisans et constata immédiatement la présence de la reine. Elle croisa l’ambassadrice russe qui l’ignora superbement.
- Madame, essayez de vous faire discrète. J’ai horreur de savoir que vous me surveillez, déclara Conti à la Vaubart qui hocha la tête, habituée aux caprices les plus fous de sa protégée.
Le chaperon se faufila dans un coin, après avoir pris un verre d’alcool. Mademoiselle de Blois s’approcha d’un groupe de connaissances. Elle épiait en secret Marie-Thérèse. Elle respectait la reine bien qu’elle ne comprenait pas qu’une cousine de Louis pouvait être aussi peu majestueuse. Elle était l’une des seules de la grande noblesse à se rendre au lever de Sa Majesté. Madame préférait folâtrer avec ses amants par exemple. La princesse savait que sa naissance et que celles de ses frères avaient été une source de désespoir pour la pauvre épouse. Montespan n’avait-elle pas des enfants du Roy ? A vrai dire, la princesse l’ignorait et préférait ne pas le savoir car elle savait d’avance que des filles de la marquise pouvaient lui mener la vie dure si elles étaient telles leur mère. Où se trouvait d’ailleurs le souverain ? Il ne pourrait guère lui reprocher sa perte d’argent aux jeux de carte cette soirée. Blois avait d’abord tout perdu puis tout regagné. Sa chance avait impressionnée le comte de Briepert. Il lui avait fait la cour ouvertement. Mais Marie-Anne l’avait ignoré. Pouvait-elle tromper son fiancé avant même de l’avoir rencontré ?
- Mademoiselle, j’ai croisé votre frère de Vermandois hier. Quel enfant adorable ! s’exclama une duchesse d’un âge encore raisonnable.
Conti sourit en réponse.
- Mon frère est effectivement un garçon fort charmant, répondit-elle poliment.
Marie-Anne distingua Evangeline di Baletti et quelques connaissances. Elle leur adressa un charmant sourire et s’approcha de Sa Majesté afin de la saluer. Elle s’inclina respectueusement. | |
| | | Marie-Thérèse d'Espagne Reine
Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 20/12/2006
| Sujet: Petite fête.. Dim 21 Jan - 22:23 | |
| La pauvre Reine ne savait plus où se mettre. La belle ambassadrice Russe était partie et avait parlée avec un jeune valet, qui lui avait remit un petit bout de papier chiffonné. Elle s'en était intriguée quelques secondes, puis avait laissé ce qui ne la regardait pas, là où cela devait être. Ce devait être encore une histoire de coucherie ou de complot, comme d'habitude. Elle but encore une gorgée d'eau, puis posa son verre sur le bort de la table. La nappe brodée spécialement pour l'occasion était d'une finition exemlpaire. De couleur ocre, elle se mariait divinement avec les rideaux de couleurs rouge. Elle jeta un regard mélancolique par la fenêtre et contempla les magnifiques jardins de Versailles.
*Je prie Dieu de bien vouloir avoir la bonté de me laisser avoir l'occasion d'affleurer de cette pièce surchargée de couleurs, de parfums et de gens odieux, égoïstes et viles.*
La douceur de la lune qui caressait les arbres, les allées, les fleurs et les bassins la faisait un peu oublier le contexte d'où elle se trouvait. Elle mourait d'ennui et de solitude. Elle reposa son oeil sur les parois transparentes, et fixa le bassin d'Appolon. C'était son favori. Elle le trouvait très beau. Rien ne vint préoccuper cette attention presque inquiétante sur les jardins, quand un homme vint lui tapoter l'avant-bras, toujours posé sur la table.
- Hum, exusez mon insolence Ma Reine, pour vous importuner ainsi, mais... Voulez-vous bien m'accorder cette danse?
La Reine se détourna et fut à demi surprise que l'on s'interresse enfin à elle. Cet imprudent ne s'était même pas plié à la coutume, il n'avait pas courbé l'échine devant la Reine. Plusieurs regards se tournèrent à la vue de cette affreuse erreur. Mais Marie-Thérèse n'y prêta pas attention. Elle trouvait osé ce geste, en sachant que la coutume était très importante à Versailles. Elle trouvait aussi que ce jeune homme avait beaucoup de courage, ou peut-être était-il inconscient... Elle se leva et donna sa main.
- Jeune homme... Quelqu'un ne vous à t'il pas déjà dit qu'il fallait courber l'échine devant une Reine? mais ne vous en faîtes pas... Je ne vous en veut point, ne le faîtes pas. J'accepte cette danse avec joie Messire. | |
| | | Phoebé de Caumont LaForce Courtisane-Duchesse
Nombre de messages : 17 Date d'inscription : 19/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Jeu 8 Fév - 15:48 | |
| (bon, puisque Marie-Anne est absente, j'arrive)
Je n'étais pas arrivée dans les premiers par un désir de paraître. En effet, un courtisan toujours à l'heure se faisait remarquer par le roi pour sa grande obéissance, un courtisan en retard se faisait remarquer par les autres pour sa nonchalance et de fait, paraissait peut-être mieux en cour qu'eux. Je l'étais bien sûr, en tant qu'amie de Madame de Montespan. S'il m'arrivait quelque ennui, elle me protégerait. Elle avait besoin de mes services et je ne le savais que trop, ce n'était pas par pure affection pour moi. Mes boucles pâles étaient relevées en une coiffure complexe et pourtant d'un apparent naturel, des grains de cornaline les parsemaient. Ma robe était d'un faste ravissant, de la couleur de cette gemme qui ornait ma chevelure. Décolletée et dénudant mes épaules, elle laissait voir une poitrine avenante. Des joyaux en ornaient le bustier, les mêmes cornalines qu'on voyait dans mes cheveux. La jupe était quant à elle brodée de fils d'or et s'irisait singulièrement à chacun de mes pas. A mes oreilles pendaient d'autres cornalines encore, mon cou était entouré d'un ruban de velours noir auquel pendait l'une de ces gemmes. Je souriais. Lully se faisait entendre dans le salon, je ne tardai pas à être invitée à danser. Quelle ne fut point ma surprise lorsque je vis Marie-Thérèse danser ! La pauvre femme était d'une telle laideur et d'une telle sottise que je trouvais bien incongru que quiconque l'invitât. Peut-être afin de se faire remarquer par Sa Majesté, cependant quand l'on savait que celui-ci refusait qu'une femme se mêlât de politique, c'était fort sot. Je riais des intrigues des courtisans afin de gagner du rang. L'on ne savait donc point se contenter de ce que l'on possédait... sottise, sottise ! Il y avait tant d'autres choses à faire de l'existence terrienne. Je saluai mon cavalier à la fin de la danse et m'en fut aux tables croulant de mets. Je pris un verre de chocolat, cette denrée étrange apportée par la Reine. J'appréciais le goût amer qu'avait la boisson. L'on me traitait d'originale, je répondais qu'il fallait savoir apprécier le goût des bonnes chères. Je pris une pâte d'amande et la portait à mes lèvres rouges. La soirée était splendide... | |
| | | Fanchon Léponges Servante de Mirolaïa Chvarned Svarna
Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 14/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Sam 10 Fév - 19:59 | |
| [L'Opéra] Fanchon fit à son tour son entrée dans les lieux, regardant de tous les personnages tour à tour autour d'elle. Toute la cour pu presque s'y trouvait, mangeant, buvant, et festoyant chacun à sa manière. La Reine dansait, c'était fort rare et elle en semblait heureuse. Le reste de la cours, comme à son habitude, raillait et admirait le singulier couple que formaient les danseurs sur la piste. La bonne avait bien là à faire avec une scène tout à fait banale à la Cour de Versailles. Afin de ne pas trop déranger, Fanchon fit juste le tour de la pièce, faisant mine d'essuyer d'ici ou là un chandelier, un meuble, la cheminée, ou encore un tableau. Qu'ils étaient beaux, tous ces nobles et autant les uns que les autres ! Leurs velours et leurs voiles multicolores se mélangaient à la perfection aux dorures de la pièce et leur grandeur ainsi que leur parler noble rajoutait à la grâce et à la belle fantaisie qu'offrait Versailles à la France entière. Qu'elle n'aurait pas aimé en faire partie, la jeune Lesponges ! Rien que de penser à toutes les mauvaises choses qui se passaient entre les nobles lui donnait des nausées, et elle avait d'ailleurs hâte de retrouver la dame de Montespan pour lui donner son rapport et ainsi ne plus rien avoir à faire avec elle. C'était et de loin le personnage qui lui faisait le plus peur, et elle aurait de loin préféré mourir plutôt que d'avoir à la servir. Mirolaïa était une maîtresse exemplaire. Elle ne pensait pas avoir à s'en plaindre. - Veux-tu aller me quérir l'eau du bassin d'Apollon ? On parle qu'elle a des vertus fort bonnes, et j'aimerais en avoir un flacon dans mes appartements !La Vallière avait demandé sur un ton mielleux cette requête à Fanchon. Cette dernière n'avait pas le temps, et répondit: - Ah, Modome ! Fa ché alla sola da chercher l'eau alla fontène ! Ma, si pas vous, eau pas porter le bon heur !La Bonne s'en voulut de devoir laisser une femme boitillante se lever et aller chercher seule l'eau, mais la marche ne pouvait avoir que des vertus bienfaisantes sur les jambes malades. Le trop de sédentarité était néfaste, et de cette pensée mourut la soudaine culpabilité de Lesponges. Maintenant, la bonne avait en tête la liste des personnages présents. Elle se rendit aux appartements de la Favorite. [Appartements de madame de Montespan] | |
| | | Marie-Anne de Conti Princesse
Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Mar 20 Fév - 18:15 | |
| [Désolée, désolée, pas de temps et pas d'inspi...]
Marie-Thérèse lâcha à peine un coup d’œil sur la jeune fille. Un homme venait de l’inviter ! A danser ! Marie-Anne se redressa et jeta un clin d’œil à un jeune courtisan, qui rougit immédiatement, tout en riant intérieurement. Comment allait se débrouiller la pauvre ingénue ? La reine était bien plus âgée que la princesse, et elle était pourtant si naïve : ne se doutait-elle pas que l’on profitait d’elle ? Après tout le crédule était surtout celui qui dansait avec elle : s’il espérait ainsi se faire voir du Roy, il n’y réussira pas. Ce dernier devrait être en train de batifoler avec Montespan et se fichait de ce que faisait son épouse. Déplorable, certes, mais la triste vérité. En réalité, mademoiselle de Conti avait de l’affection pour la pauvre reine. Si elle s’amusait, tant mieux pour elle après tout. L’âme damnée de la marquise de Montespan entra peu de temps après, se comportant comme si elle était maîtresse des lieux. Si Marie-Anne était Athénaïs, elle savait qu’elle aurait trop peur que la langue de vipère de cette Caumont Laforce finisse par la piquer. Mais la favorite avait choisi cette dame, et toute la Cour devait la supporter par craindre de finir par être disgracié par le Roy. Dans les milieux que la princesse fréquentait où toutes les femmes étaient jalouses de Montespan, Phoebé était détestée comme la peste. On l’appelait « la dinde » ou « Cerbère », en allusion au chien des Enfers. On disait en chuchotant qu’elle avait signé un pacte avec le diable, et c’était pourquoi elle était si belle. Mademoiselle de Blois n’accordait aucun crédit à ces ragots, mais elle devait reconnaître que la favorite en titre pouvait avoir du souci à se faire : Phoebé était divine, comme un ange, ou comme un démon. Elle ignora la fille du Roy et alla se servir en boisson ou en nourriture. Marie-Anne se reprit en se rendant compte qu’elle la fixait depuis un certain moment, les yeux dans le vague. Une danse entraînante reprenait et le jeune courtisan à qui elle avait adressé une œillade l’invita à se rendre sur la piste. La vie continuait son cours à Versailles... | |
| | | Phoebé de Caumont LaForce Courtisane-Duchesse
Nombre de messages : 17 Date d'inscription : 19/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Jeu 22 Fév - 0:32 | |
| [moi aussi je t'aime Marie Anne ] Je regardai avec un sourire satisfait la reine danser. Non, aucune chance que le roi vînt jamais à trouver sa femme séduisante, le règne de Madame de Montespan était pour l'heure assuré. Cela faisait évidemment mon affaire... j'avais conscience de vivre aux crochets de la marquise, bien sûr, cependant je m'en contentai. Un jour, je trouverais le moyen de me débarrasser d'elle. Pour le moment, il fallait faire avec... La marquise n'était de plus pas prête de se défaire de ma présence et, par conséquent, de me disgrâcier. J'étais la seule femme à sa hauteur ne briguant pas le roi, car malgré ma beauté et mon esprit qui auraient pu attirer sur moi l'attention du monarque, je ne désirais absolument pas qu'il m'aimât. Dès lors qu'un homme paraissait me montrer un peu trop d'attention sans que cela me plût, j'arborai la tenue de deuil. Bien sûr j'avais déjà eu de nombreux amants, mes jeux luxurieux faisaient courir de nombreuses rumeurs à mon sujet. L'on médisait sur mon compte et beaucoup me prenaient pour ce que je n'étais pas, une putain de cour. J'ai l'expression féroce, je le sais, dans ce monde rien n'est doux. Il fallait s'y habituer, seuls les forts survivaient, Antoine, feu mon époux, l'avait appris à ses dépends. Seigneur, moi qui l'avais cru si fort... il ne l'était au fond pas plus que le commun des mortels. Je remarquai alors Mlle de Conti, fille du roi et de cette pauvre La Vallière. Cette dernière venait d'ailleurs de demander de l'eau du bassin d'Apollon à une soubrette. Si j'avais su alors que ladite servante allait rendre compte à Mme de Montespan de la présence de certaines personnes au salon de Vénus ! J'étais du moins sûre à son comportement qu'elle veillait sur quelque chose, je vis son regard se promener sur toute la salle. Mes sourcils se froncèrent imperceptiblement. Je n'en tint cependant pas grand cas et m'inclinai devant Mlle de Conti. Je vins vers elle, souriante. Je savais que, comme la plupart des dames de la cour, elle ne m'aimait guère... et c'était d'ailleurs pour cela que j'appréciait moi-même d'être en sa compagnie. La jeune princesse venait d'achever une danse, auparavant, elle était restée les yeux fixés sur moi un certain moment. - Bonsoir, princesse. Décidément, les bals qu'ordonne votre père sont d'une splendeur inouïe. Comment se porte votre mère ?Des banalités, mais comment engager la conversation autrement ? Marie-Anne de Conti et moi-même n'avions rien à nous dire, si ce n'est que j'admirais relativement cette jeune fille déjà si débrouillarde et qu'elle détestait probablement cette vipère que j'étais. Que je paraissais... | |
| | | Marie-Anne de Conti Princesse
Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Dim 4 Mar - 1:52 | |
| [C’est réciproque, voyons ^^]
Marie-Anne allait tourner les talons pour retourner dans ses appartements, suivie par Madame de Vaubart. Mais elle s’arrêta brusquement, en se rendant compte que la duchesse de Caumont Laforce s’inclina devant elle. La princesse la salua d’un signe de tête en se demandant intérieurement ce que cette dernière lui voulait. Elle sentit que derrière elle, le chaperon s’écarta des deux femmes. Phoebé était tout sourire comme si elle venait de faire une bonne plaisanterie. Elle parla à la jeune fille de sa mère. Marie-Anne se sentit devenir le centre de l’attention générale. Chacun savait que la petite, fille de la Vallière, et la duchesse, proche de Montespan, ne se supportaient guère. Mais la bienséance l’emportait. Elles étaient certainement les deux personnes les plus importantes de la salle, mis à part la pauvre reine, qui n’avait cependant pas de pouvoir. Elles ne pouvaient s’ignorer.
- Bonsoir, répondit poliment mademoiselle de Conti, en rêvant intérieurement de quitter la duchesse, vous êtes vous-même d’une splendeur inouïe ce soir, madame.
Façon mesquine de dire que madame de Caumont LaForce n’était rien d’autre qu’un meuble ? Quelques personnes qui traînaient leurs oreilles par là le crurent. En réalité, Marie-Anne le pensait réellement. Elle ne pouvait ignorer la beauté de cette femme. Avec mélancolie, elle repensa à sa pauvre mère boiteuse. Par l’intermédiaire d’une courtisane, la princesse avait appris que la duchesse venait de demander de l’eau à une domestique. Elle l’avait en effet vue parler à une jeune fille habillée comme une pécore. Celle-ci avait apparemment refusé de la servir. Marie-Anne secoua la tête avec agacement. Plus personne ne respectait cette pauvre madame Louise. Elle imagina un instant sa mère boitiller jusqu’aux bassins, sous les quolibets de la Cour. Le cœur serré, elle vit des larmes couler de ses yeux bleus magnifiques. Rien d’étonnant à ce que cette pauvre femme veuille à tout prix se réfugier au Carmel. Mais Marie-Anne aurait préféré la voir se redresser et combattre farouchement ses ennemis. Pour qu’elle lui donne l’image d’une mère forte et pas d’une mère honteuse.
- Madame de la Vallière va bien, je vous remercie, mentit ingénument mademoiselle de Blois.
Elle envoya un sourire innocent à madame de Caumont LaForce. Faire l’idiote. Façon à ne pas trop s’impliquer dans l’affaire Vallière comme elle disait en riant à Emilie de Choin. Si Louise craquait, comme elle le présumait, elle ne risquait rien, ni disgrâce et moins de moqueries. Et puis elle se vengerait dans l’ombre. D’ailleurs, elle tenterait de se renseigner sur le nom de cette fameuse soubrette... Elle repensa quelques secondes à ce valet qu’elle avait fait assassiner. Puis n’y pensa plus. Comme elle l’avait fait depuis des dizaines de mois. | |
| | | Phoebé de Caumont LaForce Courtisane-Duchesse
Nombre de messages : 17 Date d'inscription : 19/11/2006
| Sujet: Re: Grande soirée à Versailles *Ouvert à tous les nobles de la Mer 14 Mar - 23:28 | |
| [désolééééeee]
Je souris, mesquine, à Mlle de Conti. Je ne sus trop que penser de ses paroles, elle reprenait mes mots envers le bal pour me qualifier moi-même, et j'ignorais si je devais prendre cela comme une flatterie ou comme une insulte déguisée. Je ne croyais cependant pas la demoiselle assez vile et dénuée d'esprit pour me critiquer ainsi. Non, elle était sincère, cela était rare chez les courtisans - et quoiqu'on en crût, c'était une valeur que j'appréciais, bien que ne la possédant pas moi-même. Je la regardais. Elle aussi était jolie, telle un bouton de rose sur le point d'éclore, aux épines acérées et au charme létal. Elle ne serait pas de ces ingénues qui passeraient par tous les lits, non, elle serait une de ces gracieuses Muses dont on vanterait la beauté sans trop oser s'en approcher. Son charisme et sa prestance étaient impressionnants, et je ne pus m'empêcher de me dire que cette demoiselle était bien plus belle qu'Athénaïs et moi ne saurions l'être. Elle, elle n'était pas un meuble... Bien sûr, la favorite avait ce caractère de feu qui enchantait tant le roi et cette intelligence piquante et acide, quant à moi j'avais à mon côté la mondanité et la culture des Précieuses. Cependant, nous arborions là des masques, et si nos intelligences étaient réelles, sans doute cachaient-elles d'autres choses. Je n'étais jamais parvenue à réellement décrypter Athénaïs, je doutais de me connaître moi-même. Mlle de Conti m'assura que sa mère se portait bien. Je savais bien qu'il n'en était rien, la pauvre damoiselle boitait férocement et son mal ne semblait guère s'arranger, et malgré la haine féroce que portait Athénaïs à la Vallière, je ne pouvais m'empêcher de l'avoir en pitié. Beaucoup de courtisans m'accusaient d'avoir un coeur de pierre et nombreux étaient ceux qui le croyaient fermement, il m'était souvent arrivé de le croire, las j'apprenais au fil des jours que je ressentais des sentiments violents. Mon regard se dirigea vers la pauvre la Vallière, à présent assise sur une chaise, le visage tendu de douleur. Elle avait beaucoup de courage, au fond. Un plaisantin vint l'inviter à danser, la jeune femme répondit avec une forme de douceur qu'elle ne le pouvait. Mesquineries de cour. Au fond les nobles, quoiqu'ils en disent, ne valaient pas mieux que les gueux. Au sein de Versailles, on voyait les catins, les gueux, les voleurs et les fourbes comme dans les rues de Paris, avec le coeur en moins.
- Mademoiselle, j'aimerais - et je vous prie de le croire- que votre mère aille aussi bien que vous le dites.
Un étrange élan de sincérité. Il était venu ainsi, sans prévenir, et je m'en voulus aussitôt. Peu importait à présent, ce qui avait été dit ne pouvait être effacé. Cependant je regrettais mes mots, s'ils remontaient jusqu'aux oreilles coléreuses de Mme de Montespan, je savais que je recevrais sous peu une lettre de cachet. Mais qu'importait, au fond ? Je la méritais cent fois et cela, chacun l'ignorait. Un petit page vint me tirer par la manche. Je compris ce qu'il me voulait et pris congé de Marie-Anne, certes un peu rapidement mais le plus gracieusement du monde. Je n'avais absolument pas le temps de me répandre en excuses. Si cette interruption était ce que je croyais... et je l'espérais du plus profond de moi-même... Le valet m'emmena sous une alcôve, à l'abri des regards. Il me tendit une lettre, que je déchiffrai bien vite. Un sourire déforma mon visage, un sourire sincère et machiavélique. La lettre portait un sceau que je connaissais quelque peu, fait de manière quelque peu aléatoire, à l'effigie d'un grelot, comme ceux que l'on trouvait sur les chapeaux des bouffons. Oui... Je quittai le bal discrètement. Qu'on ne me visse pas... | |
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