Versailles, 1667
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Versailles, 1667

Sous le règne du Soleil se trament de drôles de choses...
 
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 La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE

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Marquise de Montespan
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Marquise de Montespan


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MessageSujet: La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE   La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE Icon_minitimeSam 18 Nov - 16:12

[Auberge]


J'étais surprise de ne sentir aucune humeur ni mécontentement à mon retour au palais. La mauvaise surprise de Caleb ne m'avait pas piquée au point d'en vouloir à tout le palais, car je savais au fond que ce crétin m'avait avant tout donné l'elixir de vengeance... Ce qui allait une bonne fois pour toute éliminer la Fontanges de ma vue et la rayer définitivement du palais.
Sans surprise, je vis la Galerie des Glaces vidée des bruits de fonds incessants et autres flatteries habituelles. Bien sûr, c'était l'heure de suivre le Roi dans le Trianon, mais je me sentais bien au-dessus de ces choses-là pour suivre le Roy qui s'y rendait avec toute la cour. D'ailleurs, ce bâtiment avait-il été bâti en mon honneur ? Non, alors je n'avais aucune raison de m'y rendre. Vide ? La grande galerie ? Bien tant mieux, comme ça, personne ne murmurerait sur ma tenue noire et ce sourire en coin que je sentais avoir. Je ne pouvais le contrôler, c'était plus fort que moi. Quand j'allais faire quelque chose de mal qui allait nuire aux autres, j'étais emplie d'une joie sans égal.
Avec plaisir, je vis la tête blonde d'une duchesse qui ne m'étais pas inconnue. C'était une de mes rares intimes, une femme pas assez sotte pour suivre tous les pas de la cour en jacassant mais bien trop pour se laisser surprendre par ma personne lorsquelle tente de jeter des oeillades au Soleil notre Roy. Elle m'attendait. Elle savait que je devais venir, et la mort du pauvre ange l'occupait autant que moi, j'en étais certaine. C'était d'ailleurs honteux de laisser entrer dans Versailles une femme aussi dénué d'esprit, et je trouvais que la Princesse de Conti, pourtant jeune encore, la dépassait et de loin autant en grâces qu'en imagination. Tout dans cette petite m'enchantait à part le fait, naturellement, qu'elle soit sortie de cette La Vallière, pauvre boiteuse qu'elle était devenue d'ailleurs !
Du coin de l'oeil, je rendis un regard furtif à un Suisse avant de continuer mon chemin à travers l'allée de la galerie. Phoebe était au fond, et semblait en grande observation de quelque chose que je ne pouvais apercevoir. Par respect, à disance mais pas trop tout de même pour pouvoir l'observer et deviner quand elle serait sortie de ses songes, je m'étais arrêtée et j'avais sorti de la poche de mon lourd manteau que je n'avais pas quitté encore une grosse pomme rouge que je croquais aussitôt. Cette manie que j'avais d'en manger à chaque fois que j'en avais l'occasion m'avait valu un surnom de la part du Cardinal de Bouillon. En effet, j'étais souvent nommée "l'Eve Impunie" et Lebrun parlait avec amusement d'en faire une toile pour orner le salon de Diane. J'en aurais été ravie, car il se trouvait dans cette pièce un tableau particulièrement moche de la reine entourée d'angelots grassouillets qui l'ornaient de fleurs. Oh, non, je ne critique pas le pinceau de ce cher Lebrun, loin de là, mais il fallait dire que même arrangée, l'espagnole n'avait rien de royal, et ses yeux vitreux d'être vivant qui ingurgite trop d'épices faisait peur aux enfants qui traversaient les lieux. Malheureusement, la toile n'allait pas faire place à une oeuvre à mon honneur, mais en l'honneur d'une bataille récente gagnée. Le salon de la Guerre était saturé, et le Soleil aime à se rappeler de sa prestance dans n'importe quel lieu du palais.

-Madame désire quelque chose ?

J'avais levé la main en signe de refus et le Suisse s'était éloigné en s'inclinant. Ennuyée, je cachais avec peine un baillement discret et me décidai enfin à m'approcher de la comtesse.

-Je pense vos songes forts importants, Madame, mais je pense que mes nouvelles le sont davantage.
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Phoebé de Caumont LaForce
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MessageSujet: Re: La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE   La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE Icon_minitimeDim 26 Nov - 17:15

J'étais abîmée dans des rêveries fort douces. Mes yeux d'argent se fixaient devant moi, sur un mur n'ayant de particulier que le miroir qui y étincelait, renvoyant la lumière du soleil couchant. Dieu, qu'il était beau, ce palais... ce serait tellement mieux sans ces parasites qui l'occupaient quotidiennement. Oui, Versailles débarrassé de la reine, de la Fontanges, de la Vallière, de ces étrangers, de la Montespan... je n'osais pas y penser. Si cette dernière savait à quel point je la détestais, derrière mes sourires mielleux !

J'entr'aperçut soudain dans le miroir une silhouette. Une silhouette gracieuse aux cheveux sombres, vêtue de ténèbres. Un sourire sarcastique parait son visage d'une note diabolique et sensuelle. Une grimace naquit sur ma propre face, se transformant vite en expression réjouie. La comédie, je la jouais fort bien, et c'était heureux, car dans ce monde hypocrite dans lequel nous évoluions, ceux qui ne savaient rien dissimuler mouraient vite. Comme cette sotte de Fontanges, par exemple.

La Montespan m'avait interpellée. Elle me parlait de nouvelles ? Et les miennes, alors... je revenais du Trianon. J'avais épié la promenade du roi, m'éclipsant alors qu'il s'arrêtait face à une femelle fort étrange. J'ignorais qui elle était, toutefois elle n'avait nul charme et nulle beauté. Simplement un grand mystère qui l'entourait. Il y avait aussi cette étrangère assise sur le rebord d'une fontaine... elle, elle avait une grande beauté. Elle était une rivale potentielle pour Athénaïs.

- Très chère, murmurai-je en guise de réponse, mes nouvelles sont aussi intéressantes que les vôtres, je le pense.

Je m'avançai dans la lumière. La robe pourpre dont j'étais parée prit les reflets du couchant, les soieries qui la composaient étincelant à chaque pli. Le plastron de mon corsage fort décolleté était de dentelle noire, mes manches étaient serrées et m'arrivaient au coude à partir duquel un flot de dentelles ténébreuses tombait, jusqu'à la naissance de les doigts blancs. Ma jupe s'ouvrait en manteau sur un jupon, noir lui aussi. Des perles bordeaux étincelaient dans ma coiffure.

- J'ai hâte cependant d'apprendre ce que vous m'apprenez...

Un sourire étincelant agrémenta ces paroles. Oui, j'avais vraiment envie de savoir ce qu'elle avait à me dire... des nouvelles de Paris où je savais qu'elle s'était rendue, fort bien, je ne demandais pas mieux ! Quelle belle ville que celle où les gueux côtoyaient les nobles, les empoisonneurs et les gitans... ah, les gitans ! Les gitans ! les truands et eux se livraient une guerre sans merci et cela était si... charmant ! De partout, on tremblait, c'était à qui saurait échapper aux deux camps. J'aimais fortement ces rivalités...

Toutefois, il y avait fort à parier qu'Athénaïs n'était pas allée s'avilir parmi les truands. C'était triste, toutefois avait-elle certainement d'autres choses captivantes à m'apprendre. C'était toujours un plaisir que de l'écouter parler, elle savait tout ou presque...
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Marquise de Montespan
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MessageSujet: Re: La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE   La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE Icon_minitimeMar 28 Nov - 0:21

D'un oeil noir, je fis s'éloigner tous les Suisses à distance respectable. Beaucoup d'entre eux avaient encore des filles qui me semblaient vierges, et les perdre serait pour eux une douleur insurmontable. Je commençais à comprendre de mieux en mieux pourquoi les bâtards se multipliaient au sortir des vagins de ces jeunes filles qui avaient pour parent le personnel de Versailles. J'étais ignoble, mais je savais que je finirai toujours par trouver la dernière pureté qu'un aura eu l'audace de vouloir me cacher. Si un mot de la conversation avait le malheur d'entrer dans une de leurs oreilles et de sortir malencontreusement de la galerie, ce seraient leur membre qui serait tranché sans regret.

-Il me semble que vous connaissez bien la légende de "Biancha Neve". Nous avons eu droit l'une comme l'autre à ce conte désespérant de cette pauvre femme écervelée qui se retrouve chez sept hommes... J'ai pensé à un poison du même type que celui de la belle-mère, seulement le mien n'a aucun antidote. Un parfum sucré, une belle couleur rouge, un effet immédiat... Le crime parfait, Phoebe ! Elle périra, notre Fontanges la sotte, comme est morte "Biancha Neve" ! La ressemblance psychologique entre ces deux femmes est tellement frappante que j'en ai trouvé la fin fort plaisante !

Ma voix était à peine audible, et j'avais fait fort attention à ne pas approcher trop de stableaux. ces derniers étaient traîtres, bien plus que les courtisans eux-même car on ne savait jamais qui pouvait se trouver derrière.
Machinalement, je touchait du bout des doigts la fiole qui se trouvait dans mon riche corsage caché par le col de mon imposant manteau noir. Elle était froide, mais le liquide qui s'y balançait à l'intérieur semblait me parler doucement, ma flatter, m'aimer... Etais-ce la tentation ? Il fallait que je transmette le poison au plus vite, il semblait vouloir m'attirer à lui. Encore un coup de ce maudit Caleb ? Vivement que La Voisin fasse son retour...

-Ne faites jamais confiance à ce Caleb, un homme des bas fonds qui serait capable de te tuer quiconque pour quelques piécettes. La Voisin donne des produits hautement plus virulents et nous pouvons, nous femmes de la cour de Versailles, lui donner notre entière confiance. Ce Caleb m'a fait égorger un homme tantôt devant une auberge emplie. Je pense que l'histoire serait trop longue à conter et trop éprouvante à raconter de toute façon...

J'avais fait une moue de dépit et d'agacement avant d'ôter mes gants et de les jeter au premier Suisse qui avait eu l'audace d'approcher, lui donnant aussi au passage mon manteau. Un autra avait avancé un fauteuil à mon égard, devinant sans peine mes intentions de m'asseoir. C'est alors que je pus reprendre mon sourire satisfait et arranger mon imposante robe sombre et pourtant plus étincellante que n'importe laquelle de celles du cortège de Louis. Les perles de nacre qui ornaient toutes les dentelles et le contours de mon décolleté faisait ressortir davantage cette encôlure dont j'étais si fière, et nul ne pouvait se vanter d'avoir des robes si merveilleusement taillée de sorte que la poitrine ressorte aussi jolie... Il fallait dire enfin que nulle ne pouvait se vanter d'avoir plus beaux seins et plus belle croupe !

-Allons donc, dites-moi vos nouvelles, j'ai hâte !
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Phoebé de Caumont LaForce
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MessageSujet: Re: La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE   La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE Icon_minitimeMer 29 Nov - 14:45

J'aimais la solitude et le pouvoir que provoquait la présence de Madame de Montespan. D'un seul regard, elle savait imposer son pouvoir à qui le voulait. Bien sûr, elle croyait fermement que j'étais béate d'admiration devant elle et que ma stupidité était affolante... ce n'était pas le cas. Une fois de plus, je jouais avec elle... elle l'apprendrait peut-être un jour. Pour l'instant, je me devais de rester sobre et discrète, et surtout très admirative devant elle. Prenons donc ce courage qui vous a trop fait défauts, madame de Lauzun.

J'adressai donc un sourire à la marquise, écoutant avec passion son récit. Une analogie avec Biancha Neve ? Je n'y aurais point pensé. C'était ingénieux, bien sûr, et terriblement insidieux, à l'image de Madame de Montespan. Un poison sans antidote qui mettrai fin aux jours de la Fontanges signifierait la consécration de la marquise, et donc la mienne, par procuration. Elle ne m'oublierait pas dans son triomphe, moi, sa si fidèle aide. Amie ? C'eut été trop dire, non, ce n'était pas de l'amitié qui nous unissait. Un lien de dominant à dominé, peut-être.

Toutefois son plan avait une faille. Imaginons qu'un sot pense qu'en embrassant la Fontanges, il la ressuciterait... ainsi il absorberait le poison restant sur les lèvres de la jeune femme et mourrait. En soi, ce n'était pas grave dans l'esprit de la marquise, et pas plus dans le mien. Mais continuons nos spéculations : si ce sot était le roi lui-même qui succomberait à son tour ? Ainsi, la Montespan se retrouverait bafouée et traînée au sol. La différence était que je resplendirai toujours. Et il en était de même si elle se faisait prendre, puisque j'aurais "essayé de la raisonner avec toute ma ferveur". Dieu, que j'étais diabolique...

- Madame, que vous êtes diabolique... Un poison sucré dont elle ne se méfiera et qui ne laissera nulle trace, sinon celle de la mort. Grandiose...

Mais déjà, elle me narrait des histoires au sujet de ce Caleb. Je ne pus m'empêcher de sourire. Elle se méfiait des bas-fonds, que c'était curieux ! Pourtant, elle y passait un temps certain. Elle était aussi boueuse que l'un de ces paysans aigris qui travaillaient dans les champs du soir au matin ; la différence était que la fange avait atteint son âme et non sa vêture, ce qui était bien pire. Pouvais-je dire mieux, certes non, toutefois je me complaisais à me prétendre que si. Je vis qu'elle effleurait le flacon du doigt d'un geste machinal... ainsi, c'était cela, l'arrêt de mort de l'ange sot.

Je riais bien... si elle échouait, elle serait probablement tentée d'ingurgiter ce poison d'elle-même. Ah, je la regarderais volontiers agoniser ! La vipère que j'étais. Elle ne comptait pas à mes yeux, même si sans elle, jamais je n'aurais rencontré mon défunt époux. Les rues de Paris... pourquoi les affectionnait-elle tant ? Je ne pouvais comprendre. Depuis ce jour funeste, ce jour maudit où un maraud enfonça son poignard acéré dans le dos de mon mari Antoine, je haïssais cette ville. Qui ne pouvait donc comprendre les motivations d'une femme trahie par la mort et l'amour ? Les mots sont si proches, à la réflexion...

La Montespan s'était assise et arrangeait sa robe somptueuse. Je m'empêchais d'esquisser une moue dédaigneuse. Ces superbes épaules et cette poitrine très en avant, la garce les montrait sans vergogne. Cela lui jouerait des tours. Elle était jalouse de la Fontanges ? D'autres étaient jalouses d'elle. Moi, non. Mon unique amour était Antoine et je ne visais nullement le roi. Les seuls amants que je prenais étaient ceux qui m'évoquait ce mari si beau... ah, que d'amour j'avais encore pour lui. S'il revenait, je me donnerais à lui comme la première fois. Moi, je ne provoquais nulle jalousie. J'étais la seule à trouver Antoine et ceux qui lui ressemblaient beaux.

- Je tiendrais compte de vos conseils concernant Caleb, murmurai-je, me promettant toutefois d'aller vérifier à la première occasion les dires de la Montespan.

Elle me demanda de lui narrer mes nouvelles. J'étouffais un rire sarcastique et m'approchai des fenêtres, le miroir derrière moi réfléchissant mon image d'ange blond et parfait. Je remis en place une anglaise blonde avant de laisser mon regard courir sur les jardins. Le roi conversait à présent avec l'autre damoiselle, bien belle... ah, la promenade se remettait en route. Et la femme en gris s'en allait en courant. Elle se précipitait pour pleurer sur le bord d'une fontaine où était assise la petite Conti... Seigneur, quel affront au roi ! Sans doute lui avait-il proposé de suivre la promenade... J'en riais !

- Ma dame, mes nouvelles sont deux femmes, deux étrangères. L'une est très belle, très noble et sait se tenir à la cour, je me méfierais d'elle volontiers. Elle me paraît plus insidieuse que la plus terrible vipère. Bien sûr, nous excellons en cet art, mais je crains fort qu'elle ne soit autant sinon plus douée que nous. La seconde, ne vous souciez pas d'elle. Elle ne sera en aucun cas une rivale pour elle. Elle est laide et refuse de suivre la promenade du roi... Elle parle avec Mademoiselle de Conti...


Je parlais bas, moi aussi. J'attendis la réaction de Françoise de Mortemart...
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Marquise de Montespan
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MessageSujet: Re: La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE   La lumière après l'Ombre SUJET RESERVE Icon_minitimeJeu 30 Nov - 22:05

Aux dires de ma "très chère" Caumont, je ris en rejetant ma gorge en arrière et en ouvrant mon éventail devant mon visage. C'était le jour des entrées des ambassadeurs, et j'avais vu déjà les portraits de certains d'entre eux. Les Rois aimaient envoyer des femmes. En effet, elles seraient sûrement plus faciles pour attirer les vues du Soleil, mais je ne me souvenais pas d'une femme moche comme se plaisait à me décrire Phoebe. Cependant, je serais ravie de pouvoir écrire sur elle quelques lignes qui amuseraient, j'en était sûre, les courtisans de notre prestigieux Versailles.

-J'ai bien hâte de la connaître, en effet ! De plus, je viens de recevoir un nouveau perroquet, un animal bien somptueux venu tout droit des îles. Nous pourrions lui apprendre de nouvelles satyres sur la cour ! C'est un présent de ma mère. Elle se dit souffrante mais je ne vois aucun interêt d'aller la visiter.

J'avais réfléchi quelque peu. Une femme très belle ? J'avais un souvenir d'une ambassadrice anglaise. Mais le Roi me disait hier soir encore qu'il n'avait nul envie de la voir arriver et qu'il n'accepterai aucun message de la part du Roi d'Angleterre. Qu'il s'amuse avec elle, ça n'avait aucune importance. Il n'y avait aucun danger. Jamais il ne ferait d'une anglaise sa favorite, aussi parfaite soit-elle ! Celà serait cracher sur le royaume de France dans sa totalité.

-Je suis bien aise d'avoir une nouvelle femme ridicule dans mon entourage. C'est que l'on commençait à s'ennuyer terriblement entre ces murs. Ah, je suis bien aise de vos nouvelles ! Vous me rendez le sourire ! Le Roi ne tardera surement pas à rentrer dans le palais, je vais donc de ce pas changer ma toilette pour la soirée. J'espère vivement vous y rencontrer.

La Montespan... Je me plaisais souvent à m'imaginer parler de ma personne à la troisième personne du singlier. Cet article devant mon nom, souvent utilisé, montrait chaque jour davantage le mépris causé par la jalousie de ces dames, et à chacune de ces méprises, je sentais ma fierté s'élever un peu plus vers l'extase. L'habitude ne me lassait jamais, et je savais pertinement que le jour où l'on m'appelerai simplement "La Marquise de Montespan" serait un signe qu'on me prendrai comme une femme singulière et sans interêt à la cour, aussi noble soit le ton utilisé.
Sans plus de formalité, je m'étais retirée, laissant au passage les sourires des Suisses qui reprirent leur place respective, la tête haute. Bontemps passa auprès de moi et me regarda avec méfiance tout en esquissa une révérence fort polie. Il se doutait bien que lorsque je revêtais mes habits noirs, je préparais quelque chose de pas très catholique. Seulement, pouvait-il se douter ?
Moi, j'étais passée fière, la tête haute. Un simple domestique, quel que soit son statut, restait pour moi une personne indigne de mon regard, et c'est suivie de trois très jeunes filles que je quittais le Palais des Glaces, laissant derrière moi des servantes allumer les quelques milliers de bougies pour la veillée royale.

[Appartements des Nobles]
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