Versailles, 1667
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Versailles, 1667

Sous le règne du Soleil se trament de drôles de choses...
 
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 Promenade...

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Mirolaïa Chvarned Svarna
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Mirolaïa Chvarned Svarna


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MessageSujet: Promenade...   Promenade... Icon_minitimeSam 18 Nov - 1:47

Le ciel était rouge du crépuscule sanglant. Bientôt, les premières étoiles mouchèteraient le ciel d'encre, la lune éclairerait de sa douce nitescence les splendides jardins. Pour l'instant, c'était un or écarlate qui se reflétait dans le cristal des fontaines. Dans cette atmosphère feutrée et délicate, tout paraissait précieux, les feuilles des arbres devenaient soieries, les brins d'herbes étaient des escarboucles montées en barrettes. Ah, que c'était beau, ce coucher de soleil sur le Grand Trianon...

Les fontaines dispensaient un bruit d'eau agréable, qui détendait quiconque l'entendait. Cà et là, quelques courtisanes se murmuraient dans le creux de l'oreille quelques ragots de l'époque, jouant de leurs ombrelles ou de leurs éventails, des messieurs en groupe discutaient philosophie ou art, quelque fois, des couples allaient en devisant gaiement ou bien s'asseyaient sur des bancs pour profiter de la tranquillité du soir. Pendant une minute ou deux, l'on pouvait oublier les soucis de la cour, les intrigues, les poisons qui couraient dans les plats.

On disait la mode venue d'Italie. Cela consistait à disperser un liquide délétère ou une poudre meurtrière sur un sorbet, une boisson, une chemise, des gants. Cette dernière méthode avait, disait-on, été usitée par Catherine de Médicis afin d'assassiner Jeanne d'Albret, "cette odieuse Béarnaise". Aussi était-ce un moyen très apprécié des nobles, il suffisait d'offrir à la victime des gants de senteur imprégnés d'une odeur qui tuerait toute personne la respirant. C'était élégant, discret et ne laissait aucune trace. Cependant, l'usage en était devenu si courant que plus personne n'osait apprécier et accepter ce genre de cadeau.

Et ces belles dames qui jouaient les effarouchées derrière leurs mains, cachant leurs secrets mieux que leurs dessous, ces charmants messieurs aux yeux avides et quémandant la moindre faveur, tels des chiens attendant un sucre, ceux-là ne se gênaient pas pour briguer les places de leurs voisins, amis, parents. Ca se faisait des sourires et, par-derrière, ça cherchait à poignarder quiconque détenait trop de faveurs. On faisait des messes noires pour avoir quelques grâces aux yeux des grands, achetant pour une bouchée de pain leurs enfants aux paysannes trop pauvres pour nourrir une bouche inutile, ou encore au marchand d'enfant qui sillonnait les quartiers gitans, qu'on sacrifiait en invoquant Satan et ses créatures diaboliques.

Versailles avait acquis sa célébrité à son roi, certes, mais aussi à ses intriguants. Qui, dans le monde où l'on se trouvait, pouvait se targuer d'ignorer les manigances des élégants ? Pas même cette étrange fille Russe qui marchait d'un pas tranquille dans les jardins. Elle venait d'arriver à la Cour, seule et faible, du moins en apparence. Les courtisans cherchaient désespérément à l'approcher, elle était la curiosité du moment. Elle n'était pas vraiment belle mais avait un certain charme, cela étonnait beaucoup. Elle ne cherchait ni à paraître ni à plaire, à dire vrai elle se contentait de vivre au château.

Ce soir-là, elle marchait seule le long du Trianon. Sa robe était taillée dans un élégant satin gris perle brodé de rosettes anthracite. Sa gorge était pudiquement cachée par un ruban de dentelle, ses épaules disparaissaient sous les manches bouffantes. La seule coquetterie qu'elle arborait se résumait à deux perles pendant à ses oreilles. Même sa coiffure était simple, elle n'arborait même pas la fontange si à la mode. Mais ainsi, elle était fraîche et jolie et quelques regards se traînaient derrière elle - fort peu, à dire vrai, mais au moins n'entrait-elle pas dans la catégorie des laiderons qui traînaient à Versailles.

Mirolaïa n'avait aucunement conscience des murmures à son passage. Des suppositions quant à son identité se faisaient, on disait qu'elle était une espionne Russe envoyée par le tsar rapporter des informations sur les plans de guerre de Louis XIV, ce qui était particulièrement stupide en soi, car si ç'avait été le cas, une belle créature aurait été envoyée afin de séduire le Soleil. Non, peut-être était-elle une diplomate chargée d'établir une alliance entre la France et la Russie, ou encore... tant de supputations qui la suivaient, où qu'elle aille, dans les pires recoins. Elle ne les entendait pas, ne les voyait pas. Elle comprenait le français, mais très approximativement. La plupart du temps, elle se fiait à l'expression des visages.

Exaspérée par la lourdeur de sa robe, la jeune femme ramena le bouillonné de soie qui en formait la traîne devant elle, espérant vivement que le soir ne tarderait pas et qu'enfin, elle pourrait se débarrasser de ce lourd costume. Alors qu'elle tirait le tissu, essayant de l'autre main d'arranger une anglaise qui s'échappait de sa coiffure, le tout dans une méthode fort comique, un raclement de gorge retentit derrière elle. Elle se retourna pour faire face à l'importun qui avait eu l'indécence de la regarder dans cette situation assez gênante et pâlit imperceptiblement.

Une foule de brocart et de taffetas colorés, des ombrelles, des éventails, des serviteurs, quelques chiens... Vite, elle plongea dans une révérence, nez au niveau des genoux. Elle priait Dieu pour n'avoir commis aucun faux pas dans son inclination : après tout, elle était face au roi de France lui-même, Louis XIV le Grand...
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MessageSujet: Re: Promenade...   Promenade... Icon_minitimeSam 18 Nov - 20:43

Une nouvelle journée s'achevait. Encore des heures passées sous le regard avide des courtisans qui le suivaient à chaque pas, et ce n'était pas fini. Le roi se promenait dans ses jardins, désireux de voir ce Trianon qu'il avait fait construire, cette merveille dont on se souviendrait probablement dans des siècles et des siècles, voire des millénaires. Le souverain était suivi, comme toujours, par une longue procession diaprée, une flopée de volailles... pardon, de courtisans.
Le costume de Louis était du même rouge flamboyant que le soleil au-dessus d'eux. Des rubis chatoyants étincelaient sur son justaucorps, sur sa canne. Une perruque noire lui tombait sur les épaules, il était fort élégant. Sa démarche majestueuse et sa prestance naturelle ne laissaient aucun doute par rapport à son identité, nul ne pouvait imaginer voir quelqu'un d'autre que le roi dans ce costume magnifique.
Non loin derrière lui trottinait la reine, sanglée dans une robe trop voyante. Dieu qu'elle était laide, cette femme ! Certes, elle avait de magnifiques cheveux blonds et de beaux yeux bleus, toutefois le chocolat avait empâté ses traits, et, pour dire le vrai, elle ressemblait ainsi perchée sur ses talons hauts à un petit tonneau monté sur échasses. Louis aimait les grandes femmes, elle ne lui offrait que sa taille réduite. Pauvre reine, murmurait-on sans grande conviction.
A côté du roi, les courtisanes jacassaient gaiement quant à la beauté des jardins. Il ne les écoutait pas, las de leurs braillements désordonnés. Un mal de crâne le lançait aujourd'hui, certes il était robuste, mais il était énervant de ne pouvoir réclamer le silence et la tranquillité, ne serait-ce que durant une minute. Il attendait avec impatience le soir, l'entretien avec Bontemps et Colbert qui mettraient au point avec lui l'état du royaume, puis la visite à Athénaïs...
Il eut un léger sourire en pensant à elle. Il aimait ces épaules au galbe sans pareil, cette poitrine chaude et moelleuse, cette peau douce, ces lèvres charmantes. Madame de Montespan était un délicieux havre dans lequel il prenait plaisir à se perdre, quoique ses regards portassent quelques fois du côté d'Angélique de Fontanges. Certaines femmes captaient son attention quelques temps, mais il revenait invariablement à Athénaïs.
C'est un roi rêveur qui tomba nez-à-nez (ou plutôt nez-à-dos, car l'on ne voyait pas grand-chose d'autre) avec une jeune femme qui lui était inconnue. Quelqu'un derrière lui s'était raclé la gorge, heureusement d'ailleurs, car il aurait eu tôt fait d'écraser cette créature. Il en ressentit une certaine humeur, on ne se mettait pas impunément sur son passage, et qui était donc cette fille ?

- Relevez-vous,
dit-il simplement.

Lorsqu'elle s'exécuta, il la regarda sans aménité. Sa robe sans charme, ses cheveux sans brillance, sa peau sans maquillage, son attitude négligée ne lui plaisaient guère. Etait-elle une bourgeoise qui cherchait à s'intégrer à la cour ? Non, cela ne se pouvait. Elle avait une attitude noble et sa révérence parfaite prouvait qu'elle connaissait parfaitement l'étiquette. Quelque chose en elle laissait croire au roi qu'elle était une étrangère.
Il eut un sourire qui ressemblait plus à un rictus d'agacement et demanda :

- Qui êtes-vous donc ? Il ne nous semble pas vous avoir déjà vue...
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Mirolaïa Chvarned Svarna
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MessageSujet: Re: Promenade...   Promenade... Icon_minitimeVen 24 Nov - 22:53

Le coeur battant à tout rompre, elle se redressa. Ses yeux améthyste étaient baissés, elle n'osait pas regarder le souverain en face. Si Aleksandr avait été là, il aurait su que faire. Ses joues étaient délicieusement rosées sous l'effet de l'anxiété, elle paraissait être une adolescente prise en faute. Elle froissait le tissu de sa robe entre ses doigts, prise d'une crise de timidité maladive. Le satin s'était légèrement soulevé, laissant entr'apercevoir un jupon immaculé et des pointes de chaussures argentées avec un ruban gris.

Elle inclina prestement la tête lorsque le souverain lui demanda son identité. Elle savait qu'il aurait été plus convenable de répondre immédiatement, toutefois, son souffle court ne lui permettait aucune parole autre qu'un sifflement d'asthmatique. Elle retenait avec difficulté les larmes qui menaçaient à l'instant de baigner ses yeux. Il fallait rester digne devant Sa Majesté, elle avait déjà supporté assez d'horreurs pour n'avoir pas à se laisser aller devant un simple roi.

- Je me nomme Mirolaïa Chvarned Svarna, Sire, ambassadrice de mon pays,
répondit-elle finalement, sa voix teintée de cet étrange accent russe roulant délicieusement sur les r et prononçant les v comme des f.

Elle leva légèrement les yeux sur le roi pour apprécier la beauté et le faste qu'il déployait. Oh, il était sobre, mais son élégance dépassait en tout point ce que Mirolaïa avait pu imaginer sur la cour. Elle se laissa aller à promener un regard mélancolique sur le château et les jardins enneigés qui lui rappelaient tant sa chère Russie, qui devait aussi être bien couverte, à l'heure qu'il était. Elle eut un imperceptible soupir.

- Je suis Russe et arrive à peine à la cour. Je cherchais votre Majesté pour... Je m'excuse de ne m'être pas présentée, Sire...

C'était un mensonge, elle avait retardé de son mieux cette confrontation. La vérité était qu'elle avait très peur d'être découverte, que le roi se rende compte qu'elle n'était pas plus ambassadrice que lui boulanger. Bien sûr, le souverain russe désirait une alliance avec la France, et hésitait encore quant au choix de la personne qui allait se rendre dans le pays du Soleil. Il désirait envoyer quelqu'un... c'était chose faite.

De longs négoces avaient été faits entre Mirolaïa et Aleksandr. L'un et l'autre voulaient rester à Paris dans un hôtel. Finalement, le jeune homme eut un argument de poids, déclarant qu'une femme seule ne pourrait se débrouiller seule et qu'il était un assassin recherché. S'il allait à la cour, il se ferait certainement pendre très rapidement. Entre deux maux, autant choisir le moindre... la jeune fille s'était donc rendue à Versailles, bon gré mal gré.
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Rosalyne of Wyatt
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MessageSujet: Re: Promenade...   Promenade... Icon_minitimeDim 26 Nov - 2:58

-Sa Majesté ne va plus tarder à présent Mademoiselle. Elle doit se promener aux jardins ce soir. Et alors, je vous introduirai auprès d'elle.

La Duchesse salua le Grand Chambellan de Louis XIV, avec grâce et courtoisie en inclinant légèrement la tête .

-Je vous sais infiniment gré de votre amabilité, Monsieur...

Malgré sa politesse innée, Rosalyne de Wyatt ne pouvait plus dissimuler son impatience, en revanche. Cela faisait bien six heures qu'elle était parvenue à Versailles. Harassée, elle n'aspirait qu'à se reposer de son dur périple, cependant elle ne le pouvait avant de s'acquitter tout d'abord, de sa mission confiée par Charles II. Jusqu'à maintenant, toute à cette longue attente, les yeux fatigués de la jeune femme ne se posaient que peu, sur le décor merveilleux du Grand Trianon...Rassurée désormais, par les paroles du noble français à ses côtés, elle put tout à loisir se laisser aller à sa contemplation. Des parterres, des labyrintes de fleurs, s'étendaient, en effet à perte de vue, et coupait le souffle par leur splendeur. L'horizon, en semblait presque changé, par ces corridors de verdure. Les effluves de parfum, de ces roses, ces tulipes, ces marguerites, ces lys, ennivraient les sens. Le soleil dardait ces derniers rayons, en outre, et cela offrait dans cette atmosphère de crépuscule, comme une aura presque mystérieuse à ces jardins ... Son gant rougeoyant et sombre les revêtait, en effet avec magnificence, ainsi que les fontaines. Rosalyne s'approcha d'ailleurs de l'une d'elle, toujours envoûtée qu'elle était depuis son enfance par l'eau. Sa traversée de la Manche, celle des océans ne l'effrayaient guère. Il s'agissait presque de son élément.

Elle s'assit bientôt sur l'un des rebords, et fit glisser l'eau entre ses doigts ce qui forma de délicates vaguelettes. Toujours lorsqu'elle était en proie aux tourments, et ne pouvait trouver le sommeil, elle recherchait l'apaisement par ce moyen...Ce jour d'hui, elle y chercher repos et quiétude, pour encore quelque minutes. Le reflet de son visage, lui ordonnait presque de sonder son âme...Combien de secrets confiés, combien de manigances, combien de pensées sombres, combien de baisers volés, combien de choses que les yeux recellaient, cette source connaissait-elle? Elle la voyait déjà tendre son oreille attentive, pour lui voler chaque méandre de son esprit. Dans ce miroir d'écume le regard plongé dans les yeux de son double, elle demeura comme paralysée, envoûtée, charmée.


Si bien que lorsque au coin d'une allée, apparut la personne royale, elle en fut surprise comme si elle ne l'attendait plus. Elle ne l'avait jamais vu, mais toutes les personnes présentes, s'abîmèrent en révérences et saluts. En outre, le Grand Chambellan lui fit signe de le suivre. Il s'agissait donc bien du Monarque. C'est le coeur battant qu'elle s'avança donc vers lui, vers le plus grand Roi d'Europe. Elle demeura néanmoins légèrement en retrait, parvenue presque à sa hauteur. Une autre jeune femme, conversait avec lui...et ne désirait point déranger l'entretien.
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Sa Majesté Louis XIV
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MessageSujet: Re: Promenade...   Promenade... Icon_minitimeDim 26 Nov - 17:59

Que de maladresse dans les propos de cette damoiselle... il avait deviné à l'accent russe avec lequel elle s'exprimait qu'elle venait de ces contrées lointaines. Il était déplorable qu'elle ne se soit pas présentée plus tôt, il aurait été plus clément envers sa personne. Dorénavant, elle avait commis une faute, à savoir n'être pas présente lors de sa promenade, et il ne savait pas s'il devait le pardonner ou non. Probablement méritait-elle de n'être pas écoutée.
Elle paraissait très intimidée. Avant qu'elle ne réponde, il l'avait entendue respirer difficilement, et avait vu les larmes lui monter aux yeux, quoiqu'elle les cachât. Les mimiques qu'elle avait, les rougeurs qui lui paraient les joues, tout cela était fort étrange. Une ambassadrice timorée ? C'était bien la première fois qu'il voyait cet étrange phénomène. D'ordinaire, les femmes étrangères avaient une faconde intarissable et ne savait que faire cela, parler.
Elle était différente, et Louis n'aurait su dire si c'était en mieux ou non. Il eut un sourire, espérant la rassurer quelque peu, lui aussi gêné de la situation.

- Ma Dame, soyez la bienvenue à la cour de France. Nous vous pardonnons votre incartade aux règles et vous prions de suivre notre promenade dans le Trianon.

Il remarqua alors l'autre jeune femme qui se tenait debout, non loin. Elle était très belle et très gracieuse, tout en elle respirait la femme de cour. Cette damoiselle était, elle, habituée à des fastes grandioses et savait vivre parmi les nobles. Sans doute était-elle aussi accoutumée aux intrigues, et cela n'enchantait guère le souverain. Toutefois, se désintéressant de Mirolaïa, il se tourna vers la belle jeune femme.

- Ma dame, il ne nous semble pas vous connaître...

*désolé, c'est court, je manque de temps...*
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Mirolaïa Chvarned Svarna
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MessageSujet: Re: Promenade...   Promenade... Icon_minitimeDim 26 Nov - 22:45

(bouuuuuuh le nul ! Lynchez-le ! ^^ Pardon)

Elle regarda furtivement le souverain dans les yeux avant de plonger dans une nouvelle révérence. Il lui pardonnait son faux-pas, voilà ce qu'elle avait compris. En revanche, le fait qu'il l'ait invitée à suivre sa promenade lui avait totalement échappé, puisque cela ne pouvait se lire sur le visage du souverain. Elle était soulagée, le roi ne lui avait pas demandé de lui exprimer les raisons de sa venue, probablement était-il préoccupé, ce qui faisait l'affaire de la demoiselle.

Mirolaïa se redressa et vit que le Soleil parlait avec une autre jeune femme. Elle resta un instant béate devant la beauté de cette créature, et se demanda si toutes les dames de France étaient aussi ravissantes. Elle retint une nouvelle larme. Il lui fallait une amie, des robes, une vie meilleure. Si ici il fallait avoir du charme et de la beauté, soit, elle en aurait. Elle ne voulait pas se faire remarquer, mais comme toute femme, aimait qu'on la trouve belle.

Elle s'éloigna un peu dans le jardin. Une chanson au bord des lèvres, elle fredonna. Elle remonta la file de la promenade du roi, adressant des signes de tête polis aux nobles. Quelle diversité dans leurs tenues ! Il y avait là un homme grand, portant une perruque grise, aux moustaches lisses, tout vêtu de noir, digne et hautain ; là, une fille toute jeune encore, blonde comme l'or, aux yeux clairs, toute rose de fraîcheur, arborant une robe verte taillée dans les tenues de sa mère.

Là, une femme grosse et laide, aux anglaises noires, sanglée dans une lourde robe rouge outrageusement décolletée, ses gros doigts boudinés garnis d'une multitude de bagues ; là, un jeune page vêtu de bleu, tenant un coussin entre ses mains, ses cheveux blond filasse lui tombant sans cesse devant le visage ; là, une grande fille maigre, au visage chevalin, couverte de boutons et laide à pleurer, vêtue encore plus mal qu'elle, qui tenait les chiens de la reine en laisse, avec difficulté.

Et la reine elle-même... Seigneur ! que de laideur ! Petite, blonde, de grands yeux vitreux, sa peau flasque tombant sur ses os comme un mauvais vêtement... ses cheveux étaient coiffée d'une manière ridiculement compliquée, même ainsi, ils paraissaient gras et sales. Son visage disparaissait sous des tonnes de fards, de la céruse, du rouge à lèvre trop vif, du bleu sur les paupières... La magnifique robe qu'elle portait paraissait immonde sur elle.

Mirolaïa se trouva confrontée à toute cette laideur d'une façon si frappante qu'elle ne réussit à le supporter. Elle partit en courant, espérant arriver dans un endroit où elle serait seule. Elle ne comprenait plus, elle ne savait plus ! On la toisait avec mépris parce qu'elle paraissait sans charme, pourtant d'autres étaient pires. Etait-ce une question de vêtement ? Elle n'avait pas l'impression d'être si mal vêtue. Il lui faudrait apparemment se rendre chez quelqu'un... mais qui... elle avait besoin d'aide. Elle n'arrivait pas à y penser cependant et alla s'isoler...

[suite : ?]
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MessageSujet: Re: Promenade...   Promenade... Icon_minitimeDim 26 Nov - 23:46

Tandis que le Souverain s'entretenait avec cette jeune femme donc, la Duchesse tout en faisant voltiger ses mèches brunes de son éventail, considéra sa royale personne. Tout en lui resplendissait, de maintien, de grâce naturelle, de démarche fluide, et de beauté divine. Le Roi Soleil? Ce surnom lui était tout indiqué et nullement exagéré, on n'aurait pu lui en trouver de meilleur! La majesté qui l'auréolait, régnait en ces jardins comme elle le devait d'ailleurs, en chaque pièce du château. Néanmoins comme Charles II, son visage ne laissait apparaître aucune expression, aucun sentiment. Il s'agissait du fardeau des monarques, selon toute vraisemblance. L'image de l'homme en eux était chassée sans plus de façon de leur existence.

Dieu, que Rosalyne les plaignait parfois! Le Pouvoir! La Gloire! La Renommée! Tout ce que la splendeur pouvait contenir d'agréable, certes, ils le possédaient. Mais ils sacrifiaient sur cet impitoyable et envié autel, la larme ou le sourire qui leur demeuraient figés! La raison et le devoir seuls primaient!

Cette figure dénuée d'émotions, effrayait la plupart des courtisans par la froideur qu'elle dégageait! Mais pouvait-elle intimider pourtant l'ambassadrice? Certes non! Le Roi Soleil, allait bientôt parler à la main d'acier dans un gant de soie, surnom que lui donnait admiratif le Roi Anglais! Son sang froid la conduisait bien souvent à dissimuler également, certaines de ses sensations. Elle ne craignait pour l'heure, rien ni personne. Et de cette qualité fort rare, elle se montrait très fière.

Elle cessa de s'éventer, la fraîcheur lui ravivant sans peine les joues. Ses doigts diaphanes, se préoccupèrent alors de plisser sa toilette dans un ultime effort de présentation. Il s'agissait d'une de ses plus belles robes, fort à la mode cela va sans dire. Son corset serrait sa fine taille, à la perfection, et laissait découvrir la naissance de sa poitrine. Ses manches échancrées et courtes, s'ornaient de dentelles délicates. Sa jupe quant à elle, se composait de soieries de teinte fleur de pêcher. Cette Couleur, allait à ravir avec l'ébène de sa chevelure. Et enfin, pour parure à sa frêle nuque un collier de diamants.

Satisfaite qu'elle était de cette tenue adéquate pour une introduction officielle, elle reporta son attention sur Louis XIV. Celui-ci venait de prier, avec quelque gêne la dame de se joindre à lui pour sa promenade. Lorsqu'il passa au devant de la Duchesse, le Grand Chambellan s'apprêtait à ouvrir la bouche pour les présentations, mais ce fut à elle que le Roi adressa la parole. Elle s'inclina en une profonde révérence, puis se releva afin de se présenter avec distinction. Très peu d'accent anglais, n'interférait dans sa grande maîtrise de la langue française.


-En effet, je ne suis entrée que ce jour d'hui en votre Cour Sire...J'ai pour nom Rosalyne Duchesse de Wyatt et Comtesse de Cresacre. Je viens à vous, mandatée par le Roi Charles d'Angleterre...

Elle offrit au Souverain, son plus charmant sourire avant de poursuivre.

-Sa Majesté, m'a prié respectueusement de vous assurer tout d'abord de son amitié, et de son affection...

Elle lança un bref regard sur les courtisans qui suivaient le Roi, le reste de ses propos se trouvaient être secrets, et les promeneurs de sa suite ne devaient guère les entendre.

-Les autres dires de Sa Grâce, avec votre assentiment, souffrez que je ne les révèle qu'en votre seule présence.
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MessageSujet: Re: Promenade...   Promenade... Icon_minitimeMar 28 Nov - 23:11

Il la toisa, toujours aucun sentiment ne paraissant sur son visage clair. D'ores et déjà, il avait cerné de nombreuses choses sur elle. Elle avait un port de tête altier et regardait devant elle, plantant ses yeux dans le regard de son interlocuteur. Elle était donc habituée aux moeurs de la cour et d'un caractère fort affirmé, était-ce quelque chose de bon, Louis n'aurait su le dire. Elle avait lissé son corsage avant de parler, coquetterie donc et désir de paraître.

Elle était de ces femmes qui laissaient cependant leurs visages fermés à toute émotion. Le roi trouvait cette manie étrange puisque les sentiments d'une femme se lisent de toute façon dans son regard, dans ses gestes et dans son être. Actuellement, il voyait en elle la volonté d'accomplir avec brio sa mission. Pas la moindre once de peur sur elle, non, elle avait sans doute déjà pris l'habitude des rois et de leur visage fermé. Cela signifiait-il aussi l'habitude des intrigues ? Si c'était le cas, il faudrait la mater et vite.

Il y avait également de la pitié, de la pitié pour lui, roi, qui se devait de cacher ce qu'il éprouvait. Tout de suite, cela lui déplut. Ce dont on a pitié, on ne le respecte nullement. De quoi avait-on pitié, d'ailleurs ? D'un pauvre chiot orphelin ? Louis ne tenait pas à être assimilé à cela. Il était le Soleil ! Sa majesté émanait de lui sans cesse. Probablement cette femme l'avait-elle perçu. Si cela n'empêchait pas qu'elle soit désolée pour eux souverains qui devaient masquer leurs sentiments, elle n'était pas digne d'estime...

Le roi était, il fallait le dire, de fort méchante humeur. L'entretien, si bref eût-il été, avec la Russe, lui avait laissé un étrange sentiment de gêne et de colère. On lui envoyait des gens incompétents et sots, sans aucun attrait, c'était tout à fait déshonorant. Le prenait-on ainsi pour un moins que rien, lui, le Soleil qui illuminait de ses rayons une grande partie de l'Europe ? Il espérait cette damoiselle-ci serait plus intéressante.

Soudain, il sentit quelque chose derrière lui. Machinalement, il se retourna et eut le temps de voir un éclair argenté s'en aller en courant. Il haussa un sourcil, intrigué. Cette Sfarchose n'avait-elle donc pas compris ce qu'il lui avait proposé ? N'entendait-elle donc point le Français ? Là, c'était vraiment le pompon, pour ainsi dire. Il n'eut pas une mimique d'agacement, rien qui ne laissât paraître son énervement, pourtant il n'en pensait pas moins. Ah, ils allaient l'entendre, les Russes ! Une alliance ? Qu'ils n'y songent plus.

- Soyez la bienvenue à la Cour de Versailles, Comtesse. Nous sommes fort aise d'avoir en notre palais l'envoyée du noble roi d'Angleterre.

Que d'hypocrisie dans chacuns des mots prononcés ici... L'Angleterre et la France étaient en grande tension, et Louis n'appréciait guère Charles II. Peut-être Rosalyne venait-elle négocier, sinon la paix, du moins une trève probablement factice et éphémère, mais qui prouverait l'intégrité des Bretons. Au moins voulaient-ils un peu de paix, c'était tout à leur honneur. Ou alors se fourvoyait-il totalement, auquel cas, les volontés de Charles étaient ou tout autres.

Elle demandait à parler loin d'oreilles indiscrètes, soit. Il pouvait comprendre cela, fait qui démontrait d'ailleurs son sérieux et son assiduité à sa tâche. Fort bien, c'étaient là des qualités que le souverain estimait. Il accorderait à son interlocutrice ce désir tout à fait compréhensible et logique.

- Madame la Comtesse, nous vous recevrons en d'autres lieux. Bontemps vous expliquera où et comment. Si vous désirez vous joindre à notre promenade, nous allions bientôt rentrer nous préparer pour l'Appartement de ce soir...


Après cette proposition qu'il faisait déjà pour la seconde fois en cette soirée, il eut une inclination polie de la tête avant de repartir d'un pas ferme.
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